
De : Nicholas Winter
Avec Lucy Aarden, Jade Colucci, Rachel Bright, Ian P. Campbell
Année : 2020
Pays : Angleterre
Genre : Horreur
Résumé :
Un groupe d’amis cherchant à s’amuser pendant un week-end croise par erreur le chemin de l’infâme Bone Breaker, transformant leur voyage en un combat pour la survie.
Avis :
De toutes les plateformes de streaming, il y en a une qui sort du lot par son abondance à mettre tout et n’importe quoi, quitte à mentir aux spectateurs, c’est Prime Video. Si on retrouve de bonnes productions et des films plus que recommandables, aussi bien en nouveautés qu’en films cultes plus anciens, on a aussi beaucoup de gros navets qui parcourent les allers des différents genres. Et visiblement, l’horreur semble être un terreau très fertile dans les daubes proposées. Si on a déjà eu à faire avec des films amateurs qui ont bénéficié d’une visibilité incompréhensible (Open par exemple), on trouve aussi des films d’horreur qui, pour être vus, mentent sans honte sur leur contenu, soit par un synopsis faux, soit par une image de garde alléchante, soit par les deux. Et avec Bone Breaker, on a touché le gros lot.

Sur la plateforme, le film nous est clairement vendu comme un slasher. L’image de fond montre un type cagoulé tenant une tête dans la main, au milieu d’une forêt, avec un fond bien rouge. Sauf que dans le film, il n’y a pas de mec cagoulé qui vient tuer de jeunes hères égarés. A la place, on a une femme complètement fêlée, un peu survivaliste sur les bords. De plus, on nous promet de gros coups de marteau dans les genoux, et ce fameux marteau, qui doit casser des os, comme le laisse entendre le titre du film, n’apparait qu’une fois. Et que dire du synopsis, qui nous raconte que les victimes seront de jeunes gens voulant passer un weekend à s’amuser ? Parce que ce n’est pas vrai. Ici, ce sont trois jeunes femmes influenceuses dans le domaine du fitness qui veulent tourner une vidéo dans cette forêt.
« la méchante est d’une banalité crasse »
De ce fait, dès le départ, difficile de donner du crédit au film qui, pour être vu, ment sur à peu près tous les fronts. On s’en doute dès le démarrage, qui est calamiteux au possible. On y voit deux soldats qui doivent se frapper à mort pour que l’un d’entre eux survive, mais même le survivant va se prendre un coup derrière la nuque. Après cette introduction qui se veut rentre-dedans (on ne voit rien, et il n’y a rien de choquant ou de gore), on va faire la connaissance d’une nana addict au fitness et au sexe (elle harcèle son petit copain pour baiser dès qu’il rentre du travail) qui a pour projet de bosser avec deux influenceuses très connues. Pour valider son partenariat avec elles, elle doit venir faire la promotion d’un complément alimentaire dans une forêt.
La présentation de ce personnage est très fugace, et surtout très futile. On voit que c’est une meuf qui ne pense qu’à sa notoriété personnelle, elle est très égoïste et ne possède pas véritablement de fond. Ce sera pire avec ses deux comparses, influenceuses aux millions d’abonnés qui se tirent la bourre et qui n’ont aucun centre d’intérêt hormis elles-mêmes. Le film ne fait rien pour les rendre attractives, et pire, ils les enfoncent dans la bêtise humaine, avec des réactions d’une débilité sans nom. On pourrait croire que c’est fait exprès, le film se voulant une critique acerbe de l’imbécilité des influenceurs, mais l’ensemble a vraiment du mal à tenir la route. Et cela vient aussi du fait que la méchante est d’une banalité crasse. Ici, c’est vraiment le pire du pire, puisque cette tueuse n’a aucune motivation particulière, et ne possède même pas de background intéressant.
« on ne peut qu’être atterré par ce film. »
On le sait, un bon méchant, fait un bon film, et là, c’est du grand n’importe quoi, démontrant la vacuité du projet. Cette femme aurait pu avoir une vengeance personnelle envers ces influenceuses insupportables et dangereuses pour des personnes crédules, mais il n’en sera rien. Elle aurait pu se filmer afin de montrer que ces nanas sont factices, qu’elles ne sont pas fortes, et qu’elles ont ce physique grâce à des produits dopants. Mais non, on fait face à une survivaliste qui bute quiconque vient dans sa forêt, afin de se prouver à elle-même qu’elle est forte. C’est d’une nullité affligeante. Et ce ne sont pas les péripéties des victimes qui viendront nous faire dire le contraire. Car entre des réactions débiles, des situations où elles se mettent volontairement en danger, et des discussions au vide abyssal, on ne peut qu’être atterré par ce film.
Néanmoins, s’il y a une chose que l’on ne peut enlever au film par rapport à d’autres productions horrifiques que propose Prime Video, c’est qu’au niveau de la mise en scène, c’est regardable. Attention, cela ne veut pas dire que la réalisation est bonne, mais c’est au moins digne d’un petit téléfilm. Là où certains longs-métrages ressemblent à de la VHS entre potes, ici, ça a au moins le respect du spectateur, avec quelque chose de propre. Alors oui, les effets gores sont minimes, les faux-raccords sont légion, mais on n’a pas de shaky-cam dégueulasse, et on sent qu’il y a de l’éclairage et quelqu’un qui gère la photographie. Encore une fois, c’est minable, notamment la fin avec le gros spot dans la tronche de la final girl, ou encore la nuit américaine pour faire croire que l’on est en pleine nuit, mais on a un certain sens de l’esthétique.

Au final, Bone Breaker est encore une fois une belle arnaque de la part de Prime Video. Mensonger sur son synopsis, son affiche et son image de garde qui appâte le chaland, on ne peut pas dire que ce long-métrage signé Nicholas Winter soit un bon moment. Au contraire, ne durant qu’une heure dix, le film en parait trop long, ne racontant rien de percutant ou d’intéressant, et oubliant même qu’il devait proposer un méchant solide pour au moins avoir l’attention du spectateur. Bref, là, c’est une catastrophe sur quasiment tous les étages…
Note : 02/20
Par AqME