septembre 26, 2025

Tout Sauf Toi – Peu de Bruit Pour Rien

Titre Original : Anyone But You

De : Will Gluck

Avec Glen Powell, Sydney Sweeney, Alexandra Shipp, GaTa

Année : 2024

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Romance

Résumé :

Bea et Ben ont tout du couple parfait, mais après un premier rendez-vous idéal, un incident refroidit leur attirance réciproque jusqu’à leurs retrouvailles inattendues lors d’un mariage en Australie. Ils font alors ce que n’importe quel adulte mature ferait dans cette situation : prétendre être en couple.

Avis :

William Shakespeare est un dramaturge qui continue aujourd’hui à inspirer un bon nombre de scénaristes et réalisateurs. Que ce soit pour adapter tel quel ses œuvres, ou pour les remettre au goût du jour, on a droit à de nombreuses relectures chaque année, pour le pire, et parfois pour le meilleur. Dernière relecture en date, Tout Sauf Toi de Will Gluck avec Sydney Sweeney et Glen Powell, qui s’amuse à reprendre Beaucoup de Bruit Pour Rien pour le transposer à notre époque. Produit en partie par l’actrice, qui a choisi le réalisateur grâce à ses comédies précédentes, mais aussi son acolyte suite à une remise de récompense où il lui avait fait une forte impression, cette comédie romantique demeure un sympathique moment, mais est loin de marquer les esprits, ou de faire honneur à l’œuvre de Shakespeare, la faute à un humour lourdingue et un scénario cousu de fils blancs.

Le film débute de manière assez légère, avec une petite dragouille maladroite dans un café. Bea a une forte envie d’aller aux toilettes, mais elle doit consommer, et la file d’attente à la caisse est trop longue. Ben voit cela et décide de se faire passer pour son mari, et il lui prend une commande afin qu’elle puisse se soulager. Le couple se forme alors, mais un quiproquo va les éloigner. L’introduction pose alors les bases du problème, un couple qui semble fait l’un pour l’autre, mais dont les maladresses personnelles vont finir par diviser, jusqu’à se détester profondément. Le problème avec cette introduction, c’est que l’on sait tout de suite comment ça va se finir, et qu’il n’y aura aucun suspens. Néanmoins, on pourra capitaliser sur le capital sympathie des deux acteurs, qui possède une belle alchimie, et qui semblent assez complices.

« on sait comment cela va se finir »

Par la suite, les choses vont se compliquer lorsque les deux se retrouvent six mois plus tard, car la sœur de Bea va épouser la sœur du meilleur ami de Ben, et que tous les deux sont invités au mariage en Australie. Ils vont alors devoir cohabiter, afin de ne pas gâcher le mariage, mais les choses vont s’empirer lorsque l’on découvre que les parents de Bea ont invité son ex (ils voudraient bien qu’elle se remette avec), et que l’ex de Ben (pour qui il a encore le béguin) est présente avec son nouveau boyfriend, un surfeur un peu débile. Bref, les rapports seront conflictuels, mais le couple Bea et Ben vont décider de faire croire à tout le monde qu’ils sont ensemble, l’une pour écarter son ex envahissant, et l’autre pour attiser la jalousie de son ex dans l’espoir de la faire revenir.

Le film va alors partir sur des gags plus ou moins rigolos afin de montrer que les deux personnes sont faites l’une pour l’autre. Il n’y a guère de surprise sur le déroulé de l’histoire, et on va gentiment s’ennuyer entre deux scènes humoristiques. Si certains passages peuvent être délirants, comme le coup de l’araignée géante dans le fondement du garçon, d’autres laissent plus dubitatifs, à l’image de cette reprise du Titanic afin de rendre tout le monde jaloux. Le problème avec ce genre de film, c’est que l’on sait comment cela va se finir, et que rien ne viendra nous chambouler. Il y a des discussions un peu bêtes, des jeux entre les familles qui veulent faire les entremetteurs, la jolie ex qui sent qu’elle a une opportunité, mais tout suit un chemin balisé jusqu’à un final attendu et quelque peu cliché.

« le film demeure une comédie lambda »

D’un point de vue technique, le film demeure une comédie lambda, qui profite des jolis décors de l’Australie. Will Gluck se contente du minimum, et il ne cherche pas à faire un film qui aurait des élans de cinéma. C’est-à-dire que la mise en scène est plate, on a du champ/contre-champ, il n’y a aucune prise de risque, et le but ici est de raconter cette histoire de la plus simple des manières, sans pour autant y apporter une véritable patte graphique. C’est du tout-venant. Alors certes, ce n’est pas un gros défaut quand on regarde une comédie romantique, mais quand l’histoire est connue d’avance, il est parfois agréable d’avoir une mise en scène qui respire plus l’envie de cinéma que de la simple mise en scène pour le commun des mortels. En fait, il manque réellement un truc en plus pour cette comédie.

Le film se rattrape un peu avec ses personnages, qui véhiculent tous, plus ou moins, des thèmes intéressants. Par exemple, Bea est une femme indécise, qui ne sait pas ce qu’elle veut, et ment à sa famille pour en pas être jugée. Quant à Ben, c’est un jeune homme qui n’arrive pas à avouer ses sentiments. Professionnellement, il est carré, mais émotionnellement, il ne sait pas ce qu’il veut, et ce qu’il cherche. Cette histoire sera l’occasion de prendre des risques, et de se lancer. Il est dommage que les personnages secondaires ne soient pas plus travaillés, et n’ont que le rôle d’entremetteur, avec des moments gênants. En fait, on comprend rapidement que le film veut seulement se focaliser sur le couple, et leur histoire tordue, plutôt que sur le reste de la famille, malgré leur implication là-dedans.

Au final, Tout Sauf Toi est une comédie romantique qui n’est pas désagréable, mais qui ne sort pas vraiment de la masse. Cette relecture de Shakespeare en version très moderne manque cruellement de piquant, et d’une mise en scène digne de ce nom. Le réalisateur capitalise trop sur son couple glamour, et n’arrive pas à rendre l’ensemble plus drôle que cela, sinon à travers une paire de gags qui prêtent à sourire, et ce n’est pas grand-chose. Bref, ça aurait pu être bien, et c’est tout juste passable…

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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