septembre 26, 2025

Three Days Grace – Alienation

Avis :

S’il y a bien un sous-genre dans le métal qui peut prétendre à être plus commercial qu’autre chose, c’est ce que l’on appelle le « Métal Alternatif ». Derrière ce mot-valise se cache en fait un fourre-tout dans lequel se planquent un nombre de groupes impressionnant, se refusant de la scène Métal pur, mais ne voulant pas non plus sombrer dans la Pop pour se donner une consistance. C’est très américain comme concept, et là-dedans, on peut y mettre Skillet, Shinedown, 3 Doors Down, Sevendust, Daughtry ou encore Three Days Grace. Ce dernier est un groupe canadien qui a eu beaucoup de succès dans les années 2000/2010, puis a connu une petite baisse suite au départ du chanteur Adam Gontier. Le groupe a quand même sorti plusieurs albums avec Matt Walst, le frère du bassiste, mais on sentait que le mojo n’était plus là.

Et annonce percutante en 2024, Adam Gontier décide de revenir dans le groupe après onze ans d’absence, et son remplaçant est gardé, faisant alors de Three Days Grace un quintet avec deux chanteurs. Les fans de la première heure sont ravis, et on attendait donc un retour en grâce des canadiens, dans l’espoir qu’ils retrouvent leur fureur et leur inspiration. Bien mal nous a pris… En effet, d’une façon globale, le groupe continue dans ses travers et ne propose strictement rien de nouveau. Pour faire simple, on a douze titres taillés pour passer à la radio américaine, suivant un schéma structurel très classique, et n’osant jamais aller au bout du riff rugueux, ou du chant guttural qui peut faire mal. Toutes les chansons durent moins de quatre minutes et rien, absolument rien, ne viendra nous faire sourciller, sinon de faire chanter les petites filles amatrices de « Rock ».

L’album commence avec Dominate. Le début fait relativement illusion avec une bonne ambiance rigolarde puis un bon riff qui fait taper du pied et hocher de la tête. Cependant, dès que le chant arrive, c’est la grosse douche froide. L’autotune est de retour, le double chant n’apporte franchement rien de plus, et globalement, on s’ennuie très vite. Le seul intérêt concerne la ligne de basse durant le couplet. Ça reste peu de chose. Apologies déboule alors, et on sent d’entrée les relents mercantiles avec un chant Pop et un pré-refrain qui s’amuse avec les codes du R n’B. Bien évidemment, l’ensemble fonctionne d’un point de vue divertissement, avec un refrain qui reste vite en tête, et une mélodie faite pour les ondes radiophoniques. Mais d’un point de vue technique, c’est le vide abyssal, et on entend encore les modulations vocales qui gâchent tout, enlevant toute authenticité.

Mayday débute avec un joli riff qui laisse sous-entendre une grosse nervosité, mais cela ne viendra jamais. Les riffs sont édulcorés par un ajout électro dégueulasse, et au bout du troisième morceau, on a vite compris où voulait en venir le groupe. C’est très stéréotypé, sans âme, et le morceau est construit de la même façon que les deux précédents. Au-delà de l’ennui que l’on va ressentir au bout de trois titres, le songwriting n’est pas à la hauteur. Là encore, les thèmes sont mièvres au possible, à l’image de Kill me Fast qui raconte l’histoire d’une rupture où le type ne s’en remettrait pas, et la séparation serait comme une mort pour lui. In Waves n’est pas le remake d’un titre de Trivium, mais plutôt un morceau transparent qui fait croire en sa rugosité avec les riffs du début, mais dès que le couplet commence, tout se calme.

Alienation aurait pu fonctionner, mais malheureusement, ce n’est pas vraiment le cas, la faute à un riff basique, un chant transformé et une construction qui commence à se faire redondante. De plus, on a vraiment l’impression d’entendre un transfuge de Skillet, c’est dire le niveau. Never Ordinary pourrait faire croire à un début un peu Folk, mais il en ressort un titre fantôme qui est totalement ordinaire, voire mou au possible. Deathwish essaye de repartir de plus belle avec un riff lourd et puissant, mais comme pour les autres morceaux, tout s’atténue dès que le chant arrive. On a bien évidemment droit à la ballade de l’album avec Don’t Wanna Go Home Tonight, qui est un supplice de tous les instants. In Cold Blood se révèlera une bonne surprise par sa saturation, alors que The Power mise tout sur son pauvre refrain, et Another Relapse clôture plutôt bien l’ensemble.

Au final, Alienation, le dernier album en date de Three Days Grace, est un mauvais album. S’il suffira aux jeunes qui entrent dans le métal de façon douce, ou alors aux personnes qui attendent de la musique un côté entêtant sans chercher de technique ou de propos qui amènent à réfléchir, pour les gens un peu plus exigeants, ce huitième album tiendra presque du supplice. Entrant pleinement dans le tout-venant, les canadiens délivrent un effort mercantile au possible, qui ne cherche pas la musicalité, mais l’approbation d’un public peu regardant. Et c’est bien dommage…

  • Dominate
  • Apologies
  • Mayday
  • Kill me Fast
  • In Waves
  • Alienation
  • Never Ordinary
  • Deathwish
  • Don’t Wanna Go Home Tonight
  • In Cold Blood
  • The Power
  • Another Relapse

Note : 08/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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