janvier 17, 2025

L’Empereur de Paris

De : Jean-François Richet

Avec Vincent Cassel, Freya Mavor, Denis Ménochet, Olga Kurylenko

Année : 2018

Pays : France

Genre : Historique, Policier

Résumé :

Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s’être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l’ex-bagnard essaye de se faire oublier sous les traits d’un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de sa liberté. Malgré des résultats exceptionnels, il provoque l’hostilité de ses confrères policiers et la fureur de la pègre qui a mis sa tête à prix…

Avis :

La première fois que Jean-François Richet fait tourner Vincent Cassel, on s’en souvient tous encore, puisque le réalisateur lui a proposé le rôle de Mesrine, dans les deux films  » … L’Instinct de mort » et « … L’Ennemi public n°1« . Carton plein, les deux films font partie des classiques des années 2000. Par la suite, il va se passer sept années sans qu’on ait de nouvelles de Jean-François Richet. Un long silence qu’il clôture avec une comédie des plus moyennes, « Un moment d’égarement« , remake d’un film de Claude Berri du même titre. Là encore, Richet fait tourner Vincent Cassel.

Après un détour en Amérique pour le sympa « Blood Father« , film avec Mel Gibson s’il vous plaît, voici que Jean-François Richet est de retour par chez nous et toujours en compagnie de Vincent Cassel. Pour leur quatrième collaboration, le duo a décidé cette fois-ci de mettre en scène les mésaventures d’un personnage culte de l’histoire de France, Eugène-François Vidocq. Plus communément appelé Vidocq, l’homme a toujours fasciné le cinéma et après une bien longue absence des écrans, la dernière fois qu’on entend parler de Vidocq, c’était en 2001 avec le « Vidocq » de Pitof, il était donc temps de reparler de la légende, et fait par Jean-François Richet, Vidocq a une sacrée belle gueule !

Emprisonné sur un bagne flottant, Eugène-François Vidocq arrive à s’évader au moment de son exécution. Tous le croient le mort et l’homme va disparaître pendant plusieurs années, avant de réapparaître sous les traits d’un marchand de draps à Paris. Très vite démasqué, Vidocq va bientôt se retrouver chef d’une police clandestine, arrêtant les bandits des bas-fonds parisiens. Espérant une lettre de grâce, Vidocq va autant affiner sa réputation que la ternir dans le milieu du crime, au point que de vieilles connaissances souhaitent le voir purement et simplement mort.

En 2001, un certain Pitof offrait à Vidocq un récit qui avait tout de l’hallucination, dix-sept ans plus tard, on oubliera donc Gérard Depardieu pour laisser place à Vincent Cassel, pour un film bien plus sombre. Un film plus dense, plus riche et surtout qui vire bien moins au n’importe quoi. Pour son neuvième film, Jean-François Richet ne réalise pas un biopic sur Vidocq, mais plus une fiction qui essaie le plus possible d’être cohérente avec la vie du célèbre bagnard, tout en étant un divertissement qui offre un très bon spectacle, partagé entre aventures, enquêtes et action.

Ce nouveau Vidocq, c’est tout d’abord une histoire très bien fichue. Une histoire qui nous tient en intrigue. Jean-François Richet tient un bon scénario, qui nous présente bien son personnage et lui offre une belle évolution. On appréciera l’aventure, on appréciera les enquêtes, les arrestations, les concours de circonstances, on appréciera les retrouvailles, les formations, les offres et les discussions qui prennent sens. Jean-François Richet livre un film sombre et sérieux, tenu par un Vincent Cassel évidemment très investi, étant un excellent Vidocq.

Si les enquêtes sont bonnes et le film excellent, cet « … Empereur de Paris« , c’est aussi un contexte politique et historique génial. C’est même ce que j’ai personnellement le plus apprécié dans ce film. Le nouveau bébé de Jean-François Richet est particulièrement bien écrit de ce côté-là, abordant des sujets et des personnages on ne peut plus intéressants, même ceux qu’on ne voit pas tant que ça finalement, comme Joseph Fouché, impérialement campé par Fabrice Luchini.

« L’Empereur de Paris« , c’est aussi un film qui a un sacré cachet. C’est un film qui s’est donné les moyens de ses ambitions et visuellement, on peut même parler d’une claque, tant la reconstitution de Paris et ses costumes sont tout simplement incroyables. On n’a pas vu plus belle reconstitution cette année. Jean-François Richet nous immerge totalement dans l’ambiance d’une époque et l’on en prend plein les yeux. On ajoutera à cela une mise en scène soignée, qui sait aussi bien se faire sombre qu’aller dans l’action, ou encore nous réservant de jolis moments de tension. On pourrait même être mal à l’aise quand le film s’arrête sur les personnages tenu par August Diehl ou Denis Lavant, qui offrent de très belles prestations, répugnantes, terrifiantes et passionnantes à souhait.

De par ce qu’il nous raconte et comment il nous le raconte, cet « … Empereur de Paris » est donc une bien belle réussite. Jean-François Richet nous offre une très belle fresque aussi ambitieuse qu’elle est tenue, soignée et captivante. Bref, on en a pris plein les yeux, Cassel est terrible en Vidocq, tout le contexte politique est excellent et comme cette fin pourrait faire appel à une suite, avec un film de cette qualité-là, on ne dit pas non !

Note : 15/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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