mars 28, 2024

La Famille Asada – Un Amour de Photographe

Titre Original : Asada-ke !

De : Ryôta Nakano

Avec Kazunari Ninomiya, Haru Kuroki, Satoshi Tsumabuki, Jun Fubuki

Année : 2023

Pays : Japon

Genre : Comédie

Résumé :

Dans la famille Asada, chacun a un rêve secret : le père aurait aimé être pompier, le grand-frère pilote de formule 1 et la mère se serait bien imaginée en épouse de yakuza ! Masashi, lui, a réalisé le sien : devenir photographe. Grâce à son travail, il va permettre à chacun de réaliser que le bonheur est à portée de main.

Avis :

Réalisateur japonais qu’on ne connaît pas bien chez nous, Ryôta Nakano a très vite eu envie de travailler dans l’industrie du cinéma. Après des études en ce sens, il commence comme assistant-réalisateur, mais il va se faire virer dès son premier tournage. Il perd alors confiance en lui et essaie un temps de regarder autre part, mais rien n’y fera, il veut faire du cinéma. Au début des années 2010, après avoir travaillé pour la télévision, il s’endette très lourdement pour financer son premier long-métrage, « Capturing Dad« , et ce sera payant, puisque le film rencontra un succès aussi bien critique que public.

Depuis, Ryôta Nakano a réalisé cinq films et « La famille Asada » est le premier d’entre eux à franchir nos frontières. Biopic plein de fraîcheur et d’émotions, « La famille Asada » suit alors un photographe très connu au Japon, Masashi Asada, un photographe qui fait des photos de famille. Il est vrai que raconter ainsi « La famille Asada » peut laisser dubitatif, et pourtant, avec cette histoire, Ryôta Nakano va livrer une petite bombe. Un film aussi drôle qu’humain, et surtout rempli d’émotions. « La famille Asada » visite beaucoup de sujets, et arrive même à se faire très étonnant, notamment lorsqu’il met en rapport la photographie et le « devoir de mémoire ». Très belle surprise de cette nouvelle année, avec cette histoire, Ryôta Nakano a embarqué nos cœurs et l’on a adoré cela !

« Avec ce portrait, aussi amusant qu’il arrive à se faire bouleversant par moment, Ryôta Nakano incorpore beaucoup d’autres choses, ce qui va rendre son film très riche. »

La famille Asada n’est pas une famille comme les autres. Parmi ses membres les plus jeunes, Masashi a toujours voulu être photographe, c’était son rêve, et il y est parvenu. À travers lui et son rêve, Masashi a réussi à réaliser les rêves de ceux qui composent sa famille. Ainsi, son père aurait aimé être pompier, quant à sa mère, elle aurait adoré être l’épouse d’un Yakuza. Masashi, armé de son objet, s’amuse avec les siens, offre de la joie, du bonheur, des sourires, et petit à petit, rêve après rêve, cette activité un peu folle va s’exporter plus loin que son propre cercle.

Merveilleux, euphorisant, bouleversant, tous ces mots et plus encore sont les émotions qui peuplent ma tête et mon visage à la sortie de cette « … famille Asada« .

Inspiré de l’histoire de Masashi Asada, Ryôta Nakano nous entraîne dans un film très étonnant. Un film qui mélange au sein de sa trame tout un tas de sujets aussi beaux qu’importants. « La famille Asada » commence comme un drame. Un drame avec le décès d’un parent, et de là, de manière très classique, le réalisateur nous entraîne dans un très long flashback, où l’histoire du photographe va être racontée, dès son plus jeune âge. Une passion qui va être transmise par le père, et petit à petit, d’une simple passion, le film dresse la naissance d’un artiste. Évidemment, avec cette trame, le réalisateur évoque les doutes, le travail, les idées, puis la reconnaissance, avant de redoubler de travail. Avec ce portrait, aussi amusant qu’il arrive à se faire bouleversant par moment, Ryôta Nakano incorpore beaucoup d’autres choses, ce qui va rendre son film très riche.

« Ce qui est terrible avec « La famille Asada« , c’est le sens de la mise en scène, du rythme et de la surprise dont fait preuve Ryôta Nakano. »

« La famille Asada » parle beaucoup de la photographie en elle-même, ce qu’elle représente, pourquoi on photographie, l’idée de laisser une trace, un souvenir de ceux qu’on aime, ou encore de figer à jamais un rêve réalisé. Le film parle beaucoup de la mémoire à travers les photos et plus particulièrement les photos argentiques, ces photos de famille, et du fait de développer une de ces photos. Ces sujets arrivent dans la deuxième partie du film, qui s’arrête sur un événement très important, un point de bascule dans une vie et si le film était déjà très bon jusque-là, avec ce rebondissement, « La famille Asada » s’élève encore plus et se fixe sur nos cœurs à jamais.

Ce qui est terrible avec « La famille Asada« , c’est le sens de la mise en scène, du rythme et de la surprise dont fait preuve Ryôta Nakano pour nous raconter cette histoire. « La famille Asada« , c’est un incessant ping-pong entre rires et émotions. Ryôta Nakano a parfaitement su doser son film pour nous tenir de bout en bout d’intrigue, et surtout, nous offrir un certain spectacle avec trois fois rien. S’aventurant sur les sentiers du Feel Good Movie, « La famille Asada » fait énormément de bien à celui qui la suit. De plus, l’ensemble est très bien filmé, Ryôta Nakano ayant réussi à s’aventurer dans l’intimité de cette famille, et plus loin encore, dans celle de ce photographe qui se découvre petit à petit.

Enfin, le film de Ryôta Nakano est un voyage. Un voyage dans un japon urbain et rural. Un Japon en bord de mer, un Japon à l’intérieur des maisons, en famille, où l’on y mange beaucoup. Puis il y a cette deuxième partie, où Ryôta Nakano s’est donné les moyens pour reconstituer un événement, et les décors sont grandioses, le réalisateur ayant parfaitement su rendre l’atmosphère bouleversante de ce moment.

« Enfin, cette « … famille Asada« , c’est une bande d’acteurs géniaux. »

Enfin, cette « … famille Asada« , c’est une bande d’acteurs géniaux. Des acteurs très vrais, simples et adorables, qui s’amusent beaucoup à composer les membres de cette famille pas comme les autres, et en même temps, tellement universelle. Jun Fubuki, Mitsuru Hirata, Satoshi Tsumabuki, qui incarnent respectivement la mère, le père et le frère, sont immenses. Haru Kuroki, la meilleure amie, apporte beaucoup au personnage. Puis il y a Masaki Suda, ou encore Maikiko Watanabe, les deux trouvent de beaux rôles. Puis plus loin encore, tout ceux qui vont être photographiés par Masashi. Mais c’est vrai que celui qui captive et bouleverse de bout en bout, celui qui tient la majeure partie du film sur ses épaules, c’est Kazunari Ninomiya qui incarne donc Masashi Asada, et l’acteur est une bouffée d’air frais et d’une humanité rare.

Biopic, drame humain, comédie, aventure, moment décalé, et d’autres bien plus sérieux et réalistes, avec « La famille Asada« , Ryôta Nakano nous offre un beau, grand et tendre moment de cinéma. Ici, on rit, on pleure, puis on rit de nouveau et derrière ça, une fois commencé, il est bien impossible de lâcher cette « … famille Asada« , on aurait même envie d’en faire partie. Tenant de bons sujets, sachant se faire surprenant dans ce qu’il raconte, présentant un photographe intéressant et le tout tenu par des acteurs merveilleux… Bref, cette « … famille Asada » est la très très belle surprise de cette semaine de cinéma. À voir et revoir encore et encore.

Note : 18/20

Par Cinéted

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