avril 28, 2024

U.D.O. – Steelfactory

Avis :

On peut se poser la question s’il y a plus solide que Udo Dirkschneider dans le monde du métal. Ayant dépassé les 70 ans à l’heure où l’on écrit ces lignes, le chanteur continue son petit bonhomme de chemin avec son groupe U.D.O. Pourtant, tout ne fut pas rose pour le chanteur, mais aussi pour le groupe. Car U.D.O. se forme à la fin des années 80, alors qu’Udo quitte son poste chez Accept. Le premier album est d’ailleurs considéré comme un album solo, avant que le groupe ne se forme complètement. Mais Udo tangue entre les deux formations, et il fera un choix radical en 1996 pour se concentrer uniquement sur la formation qui porte son nom. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, puisqu’en 2015, de nombreux membres quittent le navire, et U.D.O. devient alors Dirkschneider durant trois ans.

Mais en 2018, le groupe se reforme alors avec un nouveau guitariste, Dee Dammers, et Steelfactory sera le premier bébé de cette nouvelle union. Toujours généreux dans la durée et le nombre de pistes, ce seizième album ne fait pas exception avec treize titres (quatorze pour la version nippone) et quasiment une heure d’écoute. Une bénédiction pour les fans de la première heure, mais aussi les amateurs de Heavy et de bons gros riffs qui savatent bien. Car oui, malgré la longévité de la formation, U.D.O. est toujours un petit plaisir d’écoute qui n’ennuie que très rarement et s’amuse à recopier ses pairs, tout en apportant une petite touche en plus. Cet effort ne fera pas exception, surtout quand on survole une première fois toutes les plages. Il en ressort alors deux types, le Heavy pur jus, dans lequel le groupe se repose un peu, et du Hard plus intéressant.

D’entrée de jeu, avec Tongue Reaper, le groupe avant du lourd et démontre qu’il est bel et bien de retour malgré une petite pause depuis 2015. Trois ans n’ont pas entaché la nervosité des pistes et ce premier morceau se complait dans un mélange plaisant entre Hard et Heavy. La mixtion fonctionne à la perfection, si ce n’est un petit refrain qui manque parfois d’énergie vocalement, alors que les riffs dégomment. Make the Move viendra redorer le blason du groupe, avec une rythmique d’enfer qui fait très mal à la nuque. Le titre ne faiblit pas un seul instant et il nous laisse sur une envie d’y revenir très vite, tant le moment passé est nerveux et intelligemment structuré. Malheureusement, le soufflé va un peu redescendre avec Keeper of my Soul et In the Heat of the Night. Les morceaux sont plaisants mais manquent cruellement d’énergie et d’envie de percuter.

Heureusement, le groupe renoue avec un brin de verve dans Raise the Game. Les riffs sont incisifs, on aura même droit à quelques nappes arabisantes, donnant alors une vraie identité au titre. Encore une fois, on a envie de bouger la tête d’avant en arrière tant la rythmique est étudiée pour et techniquement, c’est tout simplement irréprochable. Blood on Fire est plutôt agréable, surtout dans ses couplets, car le refrain, c’est une autre paire de manche, tant il n’y a pas ce côté récréatif et puissant. On reste sur un titre un peu en deçà du reste. Rising High sera du même tonneau, à savoir un titre plaisant, mais qui ne marque pas vraiment. Il faudra alors attendre Hungry and Angry pour retrouver un U.D.O. au max de sa forme. La ligne de basse apporte une belle lourdeur à l’ensemble, avec en prime de bons gros coups de gratte.

Pour la suite, on naviguera encore entre des titres assez anecdotiques, bien que plaisants, et une paire qui seront plus percutants, et plus incisifs. One Heart One Soul est d’un ennui rare, alors que A Bite of Evil va venir nous chercher avec un Hard puissant et véloce. L’introduction est parfaite et on va se rendre compte que les meilleurs morceaux de cet album résident dans ceux qui posent une ambiance et où Udo ne cherche pas forcément à user de sa voix de tête, comme on peut l’entendre chez AC/DC. What a Hell of a Night sera une grosse déception, avec un refrain pénible, alors que Eraser ira vers quelque chose de plus rapide et de plus direct. Tout comme Rose in the Desert qui, encore une fois, pose une véritable ambiance et une envie de construire quelque chose d’un peu plus complexe que le reste.

Au final, Steelfactory, le seizième album studio d’U.D.O., est un bon album, fort plaisant, à l’image de toute la scène Heavy allemande. C’est solide, ça tient toujours la route, c’est super bien produit, et on retrouve d’excellents morceaux qui restent bien en tête. Il est juste dommage de produire autant de pistes, alors que certaines sont bien en deçà des autres, et on sent que le groupe se régale plus avec des titres Hard, qu’avec un Heavy un peu poussiéreux. Bref, un bon album, qui ravira certainement les fans.

  • Tongue Reaper
  • Make the Move
  • Keeper of my Soul
  • In the Heat of the Night
  • Raise the Game
  • Blood on Fire
  • Rising High
  • Hungry and Angry
  • One Heart One Soul
  • A Bite of Evil
  • What a Hell of a Night
  • Eraser
  • Rose in the Desert
  • The Way

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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