mars 28, 2024

Lizzard Wizzard – Total War Power Bastard

Avis :

Le Sludge Métal est un genre très particulier qui tient son nom d’un animal, la limace. Il s’agit d’un style qui aime bien glisser sur les cordes, quitte à donner quelques stridulations. Si on mélange à cela du Groove, du Doom et parfois une pointe de Heavy, on obtient une recette un peu indigeste mais qui va clairement nous sortir de notre zone de confort. C’est ce que propose le groupe totalement inconnu Lizzard Wizzard. Groupe d’origine australienne, Total War Power Bastard est leur second album paru en 2017 sur un tout petit label. Sorte d’expérimentation extrême d’une musique très difficile à aborder, Lizzard Wizzard se remarque par son chant braillard, ses morceaux déstructurés et surtout, une pochette sympathique qui donne envie de partir à la guerre. Mais est-ce vraiment le cas avec cet album qui joue la carte de l’obscurantisme ? Critique.

Le skeud débute avec Threat Level Demon et ça commence avec un gros riff bien sale, quelques larsens et un gros barnum qui va décoiffer les grands-mères. C’est lourd, on ressent bien les glissements de doigts sur les cordes, l’aspect Doom est accentué avec une rythmique assez lente et l’ensemble est servi avec un chant crié qui fait mal au crâne. Le type possède une belle palette vocale, pouvant passer du grave à un aigu extrême, mais il ne fait que beugler dans le micro. A un tel point que cela en devient très fatigant. Surtout que ça dure plus de cinq minutes. Car oui, Lizzard Wizzard ne fait pas dans la dentelle et propose des titres bien longs. La preuve avec Dadfather et ses sept minutes. Cependant, le titre est plus intéressant dans sa mélodie, même si ça reste du gros Sludge bien gras avec une pointe de Doom. 

Nerd Smasher dure bien moins longtemps, puisqu’il rentre dans la catégorie des titres qui ont une durée « standard » de moins de quatre minutes. Plus percutant, plus lourd dans ses riffs, le morceau ne décolle pourtant jamais vraiment, oubliant de faire un chant abordable, hurlant à tout va sans jamais se concentrer sur la mélodie. Alors oui, pour le coup, c’est guerrier, tu as envie de dézinguer du malandrin à tout va, mais ça reste hyper limite d’un point de vue structure. Disons que tu ne vas pas mettre en pleine soirée au milieu d’inconnus sous peine de faire fuir tout le monde. Shithead Nihilism sera un titre un peu plus détendu du gland, mais restant tout de même sur une lourdeur prononcée. Il s’agit pourtant du meilleur morceau de l’album, offrant une dynamique plus organisée, plus maîtrisée et offrant un Doom de qualité.

Cependant, par la suite, les choses vont un peu se gâter. Pizza est un morceau rigolo, surtout pour les rôlistes. Entendre le type beugler pizza à tout bout de champ fait irrémédiablement penser à un joueur de Warhammer ayant une forte dalle. Mais si l’humour est là, pour le reste, ça beugle bien trop. C’est dommage, le démarrage à la batterie est dingo. Puis déboule alors Snake Arrow, un long titre d’ambiance qui n’est fait que de stridulations. Un moment pas forcément agréable, mais qui colle bien à l’image du groupe et de sa musique un peu foutraque. Ce bordel ambiant déborde de toutes parts et avec ce morceau instru étrange, on a vraiment la sensation de plonger dans des abysses malsains. Et pour revenir à la batterie, le travail fait sur Medusa au départ est vraiment très intéressant.

Reste alors les deux derniers morceaux, et ce n’est pas forcément la joie. Crystal Balls est presque insupportable tant ça gueule pour ne rien dire et ne colle pas avec le rythme lent du morceau. Et puis les aigus… il ne faut pas avoir de cristal dans la baraque, sinon c’est mort. Quant à Megaflora, on est dans quelque chose de plutôt sympathique, mais d’anecdotique et qui ne marquera pas les esprits alors que c’est le dernier effort de l’album. Et globalement, on ressortira de cet album épuisé. Epuisé par tant de cris, tant de violence non maîtrisée, et surtout par une certaine redondance qui va venir nous user jusqu’à la corde.

Au final, Total War Power Bastard, le dernier album en date de Lizzard Wizzard est une petite déception. Si la violence n’est pas vraiment un problème, surtout quand on est amateur de métal, la voix reste un principe important et moteur. Or ici, elle n’est pas maîtrisée et on a la sensation que ça gueule plus que ce que ça chante. Et cela apporte une sensation d’agression perpétuelle qui n’est pas des plus agréables. C’est dommage, on sent que les musicos en ont sous la pédale, mais le tout peine vraiment à convaincre totalement. Pas mauvais donc, mais relativement oubliable et très difficile d’accès.

  • Threat Level Demon
  • Dadfather
  • Nerd Smasher
  • Shithead Nihilism
  • Pizza
  • Snake Arrow
  • Medusa but she Gets you Stoned Instead of Turning you to Stone Instead of Snakes she has Vaporizers on his Head… Drugs
  • Crystal Balls
  • Megaflora

Note: 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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