avril 30, 2024

Panic! at the Disco – Pray for the Wicked

Avis :

Les directions artistiques de certains groupes peuvent interroger. Si on a tendance à s’assagir avec l’âge, certains groupes préfèrent pousser les potards au maximum avant un ultime chant du cygne. On retrouve cela dans le Rock et le Métal, mais plus rarement dans ce que l’on nomme le Pop-Rock. Derrière ce terme un peu bâtard se cache un style qui n’est ni vraiment rock, ni vraiment pop, puisqu’on a tendance à y mettre des guitares. Et certains groupes se sont enfournés là-dedans, partagés entre l’espoir de faire du Rock, tout en touchant un public assez large. Parmi les exemples les plus parlants, on peut citer Fall Out Boy, qui sont partis de titres (et albums) fort sympathiques, pour aboutir aujourd’hui à une mélasse Pop dont on se passe volontiers. Et il n’est pas étonnant que Panic ! at the Disco ait suivi le même chemin.

Fondé au début des années 2000 autour du chanteur Brandon Urie, ce dernier étant un fan des Fall Out Boy, il va inonder la boîte mail de Pete Wentz afin de faire connaître sa musique. Un culot qui s’avèrera payant, puisque le bassiste des Fall Out Boy va être impressionné par cette musique et il va lancer la carrière du groupe. Aujourd’hui, Panic ! at the Disco est connu dans le monde entier, et petit à petit, album après album, on a vu la mutation de la bande, qui délaissera progressivement les guitares pour les boîtes à rythmes, jusqu’à faire un duo avec la méga-star Taylor Swift. Bref, on sentait qu’il n’y avait plus rien à attendre de ce groupe, mais c’est avec une curiosité malsaine que l’on s’est lancé dans Pray for the Wicked, avant-dernier effort du groupe avant sa séparation, dont High Hopes est le plus gros tube.

Dès le premier morceau, on entend bien que le Rock est passé à la trappe avec (Fuck a) Silver Lining. On fait face à un titre timide qui utilise tous les codes de la Pop moderne pour plaire au plus grand nombre. Ce n’est pas très intéressant musicalement, mais ça a le mérite de ne pas trop durer longtemps. Moins de trois minutes, on rentre parfaitement dans les carcans de la Pop moderne pour que cela passe à la radio. Say Amen (Saturday Night), malgré des paroles d’une banalité folle, a le mérite d’être un peu addictive. Le refrain, avec les cuivres et sa rythmique un peu scandée, rentre bien en tête, et force est de reconnaître que Brandon Urie possède une belle voix. Mais toutes les fioritures autour sont relativement pénibles et n’apportent pas grand-chose. Ils sont loin les débuts en reprenant du Blink-182

Par la suite, on n‘aura pas vraiment de nouveautés à se mettre sous les oreilles. Hey Look Ma, I Made It rentre dans les clichés du genre avec une vieille boîte à rythme que l’on a déjà entendu des centaines de fois. Puis High Hopes concourt à être LE tube de l’album. La formation ne s’est pas trompée, puisqu’il s’agit du clip le plus vu sur Youtube. S’il est vrai que le morceau est plutôt sympathique, il n’en demeure pas moins que l’on se demande encore où sont les instruments. C’est un triste constat autour d’un groupe qui se perd dans une Pop facile et commerciale à souhait. Et ce n’est pas Roaring 20s qui changera la donne, puisqu’il s’agit d’un titre ultra transparent, qui ne marque absolument pas. Alors oui, le refrain est dur à chanter, et Brandon Urie fait amplement le taf, mais ça reste décevant.

Dancing’s not a Crime continue la descente vers une Pop colorée mais qui manque d’âme, et on regrette amèrement les débuts du groupe. One of the Drunks laisse présager le pire, mais heureusement, le refrain reste bien en tête, et permet d’oublier un peu les arrangements électros dégueulasses que l’on doit se fader. The Overpass a le mérite d’utiliser des notes de cuivres et un côté un peu Funky pour redorer le blason de l’album. Puis King of the Clouds va faire redescendre le petit soufflé. Le morceau est décevant, et d’une inutilité crasse. Old Fashioned va se révéler assez rigolo dans sa mélodie, mais est-ce bien le truc recherché ? Enfin, Dying in LA peut se voir comme une ballade au piano, et ce n’est pas désagréable, mais ça reste un titre que l’on a l’impression d’avoir entendu des centaines de fois.

Au final, Pray for the Wicked, le sixième album de Panic ! at the Disco, demeure une déception. Il va sans dire que nous n’en attendions pas grand-chose, vu le tournant Pop pris par le groupe depuis quelques temps, mais on est quand même déçu de par la courte durée du skeud, mais aussi de par la non prise de risque au niveau des compositions, qui lorgnent toutes vers un passage à la radio pour vendre à tout prix. Bref, un album qui plaira certainement aux fans de Brandon Urie, mais pour les autres, vous pouvez passer votre chemin…

  • (Fuck a) Silver Lining
  • Say Amen (Saturday Night)
  • Hey Look Ma, I Made It
  • High Hopes
  • Roaring 20s
  • Dancing’s not a Crime
  • One of the Drunks
  • The Overpass
  • King of the Clouds
  • Old Fashioned
  • Dying in LA

Note : 09/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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