mai 16, 2024

Triassic World – Des Dinos Junkies

De : Dylan Vox

Avec Shellie Sterling, Hayley J. Williams, Joseph Michael Harris, Thomas Varga

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Science-Fiction

Résumé :

Des scientifiques parviennent à donner la vie à des dinosaures afin de leur prendre leurs organes et de sauver des humains. Mais quand les créatures s’échappent, les scientifiques vont devoir se battre pour sauver leur vie.

Avis :

En paléontologie, les dinosaures sont une source de fascination perpétuelle. Quand il s’agit de redonner vie aux reptiles par l’entremise du cinéma, le sujet est bien souvent l’objet d’une exploitation outrancière. Cela ne concerne pas des classiques tels que Jurassic Park, mais les itérations de seconde zone, dont Asylum et consorts ont le secret. On songe, entre autres, au méphitique Age of Dinosaurs ou au tout aussi déplorable Sherlock Holmes : Les Mystères de Londres. Triassic World semble donc s’inscrire dans cette mouvance de DTV mal fagotés et autres mockbusters à l’indigence créative pour le moins préoccupante.

Derrière son titre racoleur, Triassic World se révèle l’amalgame opportuniste entre Jurassic World et Carnosaur. On avance des expérimentations douteuses qui permettent de redonner vie aux dinosaures en vue d’une exploitation commerciale. À vrai dire, l’intrigue ne s’embarrasse guère de justifications ou d’explications sur ses tenants. Inutile donc de s’empêtrer devant des invraisemblances évidentes. Le semblant d’histoire met le spectateur devant le fait accompli, quitte à faire miroiter une incursion « trépidante » et une découverte surprenante des coulisses du travail de ces laborantins du dimanche.

« On a l’impression de se confronter à une bestiole junkie en manque. »

Contrairement à d’autres piètres tentatives, le premier métrage de Dylan Vox ne présente pas d’environnements ouverts. L’intégralité du film se déroule en vase clos dans des couloirs qui se suivent et se ressemblent. Au-delà d’un manque de cohérence ostensible, l’exploitation des espaces n’affiche aucune variété. Un éclairage blafard, des angles de caméra approximatifs, des mouvements d’objectifs immondes… La réalisation capricieuse est à l’aune des ambitions d’une telle bobine : inexistante. On a même droit à des plans rapprochés ou excentrés (parfois les deux) qui ne donnent aucune perspective de l’action, notamment en ce qui concerne l’assaut des dinosaures.

En ce qui concerne lesdits reptiles, il faut se contenter d’une seule espèce : le gojirasaure. Certes, il ne s’agit pas de la plus connue, mais étant donné la paresse artistique pour modéliser les spécimens, il aurait mieux valu la laisser à l’état d’illustration. On a l’impression de se confronter à une bestiole junkie en manque, eu égard à ses yeux exorbités et sa démarche incertaine. Ça saute, ça bondit entre deux couloirs, ça gémit avec une intonation tout aussi sommaire que ridicule… Les incursions ne suggèrent guère la menace du prédateur, mais l’amusement tant les dinosaures jouent les créatures effarouchées avant de se servir un encas parmi les différents intervenants.

« Les dialogues sont dépourvus de logique et d’intérêt. »

Cette belle brochette d’idiots souhaite à tout prix préserver les dinosaures, même si leur rang s’amenuise. Leurs réactions sont absurdes et d’une rare bêtise. Cela vaut également pour leur trépas où les gerbes de faux sang fusent dans tous les sens. Là encore, l’ensemble est tellement exacerbé que cela prête à sourire. On notera des réparties et des allusions régulières à Jurassic Park, y compris dans la manière de présenter les expériences ou de prétexter un choix pour survivre dans cette impasse cinématographique. Du reste, les dialogues sont dépourvus de logique et d’intérêt.

Au final, Triassic World ne crée guère la surprise, même dans sa nullité intrinsèque. L’exercice est désormais familier et ne fait aucune vague, y compris dans le paysage du DTV fauché ou du survival animalier opportuniste. Le scénario tient sur une ligne, tandis que l’enchaînement des séquences traduit autant d’ennuis qu’un traitement catastrophique sur tous les plans. Dès lors, on oublie les protagonistes sitôt qu’ils sortent du champ de la caméra pour rejoindre la gueule des dinosaures. Quant aux reptiles, ils pâtissent d’une numérisation surannée, accusant au moins 20 ans de retard. Il en découle une incursion pénible, relativement ancrée dans un premier degré qui détonne par rapport à d’autres productions Asylum. De quoi rendre le résultat d’autant plus affligeant, poussif et dispensable.

Note : 04/20

Par Dante

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