avril 26, 2024

General Commander

De : Ross W. Clarkson et Philippe Martinez

Avec Steven Seagal, Ron Smoorenburg, Sonia Couling, Soraya Torrens

Année : 2019

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Après avoir vu un membre de son équipe se faire tuer au cours d’une opération d’infiltration, l’agent de la CIA Jake Alexander réclame vengeance contre Orsini, le chef de la mafia. Mais la CIA ne sanctionnera pas le coup. Jake et son équipe quittent alors l’agence pour former un groupe d’intervention chargé d’une seule mission : mener une vendetta.

Avis :

À l’image d’autres acteurs versés dans le cinéma d’action, Steven Seagal s’est progressivement enlisé dans les DTV bon marché, pour ne pas dire insignifiants. Sans grande conviction, il enchaîne les navets à un rythme effarant depuis les années 2000. Hormis quelques exceptions et de rares sursauts d’orgueil, sa carrière se résume à des redites et des poncifs éculés. Au cours de la décennie 2010, l’acteur a amorcé un pas supplémentaire dans les affres du bis et de la médiocrité. Il ne prend même plus la peine de proposer des séquences martiales potables et se cantonne à des rôles paresseux et ronflants, comme l’atteste General Commander.

De sinistre mémoire, on se souvient encore d’itérations méphitiques telles que Sniper : Special Ops ou The Perfect Weapon. Aussi, le film de Philippe Martinez et de Ross Clarkson semble leur faire écho. Sur fond de trafic d’organes mal conservés, l’intrigue déploie des trésors de bêtises et d’incohérences en tout genre. Imaginez la mafia italienne qui sévit en Asie du sud-est avec, en guise d’accompagnement sonore, de la musique hispanique. Ajoutez à cela les ingérences d’une équipe de la CIA pour obtenir un pot-pourri international dont la signification littérale est la seule occurrence vraisemblable de cet imbroglio scénaristique.

Au-delà des facilités de circonstances, l’histoire trouve toutefois les moyens de s’empêtrer dans des absurdités effarantes. On songe à cet enchaînement de pseudo-investigations et autres retournements de situation censés faire avancer la narration. Outre le fait d’éluder des éléments importants, les scénaristes ne dissimulent même pas les errances de leurs propos. Le film est incapable d’exposer des enjeux pertinents, à tout le moins plausibles. Tentative d’assassinat, vendetta et « infiltration » minent cette triste affaire dont les ramifications locales et internationales ne sont à aucun moment mises en avant.

En termes d’action, le tracé est pratiquement plat. Les deux cinéastes s’épanchent plus que de rigueur sur un background sans intérêt pour chaque protagoniste. Hormis l’intégration dans la même équipe, les connexions sont absentes pour venir justifier une quelconque présence au sein de l’intrigue. Les personnages sont aussi épais que la feuille de papier utilisée pour dépeindre des traits de caractère stéréotypés au possible. Le fait d’insuffler une tension dramatique sans obtenir l’effet escompté rend les échanges autant embarrassants qu’amusants. À ce titre, les réparties ressassent des phrases prémâchées, parfois hors sujet au regard du contexte.

Si l’on parlait d’une action presque inexistante, l’ennui s’avance alors comme un palliatif nauséabond, tant lesdites séquences se montrent indigestes. La caméra est victime d’épilepsie au moindre coup de feu, tandis que le cadrage propose des plans rapprochés et des angles morts aussi laids qu’inutiles. On évoquait l’allure pataude de Steven Seagal pour mettre une raclée en bonne et due forme à ses ennemis. En l’occurrence, il faut se contenter de deux combats expéditifs qui n’excèdent pas la minute. Quant aux chorégraphies, elles n’en ont que l’appellation pour justifier un affrontement au corps-à-corps et un second au couteau.

Au final, General Commander s’avance comme un film d’action ridicule et ennuyeux à de nombreux égards. Suffisante dans ses intentions, cette bévue cinématographique multiplie les tares avec une rare stupidité. On a beau occulter une histoire sans fond ni enjeu, le film de Philippe Martinez et Ross Clarkson n’est même pas en mesure de proposer un divertissement potable. Le rythme est lent, les échanges inutiles et les confrontations insignifiantes. Quant au dénouement, il débouche sur une séquence d’ouverture totalement inappropriée qui démontre le désintéressement général pour cette production d’un autre âge.

Note : 04/20

Par Dante

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