avril 25, 2025

Follow Me – Escape Game du Pauvre

De : Will Wernick

Avec Keegan Allen, Holland Roden, Denzel Whitaker, Ronen Rubinstein

Année : 2020

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Obsédé par son image, Cole Turner est une vedette des réseaux sociaux dont les fans suivent les moindres faits et gestes à travers les vidéos et les images qu’il poste sans cesse sur Internet. Pour célébrer les 10 ans de sa chaîne, il se rend à Moscou avec sa petite amie Erin et ses comparses Dash, Samantha et Thomas. Sur place, Alexei Kolov, un Russe fortuné et grand admirateur de Cole, leur a concocté un escape game qu’il présente comme extrême et imprévisible. Une fois le jeu lancé, l’horreur est de mise.

Avis :

En très peu de temps, les escape games ont eu le vent en poupe. Il s’agit, pour les incultes, de s’enfermer avec une bande de potes dans une pièce (ou plusieurs) et de résoudre les énigmes pour en sortir en moins d’une heure sous peine de perdre la partie. Les salles ont fleuri un peu partout en France et dans le monde, s’amusant aussi à reprendre des univers de films. Et le cinéma y a vu une opportunité pour sortir des longs-métrages horrifiques où les pièges dans les salles sont réellement mortels. On aura donc droit à Escape Game et sa suite par Adam Robitel, ou encore à Escape Room par Will Wernick. Et ce dernier semble être un passionnant du genre, puisqu’il récidive en 2020 avec Follow Me, qui nous préoccupe entre ces lignes.

Le pitch de base est relativement simple. Un célèbre influenceur fête les dix ans de sa chaîne, et pour marquer le coup, sa petite copine et ses meilleurs amis lui concoctent une surprise, un escape game extrême en Russie. Bien évidemment, les choses ne vont pas se passer comme prévu et ce qui devait être un jeu va se terminer en partie de massacre. Bref, rien de bien neuf sous le soleil des films d’horreur qui s’inspirent de cette nouvelle tendance. Will Wernick débute son film avec une caméra à l’épaule et délivre quelques vidéos de ce type qui aura passé sa vie sur les réseaux, depuis qu’il est gamin. Enfant de la balle, il n’a plus aucune vie privée et on sautera rapidement sur l’occasion pour présenter ses trois amis et sa copine, alors qu’ils sont dans l’avion, direction Moscou.

« On est sur un DTV sans envergure, relativement timide. »

Dès le départ, on sent bien que quelque chose cloche. Ce n’est pas la faute à la réalisation qui, pour le coup, se révèle quelconque mais arrive à s’abroger des images cheaps que l’on peut avoir dans ce genre de production. On est sur un DTV sans envergure, relativement timide dans sa mise en scène, mais qui évite les images de synthèse ou les pièges trop grandiloquents pour son budget. En fait, le principal souci va provenir de l’écriture des personnages qui sont transparents. Si l’on excepte le portrait de l’influenceur star, pour le reste, ce ne sont que des pièces rapportées sans histoire. On a le meilleur ami, la petite copine timide et deux amis qui ont pour trait d’être une championne de sport extrême et un type à la grande gueule. Rien d’autre ne nous sera révélé, et tous ces personnages n’auront aucun impact.

Dès lors, difficile d’accorder du crédit à l’horreur qui va se dérouler. Certes, le script essaye brièvement d’aborder la notion de succès, et le fait que la petite amie se sente un peu exclue de la vie privée de son homme. Au détour d’une escapade sur la place rouge, le sujet est à peine évoqué, et on sent que ce n’est pas la priorité du réalisateur, qui veut foncer tête baissée dans son jeu de massacre. C’est dommage, car cela aurait pu apporter du poids aux protagonistes, dévoilant un brin de sentiment pour que l’on puisse ressentir de l’empathie. Malheureusement, une fois que le jeu se met en place, on va rester de marbre. La phase horrifique débute de manière intéressante, avec un cadavre qui doit être ouvert pour trouver une clé, mais encore une fois, ce passage se saborde lui-même avec de fausses intentions.

« Malgré cette volonté de mettre du fond, le film ne fonctionne pas. »

C’est-à-dire que la mise en scène nous dévoile plusieurs fois le visage du « cadavre », nous laissant entrevoir un réveil en sursaut, les tripes à l’air, mais il ne se passera rien. Will Wernick joue les petits malins sans jamais réussir à nous surprendre vraiment, ou à aller au bout de son délire gore. D’ailleurs, tous les autres pièges seront bien gentillets. Si l’on peut retrouver les différents objets de torture que l’on connait bien entre l’écartèlement, la chaise électrique, la vierge de fer ou encore le caisson qui se remplit d’eau, rien ne viendra chambouler notre envie d’horreur pure et de gore. Bien évidemment, le film joue un double-jeu, laissant planer le doute sur la véracité de ces pièges, ou encore sur cette mafia russe qui va s’amuser à torturer les amis du « héros », lui expliquant qu’il a aussi des haters qui souhaitent le voir souffrir.

Mais c’est du déjà-vu et revu, et même la fin, qui entre dans un vilain délire gore, ne laisse échapper aucune surprise. Alors oui, le film essaye d’aborder différents thèmes pour se rendre plus intéressant. On y retrouve ce culte de l’image et de la notoriété à tout prix, chose qui se retourne contre le personnage principal, qui va se rendre compte qu’il a aussi des haters qui souhaitent le voir mort. On aura droit à quelques éléments clichés autour de la guerre froide entre russes et américains. Et puis il y a la petite histoire d’amour qui semble bien fragile à cause de la notoriété de cet influenceur. Mais malgré cette volonté de mettre du fond, le film ne fonctionne pas, à cause, bien entendu, des personnages trop lisses, mais aussi de sa mise en scène timide et de son script que l’on devine à des kilomètres.

Au final, Follow Me rentre dans cette catégorie de film d’horreur lambda, qui ne délivre aucun réel charisme. Cliché au possible, sans moments marquants ni même protagonistes auxquels on peut s’accrocher, Will Wernick persiste et signe dans un sous-genre de l’horreur qui tourne en rond et semble n’avoir rien à raconter, pas même celui d’inclure le spectateur dans cet escape game timide, où les énigmes ne sont finalement que secondaires. Bref, un film à mettre dans le tout-venant du genre…

Note : 08/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.