juin 22, 2025

Cynic – Ascension Codes

Avis :

Certains groupes ont besoin de temps pour sortir des albums. C’est le cas de Cynic, qui en plus de ça, se complique la tache à chaque fois. Fondé en 1987 à Miami, le groupe va connaître un premier hiatus en 1994, un an seulement après la sortie de leur premier album. Par la suite, il y a une reformation autour du chanteur Paul Masvidal (qui a été faire un tour du côté de Chez Death pour jouer de la gratte sur un album) entre 2006 et 2015, ce qui permettra la sortie de deux nouveaux albums. Puis après deux ans de pause, le groupe décide de se reformer sous la forme d’un trio, qui deviendra alors duo après la mort du bassiste Sean Malone. Cela donnera alors Ascension Codes, quatrième opus du groupe qui nous préoccupe entre ces lignes, et qui est sorti en 2021.

Mais Cynic va se compliquer les choses en proposant des albums très différents, et en arpentant des sous-genres du métal tout aussi dissemblables. Si le groupe est affilié à la mouvance Thrash à ses débuts, petit à petit, les américains vont aller vers le Death progressif, pour aujourd’hui partir vers du rock progressif, délaissant presque toute violence dans leurs chansons. Chose qui se confirme avec ce quatrième album, relativement étrange, qui est composé de dix-huit titres, mais dont seulement neuf sont de véritables morceaux, le reste étant des interludes de quelques secondes. Si cet effort est étrange, c’est parce qu’il aborde le Rock progressif de manière chaotique, avec de nombreux inserts électro, lui conférant à la fois un côté éthéré, aérien, mais loupant aussi le coche de l’énergie, n’arrivant jamais à trouver un juste équilibre entre ambiance et mélodie.

Après une introduction qui fait écho à de la musique électro, le groupe propose alors The Winged Ones, et le démarrage est très timide. On est dans une sorte de bulle qui laisse beaucoup de place à la basse, mais aussi à des sonorités qui évoquent les années 80 sans jamais véritablement y aller à fond. Heureusement, le batteur se lâche pleinement, offrant alors une réelle dynamique à l’ensemble qui peine à convaincre. En fait, on a la sensation d’être face à quelque chose qui se rapproche d’un Free Jazz électro, et c’est assez déroutant. Elements and Their Inhabitants sera plus consistant, notamment sur les riffs qui seront plus agressifs, créant une distance avec le chant qui est toujours en arrière-plan. Tout le côté Prog se retrouve dans une structure complexe et des changements de rythmique qui offrent quelque chose de décousu, mais de techniquement irréprochable.

Mythical Serpents Sera fait dans le même moule, mais il pourrait presque se voir comme la synthèse parfaite entre les deux premiers morceaux. C’est-à-dire que l’on a le côté éthéré recherché par le groupe, avec des moments plus pêchus offerts par les grattes qui balancent une bonne mélodie et de savants breaks salvateurs. En fait, on pourrait presque croire à un morceau de Leprous, sans le talent du chanteur. 6th Dimensional Archetype ne va pas déroger à la règle, si ce n’est de proposer des schémas ultra complexes de guitares pour mieux nous perdre dans un élan de composition un peu singulier. Alors oui, on a des lignes de basse incroyables, mais cela ne suffit pas vraiment à nous capter pleinement. Il manque ces fameux moments plus prégnants pour mieux nous capturer et ne plus nous lâcher. Même la voix du chanteur manque de charisme.

Et puis on atteint un peu la limite du concept de l’album avec DNA Activation Template, un très long interlude électro qui n’apporte strictement rien, sinon la sensation d’être dans un truc de science-fiction pas forcément agréable. C’est trop froid et clinique pour vraiment nous emballer. Architects of Consciousness ressemble aux autres titres évoqués, avec une maestria totale à la gratte, mais on reste en dehors du délire. Aurora sera un long titre qui souffrira de son chanteur qui n’arrive pas à donner un élan plus mélodique à l’ensemble, et cela malgré de bons passages techniques. Puis, In a Multivers Where Atoms Sing redonne un peu le sourire avec de sacrés riffs, et surtout, une durée plus courte qui permet de ne pas se perdre dans des élucubrations pénibles. Enfin, Diamond Light Body clôture l’album d’une façon trop pénible pour vraiment nous donner envie d’y revenir.

Au final, Ascension Codes, le dernier album de Cynic, est une déception. Si l’on peut s’accorder pour dire que techniquement, il n’y a pas grand-chose à reprocher au groupe, il faut avouer que l’on reste en dehors de cet effort qui est trop compliqué, trop embourbé dans des éléments électro et des chichis qui n’apportent rien. En voulant faire un album de Prog Rock alambiqué, les américains proposent un objet difficilement compréhensible et qui manque cruellement de patate et de hits en puissance. Dommage.

  • Mu-54*
  • The Winged Ones
  • A’-va432
  • Elements and Their Inhabitants
  • Ha-144
  • Mythical Serpents
  • Sha48*
  • 6th Dimensional Archetype
  • DNA Activation Template
  • Shar-216
  • Architects Consciousness
  • DA’z-a86.4
  • Aurora
  • DU-*61.714285
  • In a Multivers Where Atoms Sing
  • A’jha108
  • Diamond Light Body
  • Ec-ka72

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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