mai 16, 2024

Tremblement de Terre Sous les Tropiques – Séisme Scénaristique

Titre Original : Faultline

De : Rex Piano

Avec Doug Savant, Brandy Ledford, Justin Malvey, John Novak

Année : 2004

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Catastrophe

Résumé :

Près de la Floride, la petite île de Pajaro et son hôtel de luxe sont menacés par une fissure de la croûte terrestre au fond de l’océan. Lorsqu’un terrible tremblement de terre survient, Greg Chambers et son professeur Anthony McAllister, dont la femme est prise au piège sur l’île, tentent de trouver une solution.

Avis :

En marge des comètes, éruptions volcaniques, raz-de-marée et autres colères de la nature, les séismes constituent l’un des cataclysmes majeurs dans les films catastrophes. On songe au métrage éponyme de Mark Robson, ainsi qu’à des téléfilms plus ou moins fauchés. C’est le cas, par exemple, de Tremblement de terre à New York ou Le Grand tremblement de terre de Los Angeles. Exception faite de quelques différences formelles, ces productions reprennent peu ou prou des codes similaires. La plupart du temps, ils démontrent l’héroïsme dans l’adversité, saupoudré d’intentions mielleuses, et s’affublent d’une intrigue facile, sinon percluse de clichés. Un registre dans lequel Tremblement de terre sous les tropiques s’investit avec force et conviction.

D’emblée, le métrage de Rex Piano ne s’embarrasse guère d’ambitions scénaristiques, même pour un divertissement de bas étage. Au terme d’une première séquence bouillonnante, le récit enchaîne sur une exposition sommaire, assez inutile compte tenu de la négligence apportée à la présentation des personnages ou du cadre. Aussi bucolique qu’exotique, ce dernier s’avance comme un cliché de carte postale qui se trouve malmené par les soubresauts de la terre. Entre des tensions conjugales, un chantier de construction qui s’enlise dans des considérations absurdes et des services de police guère coutumiers de catastrophes ou de criminalité, on nous dépeint un tableau qui prête à peu de conséquences.

« À plus d’un titre, le résultat est désopilant. »

Il s’agit d’une forme de remplissage qui fait l’impasse sur d’éventuelles explications scientifiques, même simplistes, en dépit de la profession du protagoniste. On dédaigne tout autant le cataclysme en lui-même. Malgré sa rapidité et de furtives répliques, l’ensemble est particulièrement amusant à contempler. Au-delà de moyens faméliques et d’effets spéciaux malingres, la réalisation se contente d’agiter la caméra en tous sens, comme si l’homme derrière l’objectif était pris d’une crise de convulsions. Ajoutons à cela une pluie de cailloux en carton, des pancartes qui s’effondrent et un joyeux panel de figurants qui fuient dans n’importe quelle direction.

À plus d’un titre, le résultat est désopilant et cela vaut aussi pour la suite des réjouissances, notamment l’organisation des secours et des sauvetages avec trois bouts de ficelles. Cela sans oublier une bonne dose d’incompétence et d’improvisation. Mention spéciale au shérif du coin qui donne des ordres, commence à aider, puis laisse tomber les victimes pour aller voir ailleurs s’il s’y trouve. Preuve en est avec la personne dont les jambes sont bloquées par une plaque de béton. Ainsi, Tremblement de terre sous les tropiques est truffé de ces moments impromptus où la réaction des intervenants surprend tant par leur bêtise que par leur incohérence.

« L’aspect survivaliste n’est jamais exploité. »

Afin de dynamiser à minima ce périple mal engagé, une partie de l’intrigue se déroule dans les sous-sols et les tunnels de la ville. S’il n’y a pas grand-chose à raconter à la surface, les passages souterrains sont tout aussi avares en enjeux. Les protagonistes se contentent d’arpenter de sombres corridors et multiplient les désaccords sur la conduite à tenir. L’aspect survivaliste n’est jamais exploité, tout comme le risque diabétique d’une des intervenantes. Quant aux raccourcis géographiques, ils triturent leur parcours pour les amener à une sorte de cagibi en flamme. Pour information, ce dernier est censé être une usine de matières dangereuses qui risque d’exploser depuis le début du film…

 Au final, Tremblement de terre sous les tropiques s’avance comme une catastrophe annoncée et sans surprise. Sorte de téléfilm du dimanche destiné à passer en seconde partie de soirée, le métrage de Rex Piano multiplie les bévues à tous les niveaux. L’histoire ne présente aucun intérêt ni enjeu, tandis que la mise en scène ne prend guère la peine de dissimuler l’indigence de la production. Le séisme n’occupe qu’une part négligeable de l’entame. Quant aux tentatives de sauvetage, elles s’entrecoupent de réparties euphémiques, de confrontations vite décantées et d’invraisemblances en pagaille. Inutile de chercher un minimum de cohésion, tant l’ensemble se délite de lui-même, au gré de situations ineptes et caricaturales.

Note : 05/20

Par Dante

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