octobre 14, 2025

The Requin – The Navet of the Mer

De : Le-Van Kiet

Avec Alicia Silverstone, James Tupper, Deirdre O’Connell, Danny Chung

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un couple en escapade romantique au Vietnam se retrouve bloqué en mer après qu’une énorme tempête tropicale ait balayé leur villa en bord de mer. Le mari étant mutilé et mourant, la femme doit lutter seule contre les éléments, tandis que de grands requins blancs leur tournent autour…

Avis :

Le domaine de la sharksploitation a ceci de fascinant qu’il est en mesure de fournir des concepts et des idées toujours plus absurdes et stupides. Ces dernières années, les bestioles hybrides ont bénéficié d’une visibilité évidente avec les productions de troisième zone d’Asylum et d’autres studios à la réputation tout aussi méphitique. Face à l’essoufflement de ces croisements impromptus, certains réalisateurs sont revenus aux fondamentaux du survival animalier avec un traitement moins… exubérant. Ce qui semble caractériser The Requin, dont le titre trahit des problèmes linguistiques manifestes. Retour sur un naufrage cinématographique au large du Vietnam…

Pourtant, le postulat de départ reste honnête. Le prétexte du deuil et du couple désuni demeure classique, mais est bien amené. Soigner à minima le background des protagonistes est le seul élément à mettre au crédit du métrage de Le-Van Kiet. Toutefois, cette exposition se montre poussive. Pendant près de 40 minutes, on assiste aux activités et pérégrinations de ce tandem pour se reconstruire, surmonter les traumas d’un passé douloureux. Puis leur chambre d’hôtel sur l’eau prend le large, un peu comme le semblant d’intérêt qu’on pouvait porter à cette pénible excursion. Au-delà du caractère saugrenu d’un tel évènement, on s’immisce davantage dans une rocambolesque dérive d’un logement qui se transforme en radeau de fortune.

« de nombreuses scènes présentent un caractère cocasse indéniable. »

Aux premiers abords, on pourrait rapprocher The Requin d’autres trips survivalistes similaires. À commencer par la saga Open Water. Il est vrai qu’on y distingue des mécanismes équivalents. Cela tient au fait de rassembler les vivres, de soigner les blessures et de trouver une solution pour se dépêtrer d’une situation improbable. Malgré une tonalité orientée vers le premier degré, de nombreuses scènes présentent un caractère cocasse indéniable. Cela tient aux conséquences de leurs actes, dignes d’un mauvais cartoon. Mention spéciale à l’incendie du radeau à la suite de l’effet de serre d’une bouteille en plastique sur quelques morceaux de bois. La surprise des deux intéressés vient parfaire ce grand moment de crétinisme.

Les acteurs sont aussi concernés par la piètre considération qu’on porte au film. Leurs réactions sont trop souvent surjouées avec des intonations mal gérées, voire en décalage avec le contexte. Que serez une mauvaise interprétation sans un mauvais doublage ? Là encore, on s’amuse de ces beuglements ou geignements pathétiques, à même de rendre les situations plus drôles que dramatiques. On peut également évoquer des dialogues qui s’insinuent entre deux séances d’autoapitoiement. Quant à la mise en scène, elle affiche un résultat déplorable où les fonds verts sont légion et achèvent tout semblant de crédibilité à cette errance maritime sans fin. Les incrustations sont calamiteuses, même pour des séquences anodines, sans squale à l’horizon.

« les requins tardent à s’inviter au festin. »

D’ailleurs, les requins tardent à s’inviter au festin. Il faut compter environ une heure pour qu’ils daignent paraître. Au départ, le choix de prises de vue avec des animaux réels limite la casse. Puis on se perd dans un florilège de trucages numériques imbuvables et recyclés d’une scène à la suivante. La consistance de l’eau s’apparente à une flaque d’huile, tandis que les squales pâtissent de problèmes de croissance selon les plans. Cela sans compter sur un autre souci lié au nombre d’animaux où le banc attaque les naufragés. Puis l’on se concentre sur un unique requin, sans doute le plus persévérant, pour croquer du touriste. À ce stade, on n’est pas à une incohérence prête…

Au final, The Requin constitue une incursion méprisable dans le registre de la sharksploitation. L’enrobage marketing et le traitement alloué aux squales rendent l’ensemble mensonger, à tout le moins excessif pour justifier l’affiche ou le synopsis. La progression se montre laborieuse, où la survie s’accapare des atours grotesques, tant la gravité de la situation s’appuie sur la débilité intrinsèque des protagonistes. Malgré une caractérisation minimaliste pour susciter quelques élans d’empathie, les deux acteurs ajoutent au catastrophisme ambiant, en lieu et place de l’atténuer. On en oublierait presque les requins. Ils ne sont guère une priorité pour un réalisateur trop occupé à malmener les décors de son pays natal avec de pathétiques effets numériques et autres fonds verts glanés au fin fond d’un studio miteux.

Note : 04/20

Par Dante

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