avril 25, 2024

Black Panther: Wakanda Forever

De : Ryan Coogler

Avec Letitia Wright, Lupita Nyong’o, Danai Gurira, Angela Bassett

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Super-Héros

Résumé :

La Reine Ramonda, Shuri, M’Baku, Okoye et les Dora Milaje luttent pour protéger leur nation des ingérences d’autres puissances mondiales après la mort du roi T’Challa. Alors que le peuple s’efforce d’aller de l’avant, nos héros vont devoir s’unir et compter sur l’aide de la mercenaire Nakia et d’Everett Ross pour faire entrer le royaume du Wakanda dans une nouvelle ère. Mais une terrible menace surgit d’un royaume caché au plus profond des océans : Talokan.

Avis :

Après l’énorme succès du premier film (plus de 1,3 milliard de dollars de recettes), Ryan Coogler est de retour derrière la caméra pour mettre en scène Black Panther : Wakanda Forever. Nouveau film du Marvel Cinematic Universe (MCU), la firme avait fort à faire avec cette suite, puisqu’elle devait composer sans la présence de T’Challa, à cause du décès prématuré de Chadwick Boseman. Cette suite se concentre donc sur Shuri, la petite sœur de T’Challa, toujours incarnée par Letitia Wright.

Black Panther : Wakanda Forever – le film joue sur la corde sensible

Le film débute avec une inévitable séquence qui explique la mort de T’Challa. Ryan Coogler ne pouvait pas faire autrement, et devait justifier la disparition du Black Panther. Il signe ainsi une séquence assez subtile, miroir de la réalité, qui vient offrir un vibrant hommage au regretté Chadwick Boseman. Ce n’était pas simple de composer avec le décès de l’interprète principal du premier film. Mais sur ce point, le cinéaste s’en sort à merveille. Il ne tombe jamais dans le mauvais goût, garde toujours la distance juste entre fiction et réalité, et parvient à la fois à rendre hommage à son ami décédé et au personnage emblématique de T’Challa.

Le reste du film va rester sur cette tonalité. Ryan Coogler signe une œuvre qui parle de deuil, d’héritage et de passation de pouvoir. Et grâce à ces thèmes dramatiques, contrairement aux autres productions Marvel Studios, Black Panther : Wakanda Forever est presque totalement exempt d’humour. Et mon dieu que ça fait du bien ! Malheureusement, le film manque d’énergie, de souffle et d’épaisseur pour être autre chose qu’un film hommage. Et 2h40 de deuil et d’hommage, c’est un peu long. Black Panther : Wakanda Forever est un film anecdotique de 2h40 ! Les ressorts dramatiques sont éculés, et le cinéaste ne parvient pas réellement à emmener son film vers des horizons rafraîchissants malgré la présence de Namor.

Aucun souffle épique

Black Panther : Wakanda Forever est une œuvre terriblement molle. Un blockbuster soporifique, qui ne parvient pas à infuser un quelconque souffle épique et une dramaturgie nécessaire aux thématiques abordées. Les scènes d’action sont, au mieux, ennuyeuses, au pire, illisibles. Tout comme les scènes de nuit, d’une laideur sidérante. Il n’y a aucune vision de mise en scène, et la pauvreté des chorégraphies n’est masquée que par des slow-motions (plutôt beaux mais gratuits) qui viennent titiller l’attention de l’assistance.

Contrairement à ce qu’il veut nous faire croire, Black Panther : Wakanda Forever est un tout petit film. Une production qui propose un recyclage de ce que fait le MCU depuis des années, surtout dans son traitement de l’antagoniste. Une fois de plus, Marvel Studios nous pond un vilain pas si méchant, dont la quête est louable, mais pas ses méthodes. Namor est une caricature de lui-même et un méchant qui va, comme beaucoup de ses prédécesseurs, trouver une forme de rédemption. Un schéma classique déjà emprunté à travers l’arc de nombreux personnages comme Loki, le Fantôme, Bucky, L’Abomination, Killmonger ou encore L’Agent U.S.

Même le Wakanda, la cité africaine moderne et lumineuse, n’est jamais totalement mis en avant. Malgré six ans de développement dans le MCU et des apparitions dans de nombreuses productions Marvel, on ne sait toujours pas à quoi ressemble concrètement le Wakanda. On a vu la tour principale, l’allée centrale de la ville, la statue de la panthère, les montagnes de M’Baku, et c’est à peu près tout… La ville de T’Challa mérite davantage d’attention, mais ce n’est pas Black Panther : Wakanda Forever qui va lui rendre hommage.

Shuri ne fait pas le poids

Black Panther : Wakanda Forever avait une flèche intéressante à son arc : la présence de Shuri. L’occasion pour Ryan Coogler de mettre en avant une héroïne, une femme forte et indépendante, à la fois Black Panther et reine du Wakanda. Si le personnage est relativement bien écrit, il évolue un peu trop dans l’ombre de son frère disparu. Et ne parvient pas totalement à prendre son indépendance et son envol. La faute aussi à Letitia Wright qui n’a pas les épaules pour tenir le film. La comédienne n’est pas encore totalement à l’aise dans les habits du personnage, et offre une prestation poussive, qui manque de finesse.

Enfin, la scène post-générique est un affront total au film. Une séquence hallucinante de nullité, qui joue sur une corde sensible ratée. La séquence en question vient contredire toutes les thématiques mises en place par le film. Tandis que le long-métrage se concentre sur la prise de responsabilités de Shuri pour diriger le Wakanda, la scène post-générique vient exprimer le total opposé. Sans la spoiler, c’est une idée totalement débile qui nous explique qu’en fait, Shuri ne sera pas la nouvelle dirigeante du Wakanda. Qu’en tant que femme, elle doit laisser sa place à un homme sorti de nulle part. Pour un film sur une héroïne, c’est quand même un comble. Et en termes de rythme, cette séquence est aussi désolante que la fin de She-Hulk : Avocate, où Hulk nous présente son fils avec la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Note : 10/20

Par Aubin

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