avril 26, 2024

Blue Öyster Cult – The Symbol Remains

Avis :

Fondé en 1967, Blue Öyster Cult a fait les beaux jours des amateurs de Rock et de Hard. Trouvant toujours un style assez particulier, il est difficile de passer à côté de tubes comme (Don’t Fear) the Reaper, ou encore Godzilla. Mais le plus étonnant dans tout cela, c’est que plus de cinquante ans plus tard, le groupe est toujours debout, tourne sans arrêt et propose même des albums studios. Cependant, The Symbol Remains s’est fait attendre, puisqu’il a fallu attendre dix-neuf ans entre lui et le précédent effort. La raison est toute simple, le groupe était dégoûté des ventes du précédent effort, et a préféré faire des tournées plutôt que de sortir rapidement un nouvel opus. Un choix qui s’avère finalement payant, tant ce quinzième album est une réussite sur tous les points et montre un savoir-faire unique, qui reste dans les mains de deux membres fondateurs.

Car oui, Blue Öyster Cult, c’est encore et toujours Buck Dharma à la gratte et au chant, ainsi qu’Eric Bloom qui s’occupe de la guitare rythmique, et aussi du chant. Deux piliers qui s’entourent d’une line-up assez solide, qui n’a pas bougé depuis 2004. Bref, les augures étaient bons pour cet effort, et on aura droit à quatorze pistes singulières, qui embrassent des genres différents, mais qui font aussi étalage de tout le talent de la formation. Pour preuve, le premier morceau plonge dans un Hard Rock tendu et puissant. That Was Me possède cette aura unique qu’ont les morceaux des années 70/80, avec une énergie plus puissante et une volonté de bousculer un peu les codes. D’entrée de jeu, le groupe montre une forme olympique et une envie d’être moderne, malgré des allants plus vintages. Bref, pour un début d’album, ça donne fortement envie de continuer.

Et cette fougue, ce refus de vieillir et de prouver que même à plus de 70 balais, on a toujours la hargne, on la retrouve sur plusieurs morceaux. The Machine, qui tombe dans un registre Rock assez nerveux mais qui s’insère parfaitement dans la ligne éditoriale du groupe, est un tube en puissance qui ne lasse jamais. Et le refrain catchy en diable donne furieusement envie d’y revenir. Train True (Lennie’s Song) a des allures de ZZ Top et très vite, on se surprend à agiter la tête en rythme. Cette sensation d’aller trente ans en arrière est réjouissante, d’autant plus quand elle apporte de la nouveauté, comme ce rythme qui s’accélère petit à petit. Stand and Fight sera peut-être le plus surprenant dans tout ça, puisqu’il s’agit d’un titre purement Heavy, allant plein front dans le Métal avec des riffs de dingue.

Bien évidemment, au milieu de tout cela, on retrouvera des morceaux plus Rock et moins pêchus, mais qui gardent cette identité si prégnante. On peut évoquer l’excellent Tainted Blood et sa mélodie implacable, où le chant sublime rappelle les plus belles ballades des années 80. C’est doux, c’est rock et c’est d’une redoutable efficacité. Il s’agit d’ailleurs de l’un des plus beaux titres de l’album. Edge of the World contiendra quant à lui quelques mouvances bluesy, lui octroyant alors un rôle de catalyseur dans la débauche d’énergie que contient le skeud. On peut aussi parler de The Return of St. Cecilia, un morceau aux qualités techniques dingues qui renoue avec un ce bon vieux rock des années 70 et qui manque tant. Bref, à travers de nombreux morceaux, on sent cette générosité et cette envie de faire de la musique par amour, et non par un aspect mercantile.

Ces mecs vivent de toute façon pour la musique, et ils crèveront sur scène ou dans un studio d’enregistrement. Alors bien évidemment, tout n’est pas parfait non plus dans cet effort, et avec quatorze pistes, il était presque évident qu’il y ait des titres un peu en deçà des autres. On pense à Box in my Head qui manque cruellement de verve et d’une bonne mélodie. Ou encore Nightmare Epiphany qui est inintéressante d’un point de vue musical. On dirait une sorte de rock britannique sans envergure et sans envie de partir un peu plus loin. Il manque à ce titre des variations et de vrais moments de bravoure. On peut aussi regretter Florida Man qui se traine un peu, ou encore Secret Road qui oublie le côté efficace de la musique du Blue Öyster Cult. Après, ce sont de petites scories, rien de bien méchant.

Au final, The Symbol Remains, le dernier album du Blue Öyster Cult est une vraie réussite, et c’est très réjouissant d’entendre cela. Le groupe n’a jamais perdu de sa superbe et cet effort le prouve avec fougue et énergie. Généreux (plus d’une heure d’écoute), dense, varié en approchant divers styles, les américains déroulent une setlist presque parfaite qui donne envie de réécouter cet opus, mais aussi leurs standards indémodables.

  • That Was Me
  • Box in my Head
  • Tainted Blood
  • Nightmare Epiphany
  • Edge of the World
  • The Machine
  • Train True (Lennie’s Song)
  • The Return of St. Cecilia
  • Stand and Fight
  • Florida Man
  • The Alchemist
  • Secret Road
  • There’s a Crime
  • Fight

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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