mai 3, 2024

La Mandarine

De : Edouard Molinaro

Avec Annie Girardot, Philippe Noiret, Madeleine Renaud, Marie-Hélène Breillat

Année : 1972

Pays : France, Italie

Genre : Comédie

Résumé :

La tranquillité d’une famille fantasque est perturbée par l’irruption d’un séduisant Anglais.

Avis :

Edouard Molinaro est un réalisateur français qui a connu un sacré succès. Alors qu’il a commencé sa carrière dans le polar, c’est dans la comédie qu’il va triompher. Après quelques « hésitations », c’est au milieu des années 60 qu’il va littéralement cartonner avec des films comme « Oscar« , « Hibernatus » ou encore « Mon oncle Benjamin« . Riche d’une carrière qui s’étale sur plus de cinquante ans, et qui contient pas moins de trente-trois longs-métrages, Edouard Molinaro est un cinéaste en or, dont la filmographie reste encore aujourd’hui (et ça malgré des déceptions), une merveille à découvrir.

Une carrière est rarement faite de succès permanents et Edouard Molinaro, tout excellent metteur en scène qu’il peut être, n’échappe pas à cette règle. Ainsi donc, en 1972, il réalise « La Mandarine« , une petite comédie très oubliable, et d’ailleurs une comédie oubliée aujourd’hui. Tenu pourtant par un casting solide, Annie Girardot et Philippe Noiret en tête, « La Mandarine » peut séduire par sa fantaisie et son ambiance très seventies, mais derrière ça, reste un scénario qui ne raconte pas grand-chose et qui a mal vieilli. C’est donc partagé qu’on suit les amours et les déboires de cette famille propriétaire d’un bel hôtel rue de Rivoli.

Cela fait dix ans que Séverine et George s’aiment. Dix ans qu’ils habitent dans l’hôtel qu’ils tiennent sur l’une des plus belles rues de Paris. Dans cet hôtel, il n’y a pas qu’eux qui ont une chambre à l’année. Non, toute la famille de Séverine y est installée et entre sa sœur et sa grand-mère, on ne peut pas dire que la vie soit de tout repos. Et encore plus lorsqu’un jeune anglais vient y séjourner et qu’il charme un peu toutes les femmes de la famille.

« La Mandarine » ou un petit cru Molinaro tout droit sortie des années 70. « La Mandarine« , c’est un film qui avait de quoi se faire bien sympathique et d’ailleurs, c’est un peu ce qu’il est, malgré qu’il soit aussi une déception. Lorsqu’on regarde bien les ingrédients que propose le film de Edouard Molinaro, entre ces personnages hauts en couleurs, cette famille bohème, et cette ambiance seventies à fond, le film de Molinaro se fait attendrissant. Le film tient même quelques scènes de fête ou de virées nocturnes plutôt chouettes.

Puis derrière ces éléments, il y a une partie de son casting qui fait bien l’affaire. Ainsi, Annie Girardot en femme amoureuse et lassée est excellente. Tout comme Philippe Noiret en mari gentil, trop gentil, et amoureux. On trouvera aussi Murray Head dans le rôle de l’anglais qui vient mettre une gentille zizanie amoureuse. Et au-dessus tous ces comédiens, il y a Madeleine Renaud en Mémé Boul. L’actrice est au top et tient le meilleur personnage du film, se faisant aussi drôle qu’attachante dans ses exagérations et sa façon de voir la vie.

Mais voilà, derrière ces bons arguments, « La Mandarine » est un film qui va avoir du mal à conquérir pleinement, car le film d’Edouard Molinaro se fait « trop » lambda et finalement, outre qu’il est une comédie de mœurs, il ne raconte pas grand-chose. Le film a du mal à se mettre en place, malgré une ouverture de film vraiment sympathique. Puis par la suite, il tourne un peu en rond et hésite dans ses directions, ce qu’il fait que jamais il ne marque et jamais il ne se fait pleinement drôle. Et comme je le disais, du côté de son scénario, ce n’est pas vraiment ça, puisque lorsqu’on quitte ce film, après une heure et demie, cette « … Mandarine » ne nous a trop rien racontée et elle n’a été nulle part.

Cette sensation, on la retrouve aussi du côté de la réalisation qui manque clairement de folie, car on sent derrière tout ça que le film se voulait décalé et amusant. Malheureusement, on a connu Edouard Molinaro bien plus inspiré, plus drôle et plus fun. Si l’ambiance est soignée avec son côté seventies plein de charme, le film en lui-même ne propose pas d’idées et entre ses hésitations, il est assez plan-plan et il ne tient en intérêt que grâce à ses acteurs. Et si certains personnages ont mal vieilli, comme le frangin et la frangine, reste que le casting a vraiment de quoi nous amuser et il est impliqué et il nous communique bien sa petite euphorie.

C’est donc une petite chronique pour un petit film. « La Mandarine » est une petite déception et se loge dans le bas de la filmographie de son réalisateur. Certes, on peut s’y amuser, et si jamais l’envie vous en dit et que vous mettez la main dessus, alors pourquoi pas. Certes, le film ne marquera pas votre soirée, mais ne serait-ce que pour Girardot, Noiret et Renaud, cette « … Mandarine » si petite soit-elle, mérite qu’on y jette un petit coup d’œil.

Note : 10/20

Par Cinéted

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