Rush Hour 3

De : Brett Ratner

Avec Jackie Chan, Chris Tucker, Max Von Sydow, Hiroyuki Sanada

Année : 2007

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Comédie

Résumé :

Dans quelques heures, l’ambassadeur chinois Han compte révéler l’identité du maître du plus puissant syndicat criminel du monde, les Triades chinoises. Lee est chargé de le protéger.
Lorsque Carter, relégué depuis quelque temps à la circulation, apprend que l’ambassadeur vient de se faire tirer dessus, il se précipite sur les lieux pour intervenir, mais il ne parvient qu’à gêner Lee et à permettre à l’assassin de s’enfuir. Déterminé à regagner ses galons, Carter insiste pour aider Lee à retrouver l’assassin et à résoudre le mystère des Triades.
Les indices vont conduire l’improbable duo jusqu’à Paris. Là-bas, perdus dans un pays dont ils ne connaissent rien et face à une bande de tueurs décidés à les éliminer par tous les moyens, ils vont vite se retrouver dans le pétrin jusqu’au cou. Une seule chose est certaine : à Paris comme ailleurs, ils risquent de faire beaucoup de joyeux dégâts…

Avis :

Initiée à la toute fin des années 90, Rush Hour de Brett Ratner va avoir un très bon succès, permettant à cette comédie d’action de continuer d’exister à travers ce qui deviendra une trilogie (et peut-être plus, avec un quatrième film dans les tuyaux). C’est donc en 2001 qu’un deuxième opus voit le jour, se faisant alors plus explosive que le premier film. Le long-métrage de Brett Ratner cumulant une bonne recette (et plus d’un million d’entrées en France), une nouvelle suite est donc mise en chantier, et sortira en 2007. Rush Hour 3 reste avec le même duo de choc, mais après avoir mis son action aux Etats-Unis, puis à Hong-Kong, le film va se tourner en France, où il sera question de triades et de choc culturel. Tout un programme donc, mais malheureusement, si le film se divertissant sur l’instant, il reste le plus faible des trois opus.

Le scénario se fait un peu nébuleux, mais il reste relativement simpliste. En effet, on commence avec une tentative d’assassinat sur l’ambassadeur chinois, qui a réussi à se mettre à dos les triades. Lee et Carter vont alors mener une enquête, et tous les indices les amènent à Paris, où il se passe visiblement quelque chose de bizarre. Dès lors, on va entendre parler de légendes urbaines autour des triades et d’un tatouage qui ferait d’une personne, le chef des gangs chinois. Bref, un joyeux bordel qui a le mérite de ne pas durer très longtemps. En effet, le film est assez court, moins d’une heure et demie, et globalement, on n’a pas le temps de se reposer, l’intrigue se relançant à chaque fois avec des combats et des recherches qui finissent mal. Et force est de constater qu’au moins, l’ennui ne s’invite pas.

« Le scénario, dans les faits, est relativement simple. »

Car le scénario, dans les faits, est relativement simple. L’écriture fait aller les personnages d’un point A à un point B, sans trop se poser de question. Et à chaque fois, notre duo va se confronter à un problème qu’il va résoudre avec ses poings. Que ce soit dans un dojo, un restaurant, ou encore en haut de la tour Eiffel, la relance est à chaque fois identique et on va finir par se lasser. Tout ça pour masquer la faiblesse du scénario, et même son improbabilité, puisque le coup de la nana qui se fait tatouer le crâne et devient une cible privilégiée des triades, c’est un peu gros à avaler. Ajoutons à cela que le film met en avant un problème fraternel entre Lee et le grand méchant qui n’est autre que son frère, on reste dans de la redite (notamment avec le deuxième opus).

Alors oui, la nouveauté viendra du lieu, la France, où l’on va avoir droit à une palanquée de clichés, avec des actrices et acteurs français qui semblent s’amuser comme des petits fous. Yvan Attal en conducteur de taxi irascible est assez drôle, Julie Depardieu est assez transparente, et Noémie Lenoir joue de ses charmes pour draguer un Chris Tucker toujours aussi queutard. Après avoir joué sur le choc culturel entre les américains et les chinois dans les deux premiers opus, on a ici celui avec la France, et c’est parfois complètement à la masse. En plus de cela, il n’y aura pas vraiment de sujet traité, le film se voulant juste un divertissement d’action, avec de la comédie dedans. C’est dommage, les deux autres longs-métrages étaient un peu plus profonds que ça.

« Jackie Chan est toujours aussi impressionnant dans ses chorégraphies. »

Fort heureusement, les scènes d’action sont plus intéressantes dans ce film, qui suit la droite lignée du deuxième épisode. Jackie Chan est toujours aussi impressionnant dans ses chorégraphies, et certaines cascades foutent le vertige, notamment lors du final sur le haut de la tour Eiffel. On frôle parfois l’improbable, avec la chute en drapeau, mais on reste sur quelque chose de plutôt sympathique et amusant. Il est vraiment triste que le film soit si vide de sens, n’arrivant jamais à créer autre chose que des blagues vaseuses qui, aujourd’hui, passeraient mal. Chris Tucker est toujours aussi « raciste » et « homophobe » dans certaines de ses réflexions, et quand on sait que c’est Brett Ratner derrière la caméra, ça n’a rien de vraiment étonnant. Et d’ailleurs, il s’agit ici de son dernier film, avant d’avoir de sales affaires au cul.

Au final, Rush Hour 3 est un film qui n’est pas foncièrement mauvais, et qui possède un aspect assez sympathique, avec ses bastons inspirées et son duo qui fonctionne bien. Cependant, entre un scénario creux et invraisemblable, des clichés concernant la France et un humour graveleux qui a mal vieilli, force est de constater que c’est l’opus le plus faible de la trilogie. Bref, sans être une catastrophe, ça reste un film moyen, divertissant sur l’instant, mais qui s’oublie assez vite…

Note : 11/20

Par AqME