novembre 11, 2024

Joe Bonamassa – Royal Tea

Avis :

Pour de nombreuses personnes (incultes, il faut le dire), le Blues est un genre qui n’existe qu’à travers des musiciens morts depuis belle lurette. Sauf que le Blues est toujours vivant, et un peu comme le Jazz ou le Métal, il n’est jamais mis en avant par les grandes majors. Et c’est dommage, car il y a une véritable scène vivace qui tourne un peu partout dans le monde. Parmi les plus illustres guitaristes, on retrouve l’américain Joe Bonamassa qui, depuis son plus jeune âge, est considéré comme un véritable prodige, faisant les premières parties de B.B. King, Buddy Guy ou encore Gary Moore. Et forcément, depuis des années maintenant, le type propose des albums de façon régulière (il en est à plus de quarante galettes, dont la moitié sont des enregistrements live), soit en solo, soit en duo (avec Beth Hart notamment), soit avec son groupe Black Country Communion.

Royal Tea est son quatorzième album solo enregistré en studio. Il fait suite à Redemption, sorti deux ans plus tôt, qui fut une bonne grosse claque dans la gueule. Dès lors, on attendait cet effort avec une certaine impatience, et on ne fut pas déçu. Changeant de registre sur quasiment toutes les pistes, naviguant constamment entre le Blues, le Rock, le Hard et quelques élans jazzy, on peut dire que Joe Bonamassa a été très inspiré et ne se fixe aucune limite. Pour preuve avec le premier titre de l’album, When One Door Opens. Durant plus de sept, jouant sur une grosse orchestration qui fait penser à un générique de cinéma au démarrage, on sera vite conquis par cette guitare aérienne, qui possèdera tout de même un break solide et bien rugueux. Une entrée en matière fracassante qui donne envie de connaître la suite.

Et après une sorte de générique taillé pour un James Bond, l’artiste vient jouer un Blues stéréotypé avec Royal Tea. Très inspiré par les influences du Blues de Chicago, le morceau se paye des chœurs féminins qui donneront une dimension presque sexy au titre, et surtout, les nappes de clavier sont parfaitement intégrées pour épaissir une belle ambiance très 60’s. Puis Why Does it Take so Long to Say Goodbye sera une ballade absolument sublime, qui se fait plus moderne, et qui va surtout permettre au guitariste de montrer qu’il possède aussi une belle voix. Durant plus de six minutes, à aucun moment le titre n’ennuie, et on sera touché par tout ce talent, et cette gratte qui semble pleurer. En abordant Lookout Man !, on tombe sur un titre plus pêchu, bien nerveux, où la ligne de basse surprend bien.

Là, le guitariste joue avec les codes du Hard, avec un riff assez lourd, qu’il contrebalance avec un petit harmonica, et encore une fois, des chœurs féminins qui apporteront un peu de douceur. Afin de ne jamais créer de l’ennui, High Class Girl sera un morceau purement Blues qui n’aura rien de bien original, qui se fera à la fois dansant et très lounge, avec ce petit piano qui vient donner un aspect très posé. Et même si ça reste assez calibré dans le style, c’est exécuté avec un immense talent. A Conversation With Alice ira plus vers un Rock assez soft, mais qui bénéficie d’un bon refrain. On restera un peu plus en retrait sur ce morceau néanmoins, car les couplets sont un peu mollassons, et il n’y a pas vraiment de moments vraiment marquants au sein de ce titre.

Heureusement, I Didn’t Think she Would do It renoue avec un Rock énervé, qui fait écho à ce que l’on aurait pu entendre dans les années 70. Le morceau est nerveux, le chant redonne un bon coup de fouet à l’ensemble et le côté vintage est vraiment très appréciable. Puis Beyond the Silence va prendre tous les atours d’un grand titre. Ça démarre très calmement, avec le tonnerre en fond, puis ça montre progressivement, avec des effluves country qui ne sont pas pour nous déplaire. Bref, un excellent titre, qui manque peut-être d’un plus gros coup de rein dans son break. Lonely Boy va briser ce côté mélancolique pour fournir un Jazz des années folles très dansant. Puis Savannah vient conclure l’album de façon douce et posé, avec un Country classique, mais redoutablement efficace.

Au final, Royal Tea, le dernier album en date de Joe Bonamassa, est encore une fois une très belle galette. Le guitariste n’a pas son pareil pour jouer un Blues teinté de Country et de Jazz, avec d’autres éléments qui forgent son univers. A la fois touchant et nerveux, ne se reposant aucunement sur un style en particulier, on peut dire que Joe Bonamassa surprend à chaque piste, et il le fait avec un talent qui force le respect. Et dire qu’il n’a que 44 ans, cela veut dire d’autres albums dont on a hâte de poser les oreilles dessus.

  • When Oen Door Opens
  • Royal Tea
  • Why Does it Take so Long to Say Goodbye
  • Lookout Man !
  • High Class Girl
  • A Conversation With Alice
  • I Didn’t Think she Would do It
  • Beyond the Silence
  • Lonely Boy
  • Savannah

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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