mars 29, 2024

Judas Priest – Firepower

Avis :

Il y a des évènements qui ne peuvent pas se rater. Et la sortie d’un nouveau Judas Priest en fait partie. Ayant déçu une partie des fans en 2014 avec Redeemer of Souls, le groupe de Rob Halford avait fort à faire pour revenir au meilleur de sa forme. Il faut dire que le groupe a une certaine notoriété à tenir. Fondé en 1969, le groupe est considéré avec Black Sabbath, comme le créateur du Heavy, ayant participé à sa création, mais aussi à son succès à travers le monde. Du coup, un nouveau Judas Priest, c’est toujours un espoir immense, teinté d’une petite crainte. Et avec Firepower, on pouvait craindre le pire, notamment à cause d’un nom d’album un peu craignos, mais surtout une jaquette vraiment hideuse, où un semblant de robot balance des flammes à tout va. C’est ringard et cela peut desservir un peu le groupe. Un peu, parce que de toute, façon, la formation n’a plus rien à prouver à personne et ce ne sont pas les deux guitaristes solos qui diront le contraire. Mais alors, ce Firepower est-il bon ? Même mieux que cela il faut dire, car c’est certainement l’une des meilleures choses que l’on pourra entendre cette année. Ça sent le cuir, le feu, la sueur et la colère, tout ce qui définit Judas Priest et ça envoie du très très lourd.

L’album débute avec le titre éponyme de l’album, et on peut aisément dire que le groupe n’est pas revenu pour rigoler. Le morceau démarre sur les chapeaux de roues, envoie du lourd au niveau des riffs et du rythme et le groupe propose un titre assez court, mais dense et d’une puissance rare. On notera aussi deux solos parfaitement maîtrisés et un chant couvrant plusieurs octaves particulièrement offensif de la part de Rob Halford. Pour faire bref, Firepower ne fait pas dans la dentelle et commence l’album de la plus belle des manières. D’ailleurs, on retrouvera dans cet album plusieurs morceaux assez courts, ne dépassant pas les quatre minutes (parfois même les trois), mais qui sont d’une efficacité à toute épreuve. On peut citer Lightning Strike, plus léger que le morceau précédent, mais tout aussi rapide et rendre-dedans. On peut également parler de Necromancer, l’un des meilleurs titres de l’album, court, mais avec une ambiance bien dark et surtout, un refrain impeccable, qui rentre immédiatement dans la tête pour ne plus jamais nous lâcher. S’ensuit alors Children of the Sun, un morceau qui fait pile-poil quatre minutes et qui serait presque le penchant lumineux de Necromancer. Cependant, tout en étant moins lourd, les riffs sont assez gras et le titre est très efficace. Enfin, dans les morceaux courts, difficile de passer à côté de l’interlude Guardians, ou encore de No Surrender, un titre très hard rock, puissant et qui ne laisse aucune place à la fioriture.

Mais le groupe trouve son excellence dans les morceaux un peu plus longs, voire carrément les pistes qui dépassent les cinq minutes. La première dans ce lot est Evil Never Dies et c’est un titre intéressant car il est non seulement rapide et puissant, mais il possède toute l’essence même de Judas Priest, avec des solos parfaits, un refrain entêtant et surtout une palette vocale pour le chanteur. Si on rajoute à cela une ambiance bien sombre, on obtient un titre dans la plus parfaite veine du groupe. Mais ce n’est pas le meilleur. Parmi les pistes les plus marquantes de cet album, on peut citer Rising From Ruins, qui oscille entre couplets plutôt calmes et refrains parfaitement exécutés et qui donnent immédiatement envie de chante avec le chanteur. Le morceau est long, mais on ne ressent jamais d’ennui et ce sera aussi le cas pour Flame Thrower, l’un des titres les plus destructeurs de la galette avec des riffs imparables, Spectre et ses moments plus posés ou encore Traitor’s Gate et son ambiance guerrière et qui donne des envies de rébellion. Enfin, il est très difficile de passer à côté du sublime Sea of Red qui clôture cet album. Le titre est un peu en dehors de la zone de confort du groupe, s’essayant à la ballade, avec un morceau calme, qui sait se faire puissant quand il le faut, mais qui s’avère d’une beauté sidérante et qui termine de façon admirable un album tout simplement parfait.

Au final, Firepower, sous ses airs d’album ridicule et de mauvais goût à cause d’un nom et d’une pochette étrange, est certainement l’un des meilleurs albums du groupe et l’une des plus belles choses que l’on pourra écouter cette année. C’est puissant, maîtrisé, entêtant, sans être pour autant exclusif aux amateurs de métal. On peut dire que Judas Priest a mis les petits plats dans les grands et que si, comme le laisse penser les rumeurs, c’est leur dernier album, ce serait un parfait chant du cygne.

  1. Firepower
  2. Lightning Strike
  3. Evil Never Dies
  4. Never the Heroes
  5. Necromancer
  6. Children of the Sun
  7. Guardians
  8. Rising From Ruins
  9. Flame Thrower
  10. Spectre
  11. Traitor’s Gate
  12. No Surrender
  13. Lone Wolf
  14. Sea of Red

Note : 19/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zVVrfqwA5lQ[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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