avril 20, 2024

Sons of Apollo – Psychotic Symphony

Avis :

Un supergroupe, c’est une association de membres de groupes différents qui veulent jouer de la musique ensemble. On obtient ainsi des musiciens de talent qui s’associent pour donner vie à des projets complètement fous et souvent très prometteurs. Le plus connu demeure Chickenfoot, mais on peut aussi compter sur Them Crooked Vultures, Hollywood Vampires ou encore Sons of Apollo. Et ça tombe bien, parce que c’est ce dernier groupe qui va nous préoccuper aujourd’hui. Le supergroupe provient de l’initiative de Derek Sherinian, l’ancien claviériste de Dream Theater, de former un nouveau groupe avec son pote Mike Portnoy, ancien batteur de Dream Theater. Les deux hommes vont alors réunir la crème de la crème avec Bill Sheehan à la basse (ancien de chez Mr. Big entre autre), Ron Thal à la gratte (qui fut un temps chez les Guns n’Roses) et Jeff Scott Soto au chant qui a tourné avec Journey et Yngwie Malmsteen. Ensemble, ils vont alors porter le projet Sons of Apollo à bout de bras pour produire un métal prog des plus jouissifs. Et si certains reprochent au grouper de refaire du Dream Theater, il faut absolument poser une oreille sur ce premier album, Psychotic Symphony, qui est tout simplement incroyable.

Le skeud débute avec God of the Sun, un long morceau qui dépasse les onze minutes. Après une introduction aux sonorités orientales, le groupe lâche la bride avec de riffs lourds et une mélodie très accrocheuse. C’est dense sans pour autant être déstabilisant pour le newbie et même le pont demeure une grande réussite, laissant une grande place au claviériste qui s’en donne à cœur joie. La reprise devient alors le point d’orgue du morceau, livrant quelque chose d’épique et de grandiloquent comme on en fait rarement de nos jours. C’est-à-dire que c’est très technique mais que ça reste ultra accessible et reste dans le domaine d’un métal prog qui monte progressivement. C’est bien simple, le groupe prouve avec ce morceau qu’il n’est pas là pour rigoler. D’autres titres aussi longs viendront densifier ce premier album assez long, malgré les neuf pistes, et dépassant les 57 minutes d’écoute. On peut parler de Labyrinth et de ses neuf minutes où l’on ne sent pas l’ennui s’insinuer. Le morceau commence presque comme un titre pop avec ses violons et la voix chaude de Jeff Scott Soto, avant de partir vers un métal des plus purs et des plus intéressants. Le groupe prend le temps de construire quelque chose de solide, qui emporte l’auditeur petit à petit vers un univers riche et varié. On sent aussi la différence avec le premier titre, se détachant d’un aspect épique pour être dans quelque chose de plus Power, de plus proche, effectivement, de Dream Theater. Difficile aussi de ne pas évoquer Opus Maximus qui clôture l’album de la plus belle des manières, seulement en instrumental, pour une durée de plus de dix minutes. Là aussi, c’est long, c’est puissant, c’est technique, mais c’est du pur bonheur avec des breaks dans tous les sens, des parties nettes pour tous les musiciens et surtout, une structure complexe mais toujours compréhensible.

A côté de ça, le groupe arrive aussi à fournir des morceaux plus simples, qui prouveront que derrière la technique, il y a aussi un plaisir de jouer des titres plus frontaux. Le premier exemple est Coming Home qui démarre avec un gros clavier et qui peut faire penser à l’un de ces vieux titres de Hard FM des années 80. Le cri du chanteur peut parfois faire penser aux Who, mais lorsque les riffs arrivent, c’est lourd, c’est massif et le chant clair complète parfaitement cette impression d’écouter quelque chose d’intemporel et qui reste de durer dans le temps. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de voir le groupe choisir cette chanson pour vendre l’album. Signs of the Time sera un poil plus longue, mais bien plus lourde et plus proche d’un vrai gros métal des familles. On voit très bien les variations de style du groupe, arrivant à jongler entre un métal prog presque indus et un Hard plus léger mais tout aussi impressionnant techniquement parlant. En même temps, avec double basse, double guitare et double clavier, on se demande pourquoi le chanteur n’a pas deux micros… Alive sera aussi un titre taillé pour tourner en boucle sur les radios spécialisés. C’est à la fois doux et puissant, c’est proche d’un Creed par exemple, du moins dans son début et globalement, c’est encore une fois très réussi. Le groupe s’essaye à différents genres et toujours avec un gros succès. C’est assez impressionnant de voir autant d’aisance dans un premier album. Alors certes, c’est un peu plus pop, mais c’est irréprochable d’un point de vue prod et technique. Et que dire de Divine Addiction qui débute comme du ZZ Top pour partir vers une complexité sonore incroyable, mais toujours accessible.

Au final, Psychotic Symphony, le premier album des Sons of Apollo, est une tuerie. Si on pouvait avoir peur que les deux membres fondateurs bouffent un peu les trois autres musiciens, il n’en est rien et chacun est parfaitement à sa place, ayant toujours un rôle important dans chaque titre. Offrant un métal prog de très haute qualité, Sons of Apollo frappe un grand coup sur la table et se pose directement comme un lourd concurrent à toutes les autres formations jouant dans la même catégorie. Et vu la qualité déclinante des derniers Dream Theater, ils feraient bien de se faire du souci…

  • God of the Sun
  • Coming Home
  • Signs of the Time
  • Labyrinth
  • Alive
  • Lost in Oblivion
  • Figaro’s Whore
  • Divine Addiction
  • Opus Maximus

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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