juin 13, 2025

Bury Tomorrow – Will you Haunt me, With That Same Patience

Avis :

S’il y a bien un genre qui est saturé en ce moment sur la scène Métal, c’est le Metalcore. Non seulement, on y trouve une pléthore de groupe, mais en plus, il est très difficile de se démarquer de ce genre qui est finalement très codifié. C’est tout bête, mais prenez une alternance chant clair/chant growlé, des riffs vigoureux en couplet, puis des refrains entêtants aux consonnances Pop, et vous avez du Metalcore classique. Si certains ont réussi à se démarquer en proposant un son plus moderne (Electric Callboy) ou encore une imagerie particulière qui plait (Motionless in White), d’autres semblent galérer à se faire connaître, ou tout du moins en prendre plus d’ampleur. A ce petit jeu-là, Bury Tomorrow ferait presque office de vilain petit canard, parce qu’avec huit albums au compteur, ils ne sont pas encore reconnus à leur vraie valeur.

Exemple concret de cette injustice, ils font une tournée avec Electric Callboy, mais ces derniers sont tête d’affiche, et Bury Tomorrow n’est que la deuxième première partie. En sachant que le groupe allemand possède deux albums de moins, et est surtout plus jeune. Mais cela n’est pas bien grave pour le groupe britannique, qui pourra enfin se faire connaître par un public plus large. De notre côté, nous avions laissé la bande en 2023 avec l’excellent The Seventh Sun, qui voyait l’arrivée d’un nouveau chanteur clair, Tom Prendergast, donnant alors plus d’amplitude au groupe pour jouer avec les textures. Will you Haunt me, With That Same Patience poursuit ce chemin d’un Metalcore moderne agréable, mais qui reste un peu bloqué dans des carcans balisés, laissant le groupe faire ce qu’il sait faire, mais sans jamais prendre de risque, et s’imposant même des passages obligés, à l’instar d’une ballade par album.

Le skeud débute avec To Dream, to Forget et on rentre rapidement dans le vif du sujet. C’est-à-dire un chant clair qui démarre doucement, avant d’entamer avec un chant crié et des riffs velus. On retrouve tous les éléments du Metalcore, avec une mélodie plutôt douce en arrière-plan, et un refrain en chant clair qui reste bien en tête. Il n’y a rien de plus à dire, et le titre se révèle assez oubliable, malgré son côté sympathique. Villain Arc va tenter de redresser la barre avec un côté virulent plus percutant, et une violence accrue. On se régalera d’ailleurs des cris de Daniel Winter-Bates qui se libère comme rarement avec une sacrée maîtrise. On pourrait presque y trouver des éléments Nu-Métal sur certains passages. Bref, le morceau est cool et envoie du bois, permettant au groupe de sortir un peu de son cocon.

Wasteland fait beaucoup de promesse dans son introduction, avant de tomber dans quelque chose d’assez calibré, et qui ne surprendra personne. On lui gardera un refrain ultra efficace, mais ça reste dans un cadre que l’on connait par cœur. Heureusement, le tube en puissance What if I Burn déboule, et il y a vraiment un travail très intéressant qui est fait dessus. Le titre est puissant, touchant, et le chant à la fois clair et chanté en début du premier couplet est vraiment plein de textures et d’émotions. Et il y a une vraie évolution dans le morceau, qui joue sur plusieurs tableaux. Bref, c’est un hit, et sans doute le meilleur morceau de l’album. Derrière, Forever the Night est un titre assez dansant et bien rythmé, mais qui manque de variations en son sein pour pleinement nous convaincre. On lui préfèrera Waiting, un vrai morceau de bravoure.

Le titre est taillé pour la scène et faire chavirer les circle pits. Puis Silence isn’t Helping Us coche toutes les cases du cahier des charges du Metalcore moderne. Ce n’est pas mauvais, c’est très agréable à l’écoute, et ça envoie sévère au niveau des grattes, mais ça reste assez inconséquent. Après cela, le groupe nous sort la carte ballade avec Found no Throne. Et ils sont forts les britanniques, car ce qui pourrait être un cliché s’ancre directement dans notre cortex pour en plus jamais nous lâcher. On va rapidement chanter le refrain, preuve que le morceau est ultra efficace. Puis avec Yokai, le groupe revient à quelque chose de plus virulent, et on va se prendre une belle tarte dans la gueule. Ce qui est dommage, c’est que les deux derniers morceaux sont relativement moyens. Let Go et Paradox manquent d’ambition et d’envie de nous bousculer.

Au final, Will you Haunt me, With That Same Patience, le dernier album de Bury Tomorrow, est un bon effort, relativement fluide et très agréable à écouter. Cependant, il lui manque un petit truc en plus pour vraiment nous accrocher définitivement. Les britanniques restent trop dans leur zone de confort, et cela manque finalement de prise de risque, ou de nouveautés. En ce sens, on lui préfère le précédent opus, The Seventh Sun, qui possédait un côté vif qui manque à ce dernier…

  • To Dream, to Forget
  • Villain Arc
  • Wasteland
  • What if I Burn
  • Forever the Night
  • Waiting
  • Silence isn’t Helping Us
  • Found no Throne
  • Yokai
  • Let Go
  • Paradox

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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