septembre 26, 2025

Avantasia – Here Be Dragons

Avis :

Tobias Sammet est un chanteur qui a eu énormément de succès au sein du Power métal allemand, et même international. Il faut dire qu’avec son groupe Edguy, il a fourni des albums de qualité, mais aujourd’hui, c’est plus avec son side-project que les choses prennent vie. En effet, formé en 1999 jusqu’en 2002, le temps de sortir deux albums (The Metal Opera et The Metal Opera Pt. II), Avantasia ne devait pas forcément aller plus loin, mais c’est en 2006 que les choses sérieuses commencent, et depuis, nous avons droit à un album tous les trois ans. Essayant d’aller à contre-courant des codes du Power traditionnel, Tobias Sammet a pourtant fournit quelques albums assez dispensables qui, s’ils sont loin d’être mauvais, demeurent tout de même timides et rentrent dans ses codes qu’il essaye d’éviter. Here Be Dragons est le dixième album studio d’Avantasia, et les choses ne changent pas forcément.

Dans sa globalité, ce dixième opus reste très carré, et ne sort jamais des carcans du Power. C’est-à-dire que l’on retrouve quelques solos techniques, une rythmique assez rapide, quelques refrains fédérateurs, et bien entendu, un univers Fantasy qui est à l’image de la pochette. Et cela sans compter une pléthore d’invités de marque, puisqu’il n’y aura que deux chansons sur dix sans guest. Un projet ambitieux donc, mais qui va subir tous les clichés du genre, alors même que Tobias Sammet essaye de les contourner (c’est du moins ce qu’il a annoncé dans diverses interviews). En soi, l’album n’est pas mauvais, mais il reste très calibré et sans réel génie, dont l’intérêt réside dans son côté presque has been, avec un Power classique qui ne possède pas une once d’originalité ou de modernité. Mais est-ce réellement un mal finalement ?

Le skeud débute avec Creepshow, l’un des deux morceaux sans invité, et c’est une petite mise en bouche. Le titre est court, il se veut efficace et porté par un refrain entêtant, qui va rester un long moment en mémoire. Cependant, le résultat reste moyen, car globalement, c’est un morceau qui ne va pas au bout de son concept, dont on perçoit quelques prémices dans son introduction. Derrière, le groupe présente Here Be Dragons, le morceau le plus long de l’album, dépassant allègrement les huit minutes. Ici, on retrouve Geoff Tate (Queensrÿche) en invité, et on ne peut pas dire qu’il marque. Le titre est plaisant, mais il possède un petit ventre mou qui ennuie plus qu’autre chose. Il manque à ce titre un break vraiment marquant et une rupture rythmique qui donnerait envie de se casser la nuque. Là, ce n’est clairement pas le cas.

Heureusement, The Moorlands at Twilight avec Michael Kiske (Helloween) va permettre de redorer le blason de cet album. Si on retrouve quelques éléments un peu kitsch et pas forcément pertinents, l’ensemble est bien rythmé et ne laisse pas indifférent, avec en prime un super solo. Puis The Witch va poursuivre cette bonne vibe, notamment grâce à la présence de Tommy Karevik (Kamelot) qui apporte une texture vocale plus agréable que la voix nasillarde de Tobias Sammet. Néanmoins, on notera un break hésitant avec un clavier mal venu et qui casse l’ambiance. Phantasmagoria, avec Ronnie Atkins, chanteur des Pretty Maids, permet à Avantasia de poursuivre son travail sur des morceaux courts et plus percutants. C’est bien plus plaisant que les morceaux fleuves, forçant Sammet à faire plus concis, et donc plus puissant et vif. Ce milieu d’album est vraiment intéressant, même s’il reste sur les rails du Power classique.

Par contre, avec Bring on the Night, l’ennui va pointer le bout de son nez. Bob Catley, chanteur de Magnum, âgé de 77 piges, endort plus qu’autre chose, et le titre épouse une sorte d’AOR pas forcément intéressante. Heureusement, Unleash the Kraken, malgré de grosses fautes de goût dans les nappes de clavier, remonte la pente, et propose un bon moment puissant et rythmé. Puis Avalon se révèle fort plaisant, notamment avec la présence féminine d’Adrienne Cowan de Seven Spires. Le morceau est très simple, mais il est fait avec cœur et envie de faire un classique respectueux du genre. Against the Wind, avec Kenny Leckremo (anciennement H.E.A.T.), plonge dans un Power plus que classique, bien rythmé, produit de façon impressionnante, mais qui reste assez anecdotique. Enfin, Everybody’s Here Until The End est une ballade un peu ringarde, qui clôture l’album de façon maladroite.

Au final, Here Be Dragons, le dernier album en date de Avantasia, s’avère être un effort sympathique, mais auquel il manque plein de bonnes choses pour vraiment marquer. Tobias Sammet a beau dire qu’il veut sortir des carcans du Power pour ériger ses propres règles, le résultat final reste très calibré et ne sort pas forcément de ce que produit habituellement le genre. Bref, sans être un mauvais skeud, ce dixième album reste anecdotique et à réserver exclusivement aux fans de Power Métal avec des dragons et une Fantasy sans aucun élément moderne.

  • Creepshow
  • Here Be Dragons feat Geoff Tate
  • The Moorlands at Twilight feat Michael Kiske
  • The Witch feat Tommy Karevik
  • Phantasmagoria feat Ronnie Atkins
  • Bring on the Night feat Bob Catley
  • Unleash the Kraken
  • Avalon feat Adrienne Cowan
  • Against the Wind feat Kenny Leckremo
  • Everybody’s Here Until The End feat Roy Khan

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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