avril 27, 2024

Michael Schenker Fest – Revelation

Avis :

Parmi la pléthore de guitaristes talentueux dans le monde, Michael Schenker fait partie de ceux qui s’en sont sortis le mieux lors d’une carrière plus ou moins solo. Il faut dire qu’il s’est fait connaître grâce à Scorpions, puisqu’il en a été le guitariste de 1969 à 1973, puis de 1978 à 1979, et il a ensuite intégré d’autres groupes connus comme Ratt. Donc forcément, avec un tel bagage (et un joli talent), il n’en fallait pas plus pour que le gratteux soit suivi par des fans lors de ses divers projets. Et s’il possède un line-up stable avec Michael Schenker Group, il aime aussi à se faire plaisir avec Michael Schenker Fest, où il invite plusieurs copains pour faire des featurings, et sortir par la même occasion des albums en plus. Revelation est le second album du groupe, et le dernier, puisque la formation a splité.

Et autant le dire tout de suite, il fallait mieux que ça se sépare cette histoire, car globalement, on a connu le guitariste plus en forme, et il se repose un peu trop sur ses invités de marque pour vendre une galette qui n’a pas une once d’innovation. Parmi les membres, on retrouve Robin McAuley, chanteur culte du groupe Survivor, Graham Bonnet, qui a chanté chez Rainbow, ou encore Doogie White, qui officie toujours chez Alcatrazz. Des invités de marque donc, qui sont parfois remplacés au pied levé par Ronnie Romero, du moins le temps d’une chanson, mais qui n’apportent pas de réelle plus-value à l’effort. Le principal problème provenant tout simplement d’un Heavy qui résonne comme en retard de plusieurs décennies, et d’un mid-tempo qui va être utilisé jusqu’à la lie. Bref, on a connu le guitariste plus en forme et plus investi.

D’ailleurs, le premier titre annonce la couleur. Rock Steady est d’un ennui faramineux. C’est très lent, les paroles sont lénifiantes au possible (ça parle d’un garçon qui est né avec une guitare dans les mains) et ça ne décolle jamais. Difficile, dès lors, de rentrer en joie dans le reste des pistes. Pourtant, Under a Blood Red Sky commence plutôt bien, avec un bon riff, qui va s’adoucir lors des refrains, et fournir une mélodie qui n’est pas forcément agréable. On sent que l’on oscille entre un Hard soutenu et un Rock qui se veut plus soft, et le fait d’avoir ce cul entre deux chaises n’est pas forcément percutant. Et Silent Again, malgré la belle voix de Robin McAuley, ne changera pas la donne. C’est plus pêchu, mais le refrain manque d’énergie et la batterie est très répétitive. Bref, ces trois morceaux ne donnent pas forcément le tempo.

Alors oui, on aura droit à quelques solos du guitariste, mais ça reste un peu trop en-dedans. On a le sentiment que le musicien ne se donne pas à fond, et c’est dommage. Sleeping With the Light on peut donner un peu d’espoir, mais le groupe retombe rapidement dans ses travers, avec un refrain d’une mollesse désagréable. The Beast in the Shadows fait illusion au départ, mais lorsque Graham Bonnet ouvre la bouche, avec son cheveu sur la langue, ça enlève tout le charisme du titre. Mais c’est surtout la redondance de la mélodie qui empêche de se plonger totalement dans le morceau. Behind the Smile arrive à redresser un petit peu la barre. Si l’on enlève son introduction enjouée, on retrouve un bon riff et une bonne mélodie, même si le clavier fait écho à un Hard des années 80, qui peut paraître désuet aujourd’hui.

Puis Crazy Daze aurait pu être un très bon titre s’il avait garder son riff de départ, mais malheureusement, le morceau s’enfonce dans un mid-tempo insupportable au fur et à mesure, et il ne sera sauvé que par le joli solo de Michael Schenker. Lead You Astray fait partie de ces morceaux transparents qui ne marquent jamais, tout comme Headed for the Sun ou encore Still in the Fight. Fort heureusement pour nous, Ronnie Romero vient sauver l’ensemble de l’album avec We are the Voice, résolument le titre le plus nerveux de l’album, et le plus réussi, qui va droit au but, sans perdre de temps en enrobage inutile. Et enfin, Ascension, le dernier morceau, tout en instrumental, est une vraie réussite, qui montre que, parfois, on n’a pas besoin de chanteur pour réaliser un bon morceau. Et peut-être que Schenker aurait mieux fait de faire un effort uniquement instrumental.

Au final, Revelation est une amère déception, même si on n’en attendait rien. L’ancien guitariste de Scorpions se repose un peu trop sur ses lauriers, et ne propose pas vraiment de nouveautés dans cette galette, essayant de faire chanter ses potes pour un plaisir qui semble solitaire. C’est dommage, quand on voit la galerie de noms derrière ce projet, on ne peut qu’imaginer ce qu’il aurait pu devenir avec un peu plus de sérieux et d’envie de bousculer les codes.

  • Rock Steady
  • Under a Blood Red Sky
  • Silent Again
  • Sleeping With the Light on
  • The Beast in the Shadows
  • Behind the Smile
  • Crazy Daze
  • Lead you Astray
  • We are the Voice
  • Headed for the Sun
  • Old Man
  • Still in the Fight
  • Ascension

Note : 08/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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