avril 27, 2024

Nestor – Kids in a Ghost Town

Avis :

Il y a des groupes pour lesquels il faut beaucoup de temps avant de s’imposer. Cela peut être dû à des difficultés pour percer, à trouver une maison de disques, ou encore par simple fainéantise. Pour Nestor, il a fallu un très long moment avant de sortir un premier album. Groupe suédois de Hard Rock, il se fonde à la fin des années 80 comme une bande de Rock Progressif, s’inspirant de groupes tels que Genesis ou Yes. Dans les années 90, le groupe gagne un concours, ce qui lui permet d’enregistrer un premier EP, qu’ils définissent comme un hommage à Dream Theater et Queensryche. Puis, trois ans plus tard, et malgré un autre EP, la formation se sépare, en bons termes, notamment parce que certains décident de poursuivre leurs études, et d’autres veulent mener une vie de famille bien tranquille.

Il faudra alors attendre 2017 pour revoir le groupe suédois. Tous les membres originels se retrouvent, et ils décident cette fois-ci de passer le pas du premier album, avec Kids in a Ghost Town. Baignant dans un style qui oscille entre Hard Rock et AOR, on sent que toutes les influences du groupe proviennent des années 80. De la pochette jusqu’au look des membres, en passant par les thématiques qui tournent constamment autour des femmes, Nestor propose un voyage rétrograde et régressif. Mais c’est un peu le mode depuis quelques années, que ce soit dans tous les médiums culturels, et cet album ne serait-il pas un élan opportuniste pour se faire connaître ? Très clairement, après plusieurs écoutes, on peut facilement dire que non, et que Nestor est un groupe à suivre de très près, tant il arrive à trouver une identité propre dans un style pourtant suranné.

La preuve en est avec le premier morceau, On the Run. Après une introduction qui raconte l’arrestation d’un type par une policière, on aura droit à un clavier typique de ces années, puis la batterie va scander un bon rythme qui sera suivi par un excellent riff de gratte. Et cela sans compter sur une belle voix de la part du chanteur et un solo qui marche à toute berzingue. Bref, une entrée en matière d’excellente facture, qui démontre le talent du groupe pour fournir un Hard Rock assez soft, mais qui donne la banane et trouve même quelques fulgurances techniques. Kids in a Ghost Town sera du même acabit, avec un démarrage en fanfare avec un superbe solo de guitare. Par derrière, on retrouvera ce clavier typique des années 80, mais il n’envahira pas toute l’atmosphère. Encore une fois, le morceau est ultra efficace et catchy.

D’ailleurs, il sera très difficile de ne pas chanter le refrain au bout d’une paire d’écoutes. Stone Cold Eyes sera fait dans le même moule, avec ce côté très Rock des années 80 (on pense immédiatement à toute cette vague qui nous a bercés les oreilles), mais il y a tout de même une certaine modernité dans le son et dans la production. Ça fonctionne à plein régime, et on en redemande. Perfect 10 (Eyes Like Demi Moore) aurait pu être le gros morceau de beauf, avec des paroles autour d’une jolie nana ayant les yeux de Demi Moore et le corps de Sharon Stone, mais musicalement, c’est tellement entrainant et festif, que l’on se surprend à chanter et danser. Bref, une autre réussite au sein d’un album qui ne baisse pas en qualité. These Days va durcir un peu le ton en s’approchant d’un Hard plus puissant.

Si on pourrait presque reprocher un refrain moins fort que sur les précédents titres, il n’en demeure pas moins que le morceau donne envie de bouger dans tous les sens et de danser. Puis lorsque Tomorrow arrive, en duo avec Samantha Fox, l’album va descendre un peu. Il s’agit ici d’une ballade, plutôt réussie, mais le rythme va baisser. We are not OK n’arrive pas vraiment à relever la rythmique, et il faudra attendre Firesign pour vraiment se reprendre une tarte dans la tronche. Un peu comme These Days, on retombe sur un Hard bien nerveux et c’est une vraie bouffée d’énergie. 1989 est aussi un titre plutôt bon, et il est presque dommage que It Ain’t Me marque un peu de hargne pour conclure sur un titre en mid-tempo un peu mollasson. Mais ça reste tout de même du très bon, loin de tout revival innocent.

Au final, Kids in a Ghost Town, le premier album de Nestor, est une réelle réussite, doublée d’une surprise inattendue. Entre le nom du groupe et son aspect régressif années 80, on aurait pu craindre un groupe opportuniste, et c’est tout le contraire. Nestor est un groupe sérieux et solide qui offre une galette joviale, entrainante, technique et qui donne une patate d’enfer. Bref, une réussite quasi-totale et on se languit déjà un nouvel opus.

  • A Fanfare for the Reliable Rebel (Intro)
  • On the Run
  • Kids in a Ghost Town
  • Stone Cold Eyes
  • Perfect 10 (Eyes Like Demi Moore)
  • These Days
  • Tomorrow feat Samantha Fox
  • We are not OK
  • Firesign
  • 1989
  • It Ain’t Me

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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