décembre 11, 2024

Daron Malakian and Scars on Broadway – Dictator

Avis :

S’il y a bien un groupe qui aura marqué les années 90 et 2000 dans le domaine du métal, c’est System of a Down. Entre textes engagés et mélodies très accrocheuses portées par une voix sublime de la part de Serj Tankian, le groupe est devenu culte et de nombreux fans se réunissent toujours autour des projets du groupe, même si ce dernier n’est plus trop actif, la faute à des projets personnels de la part des deux leaders de la formation. Si Serj Tankian a bien avancé sa carrière solo et se débrouille plutôt bien malgré une grosse ressemblance avec ce que fait le groupe, il a su s’imposer sur la scène métal, tout en y apportant un peu plus de douceur. Ce qui ne sera pas forcément le cas de Daron Malakian, qui impose le respect avec le premier album de Scars on Broadway, sorti en 2008. Et on attendait de pied ferme un second album qui résonnait comme une arlésienne tant nous n’avions plus de nouvelles. Et pourtant, voici que dix ans plus tard sort enfin Dictator, le second opus non plus de Scars on Broadway, mais de Daron Malakian and Scars on Broadway, car cette fois-ci, le guitariste de SOAD a géré tous les instruments et s’est débrouillé tout seul de A à Z pour cette galette. Et le résultat est bien à la hauteur de nos espérances.

Sans pour autant renouveler la sauce qui prenait si bien avec SOAD, Daron Malakian va proposer un album qui est à l’image du groupe, accrocheur, rageur, avec des mélodies percutantes et des refrains qui rentrent immédiatement en tête. Pour preuve, le premier morceau livré, Lives, est un immanquable de l’album, qui rentre dans le crâne pour ne jamais en ressortir. Cela rappelle les belles heures de System, d’autant plus que l’on sent le spectre du groupe planer au-dessus de ce titre, et c’est vraiment réjouissant. Ce sentiment sera décuplé avec Angry Guru, un titre complètement déluré, un brin fou, mais qui parle de choses intéressantes et qui allie parfaitement mélodies percutante et texte intelligent. Il en sera de même avec Dictator, un morceau quasi parfait qui envoie du bois et qui permet même au chanteur de pousser sa voix dans des râles un peu plus gutturaux, le sortant de sa zone de confort. Avec ces trois premiers titres, Daron Malakian s’accorde immédiatement les faveurs de son auditoire tant tout s’enchaîne de façon parfaite. D’ailleurs, il suffira d’une écoute pour se rendre compte que l’on connait déjà les paroles des refrains et qu’on les chante à tue-tête. Cela fonctionne aussi sur Talkin’ Shit, même si les riffs sont moins agressifs et le titre semble plus complexe dans sa construction.

Parce que oui, Daron Malakian va offrir des titres assez courts et percutants comme Sickening Wars par exemple, ou Gie Mou my Son, qui est une reprise de Stamatis Kokotas, mais aussi des morceaux beaucoup plus longs et ultra référencés dans leurs sonorités. Par exemple, Talkin’ Shit fait écho à l’oud dans son solo, guitare arabe qui donne une atmosphère très particulière au titre. Mais ce n’est pas le seul dans ce cas. On peut aussi citer Till The End, un titre plus lourd dans son introduction, mais qui possède un fond très touchant et un très beau refrain que l’on ne pourra s’empêcher de reprendre de vive voix. Un morceau qui montre aussi toute la puissance vocale du chanteur, qui peut aussi bien brailler que tenir des notes insoupçonnables. Avec ces titres, non seulement Daron Malakian montre son talent technique et artistique, mais il se montre aussi très touchant, sans jamais lâcher sa gratte et ses riffs si particuliers. En parlant d’émotion, difficile de passer à côté du sublime Guns are Loaded, qui emprunte son style à un Hard bien senti et qui touche en plein cœur par une rythmique adéquate et des paroles très sensées. Néanmoins, tout n’est pas rose dans cet album et notamment la fin qui manque de punch, ou tout du moins qui est moins mordante que le reste de l’album. Entre le moment instrumental Gie Mou my Son ou encore We Won’t Obey qui reste très classique, on ressent un léger relâchement et c’est bien dommage.

Au final, Dictator, le dernier album de Daron Malakian and Scars on Broadway, est une belle réussite pour une galette que l’on n’attendait plus du tout. Dix ans après le premier album, le guitariste et chanteur de System of a Down nous revient plus en forme que jamais et livre un second album puissant, catchy et vraiment plaisant. Même si on ressent les influences du groupe, Daron Malakian arrive à nous scotcher les oreilles et c’est tout ce qu’on lui demandait. Bref, une jolie réussite.

  1. Lives
  2. Angry Guru
  3. Dictator
  4. Fuck & Kill
  5. Guns are Loaded
  6. Never Forget
  7. Talkin’ Shit
  8. Till The End
  9. We Won’t Obey
  10. Sickening Wars
  11. Gie Mou my Son
  12. Assimilate

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wsmmQ1EqSIc[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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