avril 19, 2024

Sum 41 – 13 Voices

Avis :

Il semblerait que l’année 2016 fut une année propice au retour des groupes de punk rock qui ont connu de beaux jours durant les années 2000. En effet, outre la sortie très remarquée du dernier album de Blink-182, il fallait aussi compter sur un nouveau skeud de Pennywise, de Good Charlotte mais aussi de Sum 41. Formé en 1996 au Canada, le groupe de Deryck Whibley a su se faire une place dans le milieu au début des années 2000. Mélangeant de façon intelligente le punk, le rap et une pointe de heavy dans ses productions, le groupe a su se démarquer et marquer au fer rouge la scène punk, apportant un vent de fraîcheur et de folie. Arrivant à la reconnaissance mondiale avec leur deuxième album All Killer, No Filler et des clips complètement ubuesques, le groupe a affiché son changement de ton dès les albums précédents, délaissant le côté punk pour devenir un vrai groupe de hard rock à tendance heavy sur les solos. De ce fait, la formation a connu une forte baisse de régime au milieu des années 2000 avant de revenir sur le devant de la scène malgré quelques changements de line-up. C’est alors que survient 13 Voices, septième album du groupe, cinq ans après Screaming Bloody Murder. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attente valait le coup.

D’entrée de jeu, le ton est donné. Affublé d’une intro presque classique à grands renforts de violons durant près d’une minute, A Murder of Crows propose une entrée en matière brute et résolument hard. La voix saturée du chanteur fait mouche, les riffs sont relativement agressifs et l’ensemble résonne vraiment comme quelque chose de bien dark. Les thématiques par la suite confirmeront cela, notamment avec Goddam I’m Dead Again, un pur concentré de rock proche du métal, notamment sur sa fin avec un solo dantesque qui marque le retour du guitariste Dave Baksh. Et c’est assez marrant, car malgré ce hard rock très prégnant, le groupe arrive toujours à poser un son punk dans ses couplets ou des refrains énergiques et entrainants. Fake my Own Death est carrément hard avec un thème bien précis, celui de l’apparence et des starlettes qui font tout pour passer à la télé, mentant à chaque fois sur leur physique ou leurs idéaux. Mais là aussi, le son est clairement hard et on sent que le groupe est bourré d’énergie et de colère. On ressent aussi une vraie cohésion au sein du groupe qui a connu des moments plutôt pénibles pour un groupe de musique, et cela fait plaisir de les voir sur un retour aussi tonitruant.

Mais le groupe ne s’arrête pas là puisqu’il propose aussi des sons plus commerciaux, plus accessibles, à l’image du sublime Breaking the Chain, qui commence avec des violons pour ensuite partir sur un couplet tout calme mais un refrain puissant, assez hard FM mais qui passe très facilement et rentre immédiatement en tête. On pourra aussi citer War dans le même genre, encore plus posé, mais qui possède une âme certaine et qui donne rapidement envie de connaître les paroles pour chanter en même temps que le chanteur. L’autre surprise viendra aussi de compositions bien plus longues qu’à l’accoutumée. Si le groupe s’était fait une spécialité de morceaux punk rapides et courts, il arrive ici à construire des titres plus complexes, à l’image de Breaking the Chain, mais aussi de Twisted by Design qui clôture la version classique du skeud. Le titre est puissant dans son refrain, se donne le droit à un début très calme dans lequel le chanteur peut poser sa voix qui a finalement plusieurs tonalités assez étonnantes et qu’il n’exploitait pas assez auparavant. Or, dans cet album, on sent vraiment cette envie de faire plus complexe et plus complet. Les morceaux acoustiques de War et Breaking the Chain seront là pour confirmer la jolie tonalité du leader. On se réjouira aussi des petits tacles que le groupe s’autorise sur la musique pop et la culture de masse, notamment dans son titre très catchy God Save US All (Death to Pop). Le titre est très énergique, à la limite punk (proche d’un Pennywise) et s’avère très efficace.

Au final, 13 Voices, le dernier album de Sum 41, est une belle réussite et signe un joli retour du groupe qui avait perdu des plumes suite à leur succès fulgurant. Comme l’a si bien dit le leader, Sum 41 n’était plus un groupe mais une machine. Retrouvant son envie de jouer, son envie de partager avec son public, le groupe retrouve une belle verve, une énergie décuplée et sort finalement ce qui pourrait être l’un de leurs meilleurs albums. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que l’album se retrouve parmi les meilleurs skeuds de rock de l’année 2016.

  1. A Murder of Crows
  2. Goddam I’m Dead Again
  3. Fake my Own Death
  4. Breaking the Chain
  5. There Will be Blood
  6. 13 Voices
  7. War
  8. God Save US All (Death to Pop)
  9. The Fall and the Rise
  10. Twisted by Design
  11. Better Days (Bonus Track)
  12. Black Eyes (Bonus Track)
  13. War (Acoustique)
  14. Breaking the Chain (Acoustique)

Note: 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LhlASZXjSbw[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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