avril 27, 2024

Dragon Lord

Titre Original : Long Xiao Ye

De : Jackie Chan

Avec Jackie Chan, Mars, Wai-Man Chan, Hong-Yip Cheng

Année : 1982

Pays : Hong-Kong

Genre : Action, Comédie

Résumé :

Les nouvelles aventures de Dragon et de son meilleur ami, Cow-boy, dans la Chine impérialiste. Les deux amis font la connaissance d’un jeune homme, Tiger, poursuivi par les Gardes impériaux. En effet, celui-ci avait prévu de voler et de revendre à l’étranger des objets de valeur provenant de la Cité Interdite. Mais ayant fait échouer la transaction, il est contraint de se cacher des gardes mais aussi du terrible Capitaine des Gardes impériaux. Dragon et Cow-boy acceptent de le cacher, mais il est rapidement découvert, et le trio s’attire la colère du Capitaine…

Avis :

Si la carrière de Jackie Chan commence très tôt, dans les années 60, alors qu’il n’est qu’un enfant, c’est à la fin des années 70, et au début des années 80, qu’il se fait connaître d’un public de plus en plus grand. Assurant lui-même ses cascades, essayant toujours de trouver des éléments du décor pour peaufiner ses scènes de combat, Jackie Chan va devenir un acteur culte des films d’arts martiaux provenant de Hong-Kong. Mais ce que l’on sait moins, c’est que l’acteur a toujours été attiré par la réalisation, et dès les années 70, il va se mettre derrière la caméra. Et devant aussi, tant qu’à faire, ça fait un acteur de moins à payer. En 1980, il propose La Danse du Lion, film dans lequel il incarne Dragon, un jeune homme facétieux qui maîtrise à la perfection des arts martiaux. Deux ans plus tard, il proposera une suite.

C’est donc en 1982 que sort Dragon Lord, une comédie d’arts martiaux de, et avec, Jackie Chan. Restant dans la comédie d’action, ce film va se faire tout de même assez sombre sur bien des aspects, alors même que l’humour présent est très enfantin. Ici, on va suivre Dragon et Cowboy, deux jeunes garçons qui tombent amoureux de la même jeune femme. De fil en aiguille, en essayant de trouver des stratagèmes pour draguer la damoiselle, Dragon tombe sur un réseau de trafic d’objets rares, et bien malgré lui, il va déclencher la colère du chef des trafiquants, et devoir se mêler d’une histoire qui ne le regarde pas. Le pitch est assez simple, mais surtout, il tente de mêler comédie un peu désuète avec des combats solides, et une fin qui se veut plus ou moins tragique. Mais est-ce bien ?

« C’est assez enfantin, voire niais. »

Le début du film se veut plutôt impressionnant. On y voit plusieurs groupes qui vont s’affronter autour d’une sorte de rugby où tous les coups sont permis. D’entrée de jeu, Jackie Chan démontre une volonté de présenter un film qui se castagne, et qui ne se prend pas forcément au sérieux, puisque l’on va voir de jeunes adultes qui se battent pour un ballon en or. Une fois cela passé, le film présente rapidement Dragon comme un jeune homme plein de fougue, qui désobéit à son père, un riche homme d’affaires. On nous présente aussi Cowboy, le cousin de Dragon, qui est un peu benêt sur les bords. Cela donne alors lieu à des séquences plus ou moins drôles où les deux garçons font des jeux stupides, et tentent de draguer la même jeune femme en trouvant des idées pour discréditer l’autre. C’est assez enfantin, voire niais.

Et c’est un petit problème pour Dragon Lord, car si le film trouve quelques éléments assez marrants, comme cette chasse au faisan qui mène à la première rencontre avec les « méchants », on reste sur un humour bas du front, à destination des enfants. Alors certes, c’est toujours jovial, et on sent une volonté d’apporter de la bonne humeur, mais globalement, on reste sur quelque chose d’assez cul-cul la praline. Et cela, on va l’avoir jusqu’à la fin, sur un final cartoonesque qui manque de nuance. Cela démontre l’immaturité des deux protagonistes, mais le film va trop loin dans son délire, et marque surtout une rupture trop forte avec les séquences de combat qui, pour le coup, sont assez impressionnantes. On avait déjà cette dissension avec Le Marin des Mers de Chine qui sortira un an plus tard, et on retrouve ce manque d’équilibre dans ce film.

« Des scènes d’action plaisantes et inventives. »

Pour autant, on ne va pas s’ennuyer un seul instant avec Dragon Lord. En premier lieu parce qu’il ne dure pas très longtemps, et tout s’enchaine relativement vite. Si les séquences humoristiques lourdes sont assez nombreuses, elles ont le mérite d’être entrecoupées par des scènes d’action plaisantes et inventives. On pense par exemple à cette scène sur le toit d’une grande maison, où Jackie Chan doit récupérer un cerf-volant, et éviter les attaques de lances des bad guys qui se trouvent dans la baraque et n’hésitent pas à percer les tuiles. Comme à son habitude, l’acteur/réalisateur utilise tout ce qu’il a à portée de main pour faire ses cascades et c’est un petit régal. D’autant plus que la mise en scène est posée, permettant de bien voir tous les combats, n’ayant jamais recours à une shaky cam pénible. Et c’est plutôt grisant.

D’autant plus que le film recèle deux longues séquences d’action impressionnantes et parfaitement mises en scène. La première concerne un match de football chinois, où les prouesses acrobatiques sont nombreuses, et on est tenu en haleine, alors même qu’il s’agit d’un interlude qui n’a aucune incidence sur le scénario. La deuxième concerne le combat final, où le ton se dramatise un peu plus, et montre un Jackie Chan au meilleur de sa forme, qui va multiplier les cascades et les chutes pour se défaire du grand méchant. Il est dommage que la fin renoue avec un humour enfantin, dédramatisant alors l’ensemble. Mais le reste du combat est tellement sympathique à suivre que l’on peut pardonner ce final un poil ringard.

Au final, Dragon Lord est un film sympathique. Ce n’est pas le meilleur de Jackie Chan, loin de là, mais il pose les bases d’un cinéma d’action agréable et bien fichu. On y retrouve une bonne humeur communicatrice et le charisme de l’acteur fait le reste, avec sa bonhommie et son humour un peu naïf qui font que l’on ressente de l’empathie pour lui. Bref, un long-métrage agréable, à défaut d’être passionnant et sérieux.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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