mai 4, 2024

Cicak-Man

De : Yusry Abd Halim

Avec Saiful Apek, Fasha Sandha, Aznil Hj Nawawi, Yusry Abd Halim

Année : 2006

Pays : Malaisie

Genre : Super-Héros, Comédie

Résumé :

Hairi et Danny travaillent tous les deux pour Klon Technologies à la recherche d’antidotes pour les différents virus qui agressent les habitants de la ville de Metrofulus. Alors qu’ils travaillaient sur l’éradication du virus 266, Hairi ingère accidentellement un lézard contaminé. Dès lors, il constate assez vite qu’il se met à disposer de capacités hors normes : une agilité et une force surhumaine, la capacité de ramper sur les murs ainsi qu’une langue puissante et extensible. Cicak-man le super-héros est né !

Avis :

Il est évident que les super-héros ont laissé une trace dans la pop culture, et ce, dans le monde entier. Il suffit de voir l’impact de Marvel ou DC, que ce soit dans le marché du comics ou au cinéma, et toutes les resucées que l’on peut avoir dans divers pays. De ce fait, certains réalisateurs ont tenté de créer leur propre super-héros, avec des pouvoirs bien précis. Aujourd’hui, on s’arrête en Malaisie, pays qui n’est pas forcément réputé pour son cinéma fantastique, mais plus pour ses drames intimistes. En 2006, le réalisateur Yusry Abd Halim tente de créer un super-héros avec les pouvoirs d’un animal bien de chez lui, le gecko. C’est ainsi que né Cicak-Man, un personnage vêtu de rouge qui va tenter de contrer le méchant Dr. Klon qui, comme son nom l’indique, veut cloner les ministres de son pays pour devenir le nouveau président.

Dès le départ, le film part sur de très mauvaises bases. Après quelques planches d’un comics inventé de toutes pièces (et qui semble bien mieux foutu que le film), on nous montre le super-héros en train de courir sur des toits, et c’est tout simplement hideux. On fait face à des images de synthèse qui ont des années de retard, même pour un film datant de 2006. Non seulement c’est moche, mais surtout, ça laisse imaginer ce que sera la suite. Et on ne va pas se tromper. Ne trouvant certainement pas de décors assez futuristes, le cinéaste fait le choix d’un ajout numérique absolument infâme pour planter un décor urbain où les incrustations font mal aux yeux. Difficile alors d’accorder le moindre crédit au film, qui nous plonge dans un délire visuel dégueulasse. Mais ce n’est pas la seule chose imbuvable que le film va nous présenter.

« Un humour qui frôle parfois la démence mentale. »

Cicak-Man nous met aux côtés de Hairi (qui deviendra le héros par la suite) et de Danny, deux scientifiques qui prennent le métro pour se rendre à leur travail. Si Danny est plutôt réservé et « normal », ce n’est pas le cas de Hairi, qui semble agoraphobe. Tout le stresse, il crie tout le temps et semble constamment agité. Cependant, c’est son caractère, car même au sein de son travail, il est pénible, gigote sans arrêt et fait des blagues qui ne sont pas très drôles. Il va être très compliqué de ressentir la moindre empathie pour ce personnage qui n’est pas naturel et se fait plus agaçant qu’autre chose. Mais ce n’est pas tout. Histoire d’enfoncer le clou dans la nullité, le film nous présente son grand méchant, le Dr. Klon, un savant fou qui clone des humains.

Sorte de Joker malaisien à la coiffure improbable, le type rigole tout le temps, l’acteur est en constant surjeu, à un tel point qu’il en devient insupportable et ridicule. D’autant plus qu’il ne représente pas vraiment menace, puisque ce sont ses deux sbires, des clones noirs aux cheveux longs roux, qui vont poser le plus de problème à notre super-héros. Là aussi, l’esthétique est catastrophique, avec un humour qui frôle parfois la démence mentale. C’est tout le problème du film, qui joue sur une hystérie collective pour tenter de faire rire, mais à moins d’avoir cinq ans (et de ne pas avoir peur d’un design qui peut secouer), cela ne marche absolument pas. Cela concerne le grand méchant, ses clones, mais aussi le héros, pour lequel on ne ressentira aucune empathie, la faute à un caractère insupportable.

« Non seulement c’est moche, mais rien n’a vraiment de sens. »

Cicak-Man joue aussi sur une redite éhontée de Spider-Man. Ici, le type découvre ses nouveaux pouvoirs (après avoir avalé accidentellement un lézard, il faut le dire) et s’entraine rapidement dans sa chambre, avant d’enfiler un costume de fortune pour aller s’infiltrer chez le grand méchant. Toute ressemblance avec un film de Sam Raimi est fortuite. Mais n’est pas le metteur en scène américain qui veut, et Yusry Abd Halim a beaucoup à apprendre. Car non seulement c’est moche, mais rien n’a vraiment de sens. Les plans inclinés ne servent à rien, et souvent, on se surprend à trouver cela très moche, même lorsqu’il n’y a pas d’effets spéciaux. En fait, on a la sensation que tout fait cheap, du costume final aux décors naturels, qui sont quasiment inexistants. Bref, on assiste bel et bien à un calvaire de tous les instants.

Et il est difficile de passer outre les combats qui sont d’un inintérêt total. Ici, point de chorégraphie, ni même de baston digne de ce nom. Le super-héros se contente d’esquiver quelques baffes en allant très vite (grâce à des effets spéciaux très… spéciaux), et même l’affrontement final, contre son clone, mais en costume noir, est d’un ennui sidéral. Les deux types se contentent de s’attraper par le col, et de se balancer contre des murs en pixels. C’est honteux, en plus d’être irregardable. C’est à se demander comment des producteurs ont pu laisser faire ça. Car même si ça vient de Malaisie, et que le budget doit être riquiqui, il faut avoir un minimum de décence. Et on ne peut même pas supputer un élan punk, tant la démarche sent l’opportunisme avec Spider-Man.

Au final, Cicak-Man est un pur navet, et on se demande encore comment un tel projet a pu aboutir chez nous, même directement en DVD. D’une laideur sans nom, complètement à côté de la plaque sur son scénario, présentant des personnages détestables, et des acteurs en roue libre totale, on peut clairement dire que la Malaisie nous aura offert peut-être son pire film.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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