avril 20, 2024

Die Apokalyptischen Reiter – Der Rote Reiter

Avis :

Avec ses sonorités gutturales et son aspect très rugueux, la langue allemande semble être parfaite pour chanter du métal et notamment du Death. Bien évidemment, l’exemple le plus probant est Rammstein, qui a maintenant une carrière internationale et qui est rapidement devenu le taulier du métal industriel dans le monde. Mais la langue de Goethe s’exporte assez mal et on ne retrouve pas grand-chose à se mettre sous la dent en allemand. Alors oui, on aurait pu compter sur Tokio Hotel, mais finalement, on s’en fout un peu. Par contre, il y a un autre groupe qui est relativement intéressant et qui chante en teuton, c’est Die Apokalyptischen Reiter. Un nom pas facile à écrire et encore moins à prononcer, mais qui pourtant officie sur scène depuis 1995.  Et si le groupe a connu quelques changements de line-up au courant de son carrière, cela ne l’a pas empêché de sortir des albums de manière assez régulière. D’ailleurs, Der Rote Reiter est leur dixième album et dire que c’est bon est un euphémisme tant le groupe fournit quelque chose de complet, assez dense, mais surtout de très varié, alternant constamment entre différents sous-genres, passant du Death au punk, en allant voir ce qu’il se passe du côté folk. Bref, un excellent album à côté duquel il ne faut pas passer.

L’album débute avec Wir Sind Zuruck, un premier titre très facile d’accès qui lorgne du côté du hard et du punk pour un résultat ultra rapide et assez étonnant. Si l’emploi de l’allemand donne un certain cachet au titre, c’est surtout sa rapidité d’exécution et son côté finalement peu violent et assez punk qui va surprendre. Cependant, c’est précis et très technique en plus de donner une énergie folle et une envie de bouger dans tous les sens. Le break plus doux permet de souffler avant une deuxième vague tout aussi nerveuse que la précédente, le solo de gratte est dantesque, bref, ce morceau est une entame parfaite. D’autres titres iront dans le même sens, c’est-à-dire un petit côté punk parfaitement assumé, qui se mélange allègrement avec un aspect Death plus ou moins prononcé. On peut par exemple citer Auf Und Nieder, l’un des meilleurs titres de l’album, notamment grâce à son côté festif et sa petite touche folk qui n’est pas piqué des vers. Le refrain rentre immédiatement en tête et ce morceau est un petit bijou d’énergie et d’efficacité. On peut aussi évoquer Franz Weiss qui rentre dans la plus pure tradition du punk rock ou encore Ich Bin Weg, un peu plus virulente, mais tout aussi énergique.

Mais le plus surprenant dans tout ça, c’est la facilité qu’a le groupe d’alterner des titres plutôt joviaux avec d’autres plus sérieux, plus lourds et allant chercher du côté du Death. Le premier titre à prendre ce penchant, c’est Der Rote Reiter, tout en chant guttural et avec des riffs hyper agressifs et très gras. Le rythme demeure rapide, mais on sent une réelle différence avec les autres morceaux. Le fait d’avoir dès le départ alterner les genres va permettre de s’y faire plus facilement et de rapidement repérer les titres plus Death et les autres plus punk. On notera tout de même quelques similitudes avec Rammstein lors de certains chants dans les morceaux plus Death. Difficile aussi de passer à côté de Hort Mich An tant il rappelle le groupe de Till Lindemann, mais aussi par sa propension à lâcher des riffs très lourds et à afficher tout de même un refrain entêtant et super efficace. On peut aussi parler du seul morceau en anglais, The Great Experience of Ecstasy, qui lorgne aussi du côté du Death, mais avec une rythmique de Black, laissant libre cours à la double pédale et aux riffs tellement rapides que l’on a du mal à suivre. Le titre affiche aussi des chœurs féminins histoire d’enfoncer le clou du Black et malgré tout, c’est très bien foutu et réalisé. On peut aussi mettre en avant Die Freiheit ist eine Pflicht, un excellent titre qui peut se ranger du côté métal industriel. Bref, Die Apokalyptischen Reiter offre une belle palette variée et le côté Death n’est jamais en retrait par rapport au punk ou au folk et c’est vraiment très plaisant.

Au final, Der Rote Reiter, le dernier album de Die Apokalyptischen Reiter, est une franche réussite qui démontre que Rammstein n’est pas le seul groupe allemand à être fort dans le métal, notamment Death et Indus (car oui, niveau Heavy, l’Allemagne met à l’amende beaucoup de monde). Avec ce dixième skeud, le groupe offre une galette variée, dense, intense et parfaitement maîtrisée du début à la fin.

  1. Wir Sind Zuruck
  2. Der Rote Reiter
  3. Auf Und Nieder
  4. Folgt Uns
  5. Hort Mich An
  6. The Great Experience of Ecstasy
  7. Franz Weiss
  8. Die Freiheit ist eine Pflicht
  9. Herz in Flammen
  10. Bruder auf Leben und Tod
  11. Ich Bin Weg
  12. Ich Nehm Dir Deine Welt
  13. Ich Werd Bleiben

Note : 18/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iFOasbJm9mw[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.