mars 28, 2024

Thunder and Lightning – Demonicorn

Avis :

L’Allemagne ne se résume pas uniquement à Rammstein en matière de Métal. Si ce sont les pionniers du Métal Industriel, il ne faut pas oublier que nos chers confrères teutons proposent aussi des groupes de Heavy à tour de bras. Et aujourd’hui, on s’arrête un petit peu sur Thunder and Lightning. Groupe fondé en 2004 à Berlin, Thunder and Lightning va proposer un premier album en 2008 avec Purity. Sans faire trop de bruit, après deux démos, le groupe semble avoir du mal à percer. Pour autant, l’aventure continue avec des albums tous les deux trois ans. En 2019, la formation allemande propose alors Demonicorn, un cinquième effort à la pochette très japonisante. On dirait clairement L’Attaque des Titans. Toujours de façon indépendant, sans aucun label, le groupe tente de faire une percée dans le monde du Heavy, en piochant allègrement des inspirations dans un Métal plus rude.

En effet, ce qui fait l’originalité de Thunder and Lightning, ce n’est pas forcément les compositions, mais plutôt l’agressivité des riffs et une rythmique démentielle qui emporte tout sur son passage. Et on ressent cette rage dès les premières notes de All Your Lies. Des riffs ultra rapides, des guitares saturées puissantes qui se répondent et même quelques solos qui vont à deux mille à l’heure. Le point Heavy se retrouve dans le chant, clair, en voix de tête et qui permet au groupe de trouver un juste équilibre entre Heavy et quelque chose de plus rugueux. Alors certes, c’est très classique, mais ça fonctionne. Et ce constat, on va le faire sur toute la longueur de l’album. Par exemple, Demonicorn est un titre court et tonitruant, surtout dans la gestion de ses riffs, mais il ne sort pas vraiment du carcan Heavy qu’il s’impose. Et cela jusqu’au refrain.

Alors oui, c’est efficace, ça rentre bien dans la tête et surtout, les breaks sont très bien gérés, restant dans un registre bien gras, mais, malheureusement, ça reste très conditionné. Demmin va même aller plus loin, restant dans une sorte de mid-tempo pas désagréable, essayant de trouver de l’originalité dans une orchestration plu grandiloquente, mais tout cela résonne comme quelque chose de déjà entendu des centaines de fois. Heureusement, les guitaristes sont excellents pour offrir de jolis solos. Là où le groupe gagne en épaisseur, c’est lorsqu’il essaye de peaufiner son ambiance et de fournir des titres plus travaillés. A l’image de The Temple of Death et son introduction dantesque qui permet de lâcher les vannes sur un titre puissant et réussi, recherchant des riffs lourds sur une rythmique Power ultra efficace. Alors oui, de temps à autre, on retombe sur des clichés du genre, mais ça fonctionne à plein régime.

Preuve s’il en est que le groupe se met parfois en danger, God for a Day se faufile à travers différents styles, notamment dans son entrée en matière. Vénéneux, doucereux, l’introduction permet de poser une ambiance assez lugubre, pour mieux enfoncer le clou lors d’un riff à faire trembler les murs. Encore une fois, la réussite de ce titre réside dans son volonté de créer une ambiance et de fournir une composition plus travaillée qu’à l’accoutumée. Ce que l’on ne retrouvera pas forcément avec Heaven’s Gate malgré un riff tonitruant dès le départ. Trop court et concis, le morceau manque d’identité. Ce constat sera le même avec Salt to the Wounds, piochant dans le registre Power pour fournir finalement un titre basique, rigolo dans son refrain, mais qui manque cruellement de punch. Reste alors Telltale Signs, qui va clôturer l’album. Encore une fois, la réussite du titre se trouve dans sa construction plus épique et dantesque que les deux morceaux précédents.

Au final, Demonicorn, le dernier album en date de Thunder and Lightning, est plutôt une bonne surprise, même s’il a du mal à sortir du tout-venant Heavy. Malgré une volonté évidente d’afficher des riffs plus lourds qu’à l’accoutumée, le groupe cède souvent à la facilité et replonge dans quelque chose de trop classique pour véritablement marquer. Néanmoins, l’album fonctionne bien et la production est solide comme un roc, chose étonnante pour un groupe sans label. Et rien que pour ça, ça force le respect.

  • All Your Lies
  • Demonicorn
  • Demmin
  • The Temple of Death
  • God for a Day
  • Heaven’s Gate
  • Salt to the Wounds
  • Telltale Signs

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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