avril 20, 2024

Jonathan Davis – Black Labyrinth

Avis :

L’album solo semble être une obsession chez beaucoup de frontman de groupes de métal. Outre Serj Tankian de System of a Down ou encore Myles Kennedy de chez Alter Bridge (qui a sorti récemment un album acoustique), Jonathan Davis, le leader de Korn, semble aussi vouloir s’y mettre cette année, même si son premier effort solo date de 2008 avec Alone I Play. Ayant eu une jeunesse très difficile (divorce des parents, soupçon d’attouchements sexuels, harcèlement au collège, persécution par la belle-mère), les thèmes pour un nouvel album sont nombreux, même si certains ont déjà été abordés dans des albums de Korn. Néanmoins, Jonathan Davis semble vouloir revenir sur le devant de la scène avec Black Labyrinth, un album qui végète depuis plus de six ans dans la tête et qui se veut assez différent de l’univers de Korn, tout du moins dans son rythme et son genre. On a déjà vu des albums solos qui ressemblaient comme deux gouttes d’eau aux albums du groupe et cela n’a que peu d’intérêt. Alors est-ce que Jonathan Davis a réussi son pari et a signé un album différent du son de Korn ? La réponse n’est pas si évidente, car si certains titres s’éloignent grandement du groupe, ce sont aussi les morceaux les moins réussis et les plus pénibles.

Le premier morceau de l’album laisse un sentiment assez étrange. En effet, le titre oscille entre des percussions qui font fortement penser à Korn, mais à un refrain enjoué qui diffère totalement de ce à quoi on pourrait s’attendre. Du coup, Underneath my Skin laisse une impression bizarre, comme si le chanteur essayait de s’émanciper du groupe, sans jamais vraiment y arriver. Et ce n’est pas avec Final Days que les premières impressions vont changer. Ce deuxième titre fait la part belle aux instrumentalisations orientales et à un rythme lent et lancinant. Alors oui, encore une fois le chanteur surprend par un tel choix de musicalité, puisqu’on est loin du métal, mais est-ce vraiment marquant ? Pas vraiment. Le titre est long et manque clairement de variations. D’autant plus que la voix du chanteur ne colle pas forcément avec ce genre là. Et il y a d’autres titres dans cette même veine comme Medicate, un morceau d’une lenteur insupportable, Please Tell Me qui ne sert strictement à rien durant plus de quatre minutes ou encore What You Believe et se élans dark électro qui vont vraiment de la peine. En fait, en écoutant cet album, on a la désagréable sensation que Jonathan Davis veut faire un album concept, complexe, avec des titres expérimentaux, mais cela ne fonctionne jamais vraiment et on s’ennui ferme sur plus de la moitié de l’album.

Alors dit comme ça, on pourrait croire que l’album est relativement mauvais, et fort heureusement, ce ne sera pas le cas. Outre le fait que l’album surprenne, pas toujours dans le bon sens, mais il vaut peut-être mieux ça qu’une redite de Korn, certains titres se révèlent très efficaces comme par exemple What it is qui clôture l’effort. Entre des mélodies entrainantes et un refrain ultra catchy, le premier morceau qui fut choisi pour vendre l’album est assez plaisant et laissait augurer le meilleur pour ce skeud, ce qui n’est pas vraiment le cas. Mais ce n’est pas le seul titre relativement intéressant puisque l’on peut aussi en ressortir Happiness et Everyone malgré des élans beaucoup trop joyeux pour un album qui se veut aussi sombre. Enfin, le meilleur titre de l’album est clairement Basic Needs, le morceau le plus long, plus de six minutes, et qui offre tout ce que l’on recherche dans un tel album. Il y a des ponts aériens prenants, des riffs lourds qui rappellent le passif du chanteur, un refrain qui rendre immédiatement en tête, bref, il s’agit du titre le plus emblématique de cet album et c’est vraiment dommage que ce soit le seul de cet acabit. Le plus étrange dans tout ça, et peut-être le plus schizophrénique, c’est que lorsque Jonathan Davis fait du Korn, ça fonctionne à merveille et c’est exactement ce pour quoi on écoute cet album. Mais c’est aussi pour trouver autre chose que du Korn et malheureusement pour nous, c’est ce qu’il y a de moins bien et de moins inspiré dans cet album.

Au final, Black Labyrinth, le dernier album de Jonathan Davis, est une petite déception. Le chanteur charismatique de Korn lâche un album assez étrange et complexe avec des morceaux lents et parfois trop aériens pour pleinement convaincre, mais on retrouve malgré tout quelques pépites intéressantes et aux riffs plus lourds. Cependant, dans cette volonté de s’émanciper de son groupe, le chanteur livre quelque chose de trop soft pour pleinement convaincre et on se surprend parfois à s’ennuyer ferme, malheureusement…

  1. Underneath my Skin
  2. Final Days
  3. Everyone
  4. Happiness
  5. Your God
  6. Walk on By
  7. The Secret
  8. Basic Needs
  9. Medicate
  10. Please Tell Me
  11. What you Believe
  12. Gender
  13. What it is

Note : 10/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=pSABKRTtJM8[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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