décembre 13, 2025

Blood Red Throne – Siltskin

Avis :

Il est toujours amusant de voir comment les musiciens de métal peuvent aller et venir dans différents groupes, tout en restant fidèles à certaines formations. Fondé en 1998, Blood Red Throne est un groupe de Death métal norvégien qui a eu quelques changements de line-up au cours de sa carrière, mais avec des membres qui, aujourd’hui, vadrouillent à droite et à gauche, avant de revenir pour faire des albums de temps à autre. On retrouve notamment un batteur qui est allé quelque temps chez Enslaved, un guitariste qui a joué pour Satyricon en sessions lives, et tout récemment, un bassiste et le chanteur de Celestial Scourge, autre groupe norvégien de Brutal Death. Tous ces va-et-vient n’ont pas entaché la productivité de Blood Red Throne, qui sort avec Siltskin leur douzième album studio, portant un line-up stable depuis 2023.

Autant le dire tout de suite, Blood Red Throne est un groupe de niche, qui officie pleinement dans un Death pur jus, relativement old school, et qui fait écho aux heures glorieuses du genre. En gros, il y a très peu d’éléments modernes dans les compositions, le chant est continuellement en growl, et les compositions sont plutôt longues et complexes. De quoi réjouir les fans e la première heure qui y trouveront certainement leur compte. Mais on retrouve aussi un plaisir régressif à écouter ce genre d’album, qui fournit ni plus ni moins que ce que l’on est venu chercher. A savoir de la brutalité, de la spontanéité et un certain sens de l’efficacité au sein de morceaux plus ou moins longs qui balancent la sauce. Et tout commence avec Scraping out the Cartilage, un titre qui respire la poésie et le bien-être.

Avec ce morceau, on rentre de plein pied dans un Death métal classique, qui ne réserve finalement aucune surprise. Mais le titre est bien fichu, le break est canon et fait montre d’une belle montée en tension, et vocalement, on est proche d’un Cannibal Corpse. Bref, cette entrée en matière est puissante et massive, avec en prime un joli solo plaisant. Beneath the Means va partir un peu plus loin dans le rugueux et le virulent. Les riffs sont plus lourds, la rythmique est plus lente, et le chant oscille un peu plus entre growl guttural et chant plus harsh pour appuyer des passages plus rapides. C’est bien fichu, et même si ça ne réinvente pas la sauce, on sent une honnêteté dans le travail, qui se veut bien fait. Puis déboule alors le meilleur titre de l’album, Husk in the Grain, une piste virulente et rapide.

Ici, le groupe varie les rythmiques, offre une technique ébouriffante, et n’hésite pas à faire plus parler les instruments. Afin d’apporter un peu de changement à tout ça, Necrolysis va piocher des riffs vers le Thrash en introduction, pour mieux nous surprendre quand le chant déboule, plongeant alors dans un Death percutant et savamment orchestré. Anodyne Rust viendra alors semer les graines du chaos pour mieux nous dévisser la nuque. Le titre est court, il dure moins de quatre minutes, les riffs sont rugueux, évoquant par moment du Slipknot, mais dans une rythmique Death old school qui ne laisse aucun moment de répit. Ça blaste à tout va, et on va en prendre plein les tympans. Le groupe trouve un juste équilibre avec ce titre, puisqu’il prouve qu’il est aussi à l’aise sur des compos complexes que sur des pistes plus courtes et concises.

Les quatre derniers morceaux seront des pièces relativement longues, qui nous plongeront dans un univers mortifère et décadent. Vestigial Remnants détient une atmosphère lugubre, qui sera travaillée avec des solos maîtrisés et plus aériens que le reste de l’album. Il y a une dichotomie dans ce titre qui est vraiment plaisante. Puis Vermicular Heritage va pousser les curseurs au maximum pour nous fournir un Death puissant et traditionnel, mais bien fichu. Quant à On These Bones, on va ressentir toute la douleur des paroles, et cette envie de venir percuter son auditoire. Un morceau lourd et qui frappe très, très fort. Enfin, Marrow of the Earth peaufine son ambiance avec une introduction délétère, pour ensuite nous balancer des riffs surpuissants durant plus de six minutes. Un titre d’excellente facture qui clôture à merveille ce skeud qui n’est guère surprenant, mais fait un travail fort recommandable.

Au final, Siltskin, le dernier album de Blood Red Throne, est un album qui permet au Death de remonter un peu la pente en cette période de vache maigre. Occultant complètement toute forme de modernité dans ses compositions, le groupe privilégie une approche à l’ancienne, qui évoque les belles années de Cannibal Corpse ou Deicide. Bref, un effort studio maîtrisé et qui ravira les fans de ce genre musical.

  • Scraping out the Cartilage
  • Beneath the Means
  • Husk in the Grain
  • Necrolysis
  • Anodyne Rust
  • Vestigial Remnants
  • Vermicular Heritage
  • On These Bones
  • Marrow of the Earth

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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