décembre 15, 2025

Mercredi Saison 2

D’Après une Idée de : Alfred Gough et Miles Millar

Avec Jenna Ortega, Steve Buscemi, Emma Myers, Hunter Doohan

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 8

Genre : Fantastique, Policier, Comédie

Résumé :

De retour à Nevermore, Mercredi Addams est propulsée au rang d’icône malgré elle, tandis que ses visions s’intensifient et lui annoncent la mort imminente d’Enid. Confrontée à un nouveau mystère, la jeune fille se lance dans une enquête aussi obscure que dangereuse…

Avis :

Quand une série marche sur Netflix, il faut constamment pousser le bouchon un peu plus loin pour faire de nouvelles saisons. Et cela jusqu’à la lie, jusqu’au dégoût, même quand il n’y a rien à raconter. La première saison de Mercredi avait fait sensation, notamment parce que le public nostalgique de la famille Addams espérait retrouver la magie des films, mais aussi parce que cela signifiait le retour de Tim Burton sur un projet gothique. En faisant de Mercredi le personnage central, Netflix était sûr de pouvoir vendre un maximum de produits dérivés, notamment en peaufinant un univers fantastique autour d’un lycée peuplé d’élèves aux capacités diverses et variées. Mais cette première saison, qui prenait des allures de policier avec un personnage central faussement cynique, était destiné à un public précis, loin des adultes un petit peu exigeants avec le cinéma et les séries.

Mais le succès fut là. Les produits dérivés se sont vendus comme des petits pains. On a vu poper des Mercredi Addams dans tous les carnavals de toutes les écoles de France. Et forcément, Netflix a refait appel à Tim Burton pour envoyer une deuxième saison qui sera envoyée en grande pompe sur la plateforme de streaming, avec deux dates, pour faire durer le suspense. Mais tout ce bazar en valait-il la peine ? Non !

On retourne à Nevermore, le lycée dans lequel végète Mercredi Addams en n’apprenant rien du tout. Cependant, elle développe des pouvoirs de divination assez puissants, et elle va voir la mort imminente de sa meilleure amie, la louve-garou Enid. En plus de cela, une série de meurtres se propage autour du lycée, et touche des personnages qui ont un lien avec l’affaire de la première saison. Il faut rajouter à cela l’arrivée d’un nouveau proviseur qui souhaite faire de Nevermore un nouvel endroit tendance, mais pour cela, il doit trouver des financements, et il compte bien utiliser les pouvoirs de certains élèves pour convaincre les plus riches mécènes avec des pouvoirs. Bref, cette seconde saison est un fourre-tout de trois intrigues qui s’imbriquent, et qui trouveront des résolutions à différents épisodes.

Comme pour la première saison, on sent que tout a été pensé pour un public précis, les adolescentes qui vont voir en Mercredi Addams un personnage un peu sulfureux et insolent. Cependant, cette insolence cache une relative obéissance, cette dernière suivant des ordres bien établis et s’accommodant parfaitement de sa nouvelle notoriété. Certes, elle tire la tronche tout du long et semble peu concernée par les malheurs de ses amis, mais elle est toujours là où on l’attend, et son côté sadique ne transparait jamais. Afin de masquer ce manque d’épaisseur, et cette redite psychologique, le scénario prévoit de la mettre en difficulté par trois fois, lors d’une enquête qui tisse des liens avec la première saison, avec un nouveau directeur manipulateur, puis avec l’histoire de sa propre famille. Un sac de nœuds qui se résout au fur et à mesure, avec des révélations peu amènes, voire inintéressantes.

Par exemple, l’identité du tueur mystérieux avec ses corbeaux est un énorme flop qui ne compte même pas comme une réelle enquête policière. De même, certains éléments arrivent comme des cheveux dans une soupe (la mère sirène de la copine sirène de Mercredi) pour avoir ensuite un ressort sur l’un des derniers épisodes, montrant alors les vraies intentions d’un directeur pas si sympathique que ça. Et les changements d’éléments dans les visions de Mercredi ne sont pas vraiment intéressants, la mettant alors en danger au sein d’un épisode qui ressemble à Freaky Friday… Les déroulements de toutes ces intrigues ne sont pas fluides et souffrent d’une écriture cahoteuse, qui ne veut que rajouter des happenings à chaque fin, afin de tenir le spectateur.

Néanmoins, tout n’est pas à jeter dans cette saison, même si elle souffre des mêmes maux que la précédente. En premier lieu, le casting est assez impressionnant, avec des guests réputés. On peut compter sur la présence accrue de Catherine Zeta-Jones qui prend de l’ampleur, ou encore de Luis Guzman en Gomez, dont le personnage sera un peu plus approfondi. Pugsley aura enfin une vraie présence à l’écran, avec une intrigue personnelle qui essaye d’être touchante. Puis on peut compter sur les apparitions de Christina Ricci, Gwendoline Christie ou encore Steve Buscemi en directeur qui semble faire un peu neuneu, mais qui cache un dessein beaucoup plus sombre. Tout ce petit monde s’éclate bien. Et bien sûr, La Chose vole la vedette à tout le monde, avec un background étoffé et un vrai rôle important dans cette saison.

Il faut aussi signifier que cette saison est un peu plus gore que la première. Alors ce n’est pas la panacée, et ce n’est clairement pas le but non plus de la série, mais c’est à notifier, notamment avec un antagoniste qui prend la forme d’un zombie dévoreur de cervelles pour se régénérer. Mais il faut aussi compter sur des effets spéciaux de plus en plus dégueulasses. Les Hyde sont toujours aussi mal foutus. Les corbeaux numériques sont immondes. Et les loups-garous sont tout bonnement catastrophiques. Faire appel au numérique de façon aussi intempestive dessert complètement l’ambiance de la série. Déjà que le gothique n’est pas poussé au maximum, à cause de décors lambdas, ce n’est pas avec les effets spéciaux que les choses s’arrangeront. Il faut tout de même noter une bande-originale très plaisante, avec des reprises au violoncelle.

Au final, cette deuxième saison de Mercredi est égale à la première. C’est-à-dire que nous faisons face à un spectacle destiné aux jeunes filles, qui se feront un plaisir d’acheter des goodies de la série. Malheureusement, les intrigues ne sont guères intéressantes, la mise en scène manque de personnalité (on se demande parfois si c’est vraiment Tim Burton aux commandes de certains épisodes) et certains personnages sont d’une pauvreté affligeante, comme la professeure de musique. Reste alors une bonne bande-originale, une famille Addams plus présente, ainsi qu’un casting luxueux, mais tout cela ne contribue pas à la réussite pleine et entière de cette saison, qui se destine à un public pas trop exigeant, pourvu qu’il y ait des objets à acheter derrière…

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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