décembre 13, 2025

Bogieville – Vampires en Roulotte

De : Sean Cronin

Avec Sean Cronin, Arifin Putra, Eloise Lovell Anderson, Jonathan Hansler

Année : 2024

Pays : Etats-Unis, Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

Un jeune couple en fuite tombe sur un parc à roulottes abandonné. Convaincus de rester par le gardien, ils apprennent vite qu’il est en fait le gardien d’une meute de vampires assoiffés de sang.

Avis :

Parmi les créatures du folklore horrifique, le vampire tient une place de choix. Il faut dire que la créature s’adapte à toutes les époques, et presque à tous les genres, et de ce fait, on peut le retrouver dans n’importe quelle sauce. Le problème, c’est que parfois, on tombe dans des films déjà-vus, qui ne réinventent pas la recette, ou encore sur des films bis qui n’arrivent pas à donner vie à leur bestiole. Les navets sont nombreux, et il faut constamment se montrer méfiant quand on lance un film de vampire qui n’a pas eu les espoirs d’une sortie en salle. C’est le cas pour Bogieville de Sean Cronin, acteur de second rôle d’origine britannique qui se lance alors dans la réalisation. Tombé directement sur Prime Video, on se doute que l’on devait craindre le pire, la plateforme étant avide d’œuvres amatrices dès qu’il s’agit d’horreur.

Et pourtant, le départ arrive à faire un petit peu illusion. Certes, on voit rapidement que l’on est sur un film qui n’a pas beaucoup d’argent, mais il y a des efforts de fait. On assiste alors à l’attaque d’une créature ensanglantée, qui se jette sur une pauvre nana dans les toilettes d’une station-service. Jusque-là, rien de bien neuf, puis le film de nous présenter alors notre couple star, celui que l’on va suivre tout du long. Ham travaille dans un garage, et il va se faire licencier car il n’y a pas assez de clients. Il rejoint alors Jody, sa compagne, qui travaille dans un bar. Mais une bagarre éclate, Ham veut calmer les choses, et il récolte un coup de poing dans la tronche. Enervé, il menace le type, se fait virer du bar, et Jody perd son job par la même occasion.

« baignant dans une sorte d’immobilisme relativement pénible »

Perdus et sans le sou, le couple décide de partir à l’aventure. Ils subissent alors un accident de la route, et à leur réveil, ils tombent sur un regroupement de camping-car, et se font embaucher par le gérant, qui va vite leur expliquer que dans ce lieu, il y a des vampires, et que la journée, ils doivent prendre soin des créatures. Et le pitch va rapidement tourner en rond, jusqu’à s’arrêter à cet état de fait. Le couple se retrouve bloqué, car les vampires ont leur odeur, et s’ils tentent de fuir, ils se feront zigouiller. Le scénario peut paraître original, mais il va surtout être ennuyeux au possible, baignant dans une sorte d’immobilisme relativement pénible. L’action se déroule autour de trois lieux, on suit une paire de personnages, et c’est tout. Il ne se passe pas grand-chose d’intéressant et les flashbacks sont mal amenés.

En fait, tout le film tient sur le background du vieux qui embauche le couple, voulant faire alors une passation de pouvoir. Mais le film est beaucoup trop long pour ce qu’il raconte, n’arrivant jamais à se faire passionnant. Il faut dire que le couple est antipathique au possible, notamment l’homme qui s’emporte pour un rien et accumule les actions dangereuses et inutiles. Il n’est pas aidé par sa copine qui s’en bat les noisettes, ou par un vieil homme fatigué qui va raconter sa vie pour expliquer la naissance de ce lieu. On sent que des efforts sont fournis pour donner vie à ce cadre, et pourquoi il faut prendre soin des vampires, mais c’est bien trop lourd et long, avec en prime, un pathos pénible autour de la paternité. Un thème en filigrane qui n’est jamais pleinement exploité, tout comme la communauté vampirique.

« Sean Cronin essaye de faire les choses correctement »

Au-delà d’un fond qui pédale dans la semoule, et qui est ralentit en plus par une enquête inutile et qui utilise des ellipses à tout-va, Bogieville peut se targuer d’avoir un cheminement cahoteux. Les coupures sont abruptes, on passe souvent du coq à l’âne, et il y a un manque de liant entre les scènes pour que le tout forme quelque chose de cohérent. L’enquête menée par la police est inutile. Les tentatives du couple pour se sortir de ce bourbier sont lamentables. Et les attaques des vampires sont d’une mollesse à faire pâlir un escargot. Il ne se passe rien, et pourtant, le film dure près d’une heure cinquante ! L’ensemble aurait pu être plus efficace avec au moins vingt minutes en moins. D’autant plus que tout n’est pas à jeter dans ce long-métrage, qui est loin d’être un projet amateur.

Certes, on ressent le manque de budget, mais Sean Cronin essaye de faire les choses correctement. Si la plupart des actions se déroulent hors-cadre, c’est tout simplement parce que le budget ne permettait pas de faire des effets spéciaux de zinzin, ou des effets gores valables. Il y a bien quelques combustions de vampires lorsqu’ils sont au soleil, mais heureusement qu’elles ne durent pas trop longtemps. La mise en scène s’avère assez propre. On est loin des cadrages amateurs de certains films proposés par la plateforme, tout comme les acteurs qui sont corrects. On ne peut pas parler de bons comédiens, mais ils font le taf. Il est dommage que leurs personnages soient si peu consistants. Tout comme les méchants, qui demeurent inactifs, et de ce fait, ne sont pas impactants. Un comble quand on sait que c’est Sean Cronin lui-même qui joue le puissant vampire.

Au final, Bogieville est un mauvais film de vampire, et un mauvais film tout court. Cependant, on lui accordera quelques faveurs, notamment grâce à sa mise en scène plutôt soignée, et sa volonté de fournir une histoire qui a du background. Il est dommage que le tout soit pourri par un montage syncopé et des personnages inconsistants qui manquent d’épaisseur, et pour lesquels on n’aura aucune empathie. Bref, un film de vampire raté, mais qui se classe dans la moyenne haute des films ratés, montrant quand même quelques éléments intéressants.

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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