avril 18, 2024

Strigoi – Abandon All Faith

Avis :

Greg McKintosh n’est pas ce qu’on peut à proprement parler un rigolo. La légende voudrait qu’un jour, il a souri, mais ça n’a pas duré très longtemps. Excellent guitariste de Paradise Lost aux solis sublimes, il impose depuis trois décennies sa présence imposante digne du catcheur Undertaker. Après avoir perdu son père, il a fondé le supergroupe Vallenfyre avec entre autres un mec de My Dying Bride et Waltteri Väyrynen qui deviendra le nouveau cogneur de Paradise Lost. Après 3 albums et estimé être allé jusqu’au terme de son deuil, McKintosh met un terme à Vallenfyre, et fonde peu après Strigoi, comme les créatures mort-vivantes du folklore roumain. Le groupe comprend aussi Chris Casket d’Extreme Noise Terror et Väyrynen au studio mais pas comme membre à temps plein. Strigoi marie death metal, crust avec des incursions vers le blackened death ou le doom death. En gros, c’est noir de chez noir, et on ne va pas franchement faire tourner les serviettes pendant 45 minutes.

L’intro The Rising Horde avec ses sonorités dissonantes hyper granuleuses plante un décor de fin du monde, avant que Phantoms et sa batterie black metal nous envoie aux confins de ce monde. Les monolithiques Carved Into the Skin et Abandon All Faith balancent un gros rythme doomeux hyper lourd qui colle bien avec le growl inquiétant de McKintosh (qui avait déjà brillé dans l’exercice au sein de Vallenfyre). Nocturnal Vermin et Throne of Disgrace, avec leurs riffs hyper agressifs et leur rythmique sous influence punk hardcore flirteraient presque avec le grindcore, le pig squeal en moins. Iniquitous Rage et Plague Nation nous offrent de leur côté un bon gros death canal historique que n’aurait pas renié Possessed mais qui, avec sa production, aurait pu faire bander Venom, quand sur Enemies of God, Strigoi lorgnerait presque du côté de Deicide.

Globalement, l’influence crust se fait ressentir tout au long avec des sonorités bien crades et granuleuses à souhait. On n’est pas vraiment ici dans un univers ouaté et c’est ça qui est bon. Ici, le film Breaking the Waves passe pour La Mélodie du Bonheur et les Outrenoir de Pierre Soulages pour des quadrichromies de Warhol. Chez Strigoi, tout est noir à l’extrême, on est coincé dans une mine de charbon à se prendre des douches de goudron fondu, on en ressort en vomissant de la bile et de l’asphalte et on se dit que la chose la plus colorée, c’est la pochette de l’album. Abandonnez toute foi et tout espoir, sinon Strigoi s’en chargera pour vous.

  • The Rising Horde
  • Phantoms
  • Nocturnal Vermin
  • Seven Crowns
  • Throne of Disgrace
  • Carved into the Skin
  • Parasite
  • Iniquitous Rage
  • Plague Nation
  • Enemies of God
  • Scorn of the Father
  • Abandon All Faith

Note : 16/20

Par Nikkö

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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