avril 29, 2024

Die Kreatur – Panoptikum

Avis :

Il y a des artistes qui se vouent une affection créatrice commune, et qui, au bout d’un moment, décident de collaborer pour faire un projet. Souvent cela aboutit à des featuring sur des albums, mais parfois, on tombe sur un nouveau groupe. C’est le cas avec Die Kreatur, duo germanique de métal industriel. On retrouve donc Dero Goi, le chanteur de Oomph !, qui va s’acoquiner avec Chris Harms, le chanteur de Lord of the Lost, et après des apparitions sur les albums de l’un et de l’autre, voici que les deux types font équipe pour former ledit groupe. Panoptikum est le premier effort du duo, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est généreux. Quinze titres (même si on compte deux remix), c’est peu commun, et forcément, même si on aura de grosses influences signées Rammstein, il y a une identité assez marquée.

Le premier morceau est DIE KREATUR et il rentre pleinement dans un métal industriel calibré. On retrouve de gros riffs puissants, un clavier qui viendra scander une rythmique infernale et globalement, le titre joue avec tous les codes du genre, jusqu’à ressembler au groupe de Till Lindemann. Peut-être même un peu trop. Mais il faut reconnaître que cette entrée en matière donne envie de continuer, et c’est déjà pas mal. Kälter Als Der Tod suit à peu près le même chemin, sauf que le démarrage est plus percutant, et les couplets moins fortiches. On reste dans un métal qui rentre bien un carcan précis, et qui ne déborde jamais vraiment. Il faut dire aussi que même si on fait face à deux briscards de la scène, c’est un premier album d’un tout jeune projet, et qu’il doit d’abord s’imposer avant de sortir de sa zone de confort.

D’ailleurs, avec Unzertrennlich, le groupe replonge dans une sorte de cliché du genre, mais il le fait avec un certain panache. Le côté batterie électro est étonnement plaisant et l’aspect presque Eurodance de l’ensemble fonctionne à merveille. Il s’agit d’une belle surprise qui s’éloigne des codes du style. Puis Durch Die Nacht sera complètement à côté de la plaque. Sorte de ballade toute molle, le morceau manque d’émotion, mais aussi et surtout de style. C’est dommage, on sent que le groupe avait des choses à faire sur un titre comme cela, mais il n’en tire rien, si ce n’est un ennui poli de la part de ce lui qui écoute. Heureusement, Zwei 100 % viendra réveiller tout le monde avec un aspect Hardcore électro assez appuyé. Le titre est fait pour les petites salles où il va faire bouger les popotins.

En fait, ce qui est assez intéressant, c’est que même si on rentre pleinement dans un métal indus classique, il y a une sorte de dichotomie qui se dégage du groupe, avec cette volonté de faire nerveux, tout en gardant à l’esprit de presque faire danser les foules. Et Schlafes Braut va nous faire mentir. Il s’agit-là d’un titre purement folk, avec une ambiance sombre mais qui pioche dans une rythmique de valse, et c’est très surprenant. Si c’est bien fichu, on regrette simplement l’absence d’une petite folie sur la fin. Et très vite Untergang va remettre les pendules à l’heure, avec un riff ultra agressif et une belle vitesse d’exécution. Die Kreatur ne va pas faire dans la dentelle sur ce morceau, et offre du pur métal indus des familles. Cela sera contrebalancé avec Mensch/Maschine, qui vise un électro lounge assez dark et plutôt calme.

Avec Was Mir am Wichtigsten Ist, le groupe tombe un peu à plat, avec un morceau qui manque de panache et d’envergure. Il ne restera même pas en tête, et c’est dommage, car certains arrangements sont bien sympas. Mais Benutz Mich sera bien plus convaincant, avec une belle envie d’en découdre et une forte envie de faire décrocher des têtes. Si les couplets sont un peu étranges, les refrains frappent fort et laissent peu de répit. Puis Glück Auf ! va renouer avec un aspect folk, notamment grâce à la présence d’une sorte d’accordéon et d’un rythme lent qui ne s’envolera jamais. Gott Verdammt revient alors sur quelque chose de plus violent, évoquant Rammstein dans sa sonorité, mais il s’en éloigne dans les refrains, plus doux. Enfin, Goldener Reiter va conclure le skeud de manière assez discrète, même si on aura droit à quelques belles fulgurances.

Au final, Panoptikum, le premier album de Die Kreatur, est une assez bonne surprise. Si on ne peut échapper à la comparaison avec le mastodonte du métal indus allemand, il n’en demeure pas moins que le duo essaye de s’en détacher, avec des sonorités électros plus marquées, et quelques passages folks pas si désagréables que ça. Certes, l’ensemble est perfectible, mais on sent les balbutiements d’un groupe qui peut devenir une référence dans le style, et c’est déjà pas rien.

  • DIE KREATUR
  • Kälter Als Der Tod
  • Unzertrennlich
  • Durch Die Nacht
  • Zwei 100 %
  • Schlafes Braut
  • Untergang
  • Mensch/Maschine
  • Was Mir am Wichtigsten Ist
  • Benutz Mich
  • Glück Auf !
  • Gott verdammt
  • Goldener Reiter
  • DIE KREATUR (Faderhead Remix)
  • Kälter Als Der Tod (Solar Fake Remix)

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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