mai 6, 2024

Primal Fear – Apocalypse

Avis :

Fer de lance du Heavy allemand, Primal Fear est pourtant arrivé sur le tard. Formé à la fin des années 90, les teutons arrivaient en bonne grâce, puisque le groupe est notamment composé par Mat Sinner, un ex membre de Jorn, et de Ralf Scheepers, que l’on a pu apercevoir chez Gamma Ray. Si on ajoute à cela que les autres membres sont issus de formation plus ou moins connu, Primal Fear partait avec de bonnes dispositions pour conquérir facilement le monde du Heavy. Et depuis vingt-six ans maintenant, le groupe propose des albums de façon métronomique, avec un skeud tous les deux ans en moyenne. Apocalypse est le douzième album de la formation, et on ne peut pas dire qu’il soit transcendant. Loin de créer la fin du monde comme on pourrait le croire avec son titre, le groupe offre un album plaisant, mais transparent.

Après une petite introduction qui porte le nom de l’album, on se retrouve autour de New Rise, qui promet un renouveau au sein de la formation. Et pourtant, il n’y aura rien de bien neuf là-dedans, puisque même le line-up restera inchangé (si ce n’est le départ du batteur après cet effort). Le morceau est plaisant, il rentre dans un Heavy classique mais toujours intéressant, avec des ingrédients qui marchent bien, avec une grosse production et un bon solo. Mais globalement, on ne sera pas surpris par la démarche artistique des allemands, qui se contentent de peu. The Ritual viendra un peu plus nous bousculer dans ses riffs, puisque on pourrait presque croire à un son de Five Finger Death Punch. C’est pêchu, nerveux, mais le groupe tombe sur ses travers assez rapidement, via un chant assez impersonnel. Et c’est dommage car on sent que le groupe tente des choses.

Et c’est peut-être là le groupe défaut de Primal Fear, celui de rester avec un chanteur qui a du talent, mais qui manque cruellement de timbre. Disons qu’il chante bien, mais il lui manque une tessiture plus marquante, ou une force qui ne vient quasiment jamais. King of Madness en sera un exemple flagrant, avec de riffs moins impressionnants, et une sorte de mid-tempo qui gâche l’ensemble. Ce n’est pas désagréable, on passe un bon moment, mais c’est assez vite oublié, et cela malgré une grosse production qui donne de l’épaisseur au titre. Blood, Sweat & Fear démarrera de fort belle façon, mais va vite redescendre dans le refrain, qui se complait dans un Heavy trop calibré et qui manque de mordant. Puis Supernova va sortir les violons. On fait face à une sorte de ballade qui n’est pas ratée, mais qui reste très calibrée.

Et là aussi, si le refrain est maous, et que les violons derrière donnent une vraie ampleur au titre, on reste sur quelque chose de très (trop ?) simple. Et on se passera volontiers de la version orchestrale en toute fin d’album, qui n’apporte absolument rien. Hail to the Fear, évoque Avenged Sevenfold dans son début, avant de retomber dans un Heavy sans ferveur et qui manque d’allant. Puis Hounds of Justice revient à un ersatz de Five Finger Death Punch, qui permet de se faire plaisir, notamment dans les couplets, puis que les refrains sont ramollos et manquent de créativité. Quant à The Beast, il y a quelques passages sympathiques, qui peuvent évoquer un semblant de Power, mais ça reste trop discret pour vraiment marquer les esprits. Et Eye of the Storm aurait pu conclure l’album, avec ses huit minutes, mais ça reste trop timide.

C’est alors Cannonball qui viendra terminer l’effort, avec une dynamique retrouvée et une belle envie d’en découdre. Le refrain rentre immédiatement en tête, et globalement, on passe un très bon moment. On ne peut que regretter que le groupe n’ait pas fait quelque chose de cet acabit sur toute sa longueur. Pour les plus chanceux (ou pas), la version japonaise va contenir quatre morceaux supplémentaire (dont la version orchestrale de Supernova), et ça reste dans le même moule que le reste. Fight Against Evil est agréable à l’écoute, mais s’oublie très vite. Into the Fire viendra bien nous prendre la tête avec un refrain puissant et une rythmique très années 80 qui fonctionne à merveille. Puis My War is Over peine à convaincre avec une ballade fainéante.

Au final, Apocalypse, le douzième album de Primal Fear, n’est pas une réussite, tout comme il n’est pas une déception. Il s’agit d’un effort qui n’a pas vraiment de génie, et au sein duquel le groupe ne sort jamais de sa zone de confort. Cela donne une galette agréable à l’écoute, mais qui s’oublie assez vite, et qui n’a pas la force d’autres albums que le groupe nous a déjà offert. Dommage, on s’attendait à mieux vu la pochette et le titre de l’album…

  • Apocalypse
  • New Rise
  • The Ritual
  • King of Madness
  • Blood, Sweat & Fear
  • Supernova
  • Hail to the Fear
  • Hounds of Justice
  • The Beast
  • Eye of the Storm
  • Cannonball
  • Fight Against Evil (Bonus Track)
  • Into the Fire (Bonus Track)
  • My War is Over (Bonus Track)

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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