avril 29, 2024

Rush Hour

De : Brett Ratner

Avec Jackie Chan, Chris Tucker, Tom Wilkinson, Elizabeth Pena

Année : 1998

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Policier

Résumé :

L’inspecteur Lee est un des fleurons de la police royale de Hong Kong. Sa placidité ne laisse rien soupçonner de son génie des arts martiaux. Agée de onze ans, la fille du consul de Chine aux Etats-Unis fut son élève préférée, il en était le garde du corps, il en est resté le meilleur ami. Lorsqu’elle est enlevée par les hommes d’un maître du crime, qui a jadis abattu son coéquipier, Lee saute dans l’avion, bien décidé à retrouver la fillette et à châtier ses ravisseurs. Seulement le FBI ne veut pas être dérangé dans son enquête par un étranger.

Avis :

Le buddy movie pourrait presque être un genre à part entière. Il s’agit de mettre ensemble deux personnalités très différentes, et de leur octroyer une mission à remplir pour le bien commun. Bien entendu, parmi les plus connus, on peut citer L’Arme Fatale avec Mel Gibson et Danny Glover, mais il existe une pléthore d’autres longs-métrages qui ont joué sur la dualité entre deux « héros ». A la fin des années 90, Rush Hour va faire parler de lui, car il va afficher deux personnages que tout oppose, à savoir un flic chinois intègre et aimé, et un flic américain aux méthodes expéditives que personne ne peut supporter. Bien entendu, la relation va être explosive, et Brett Ratner, dont c’est le deuxième film, compte bien jouer là-dessus. Il va alors en résulter une comédie policière efficace, qui tient toujours la barre vingt-cinq ans plus tard, malgré un côté convenu.

Le film débute à Hong Kong. Un flic poursuit des malfrats qui font un trafic d’armes sur le port. Malheureusement, les méchants prennent la fuite. Par la suite, on apprend que le consul de Chine déménage aux Etats-Unis, mais sa fille va se faire kidnapper, et une demande de rançon est effectuée. Afin d’aider le FBI dans cette affaire, le consul fait appel à son policier préféré. Mais le FBI ne l’entend pas de cette oreille, et décide d’occuper le policier avec un agent américain qui a mauvaise réputation, afin de le distraire de sa mission. Sauf que cet agent rêve de briller aux yeux de ses collègues et décide aussi de participer à la recherche de la petite fille kidnappée. Et on s’en doute, il va y avoir des bagarres, mais aussi une rivalité entre les deux policiers qui ont des cultures différentes.

« Tom Wilkinson a bien du mal à être crédible dans son rôle. »

Rush Hour va d’ailleurs constamment jouer sur la différence de tempérament des deux hommes. Car si l’américain est énergique, voire surexcité, tout le temps, le chinois est plutôt calme et placide. Leur rencontre sera assez drôle, notamment quand Jackie Chan va se moquer ouvertement de Chris Tucker en lui faisant croire qu’il ne sait pas parler anglais. A partir de là, les péripéties vont s’enchainer sans mal, et tout tourne autour du duo et de leur rivalité. Pour autant, le scénario prévoit aussi qu’ils s’entendent sur bien des points, comme sur l’amour qu’ils portent à leur père respectif, ou encore cette envie de bien faire le travail et de sauver cette jeune fille. Il n’y a pas à dire, le duo fonctionne à merveille. A un tel point, qu’il occulte les rôles secondaires, que ce soit le méchant ou les acolytes.

Là-dessus, on ne peut pas dire que Rush Hour soigne ses méchants ou les flics qui gravitent autour du duo. Tom Wilkinson a bien du mal à être crédible dans son rôle, et on le sent déjà essoufflé. Il n’a pas vraiment de background et ses raisons sont assez légères. Elles ne sont qu’une note d’intention pour boucler une affaire simple et cousue de fils blancs. Même son homme de main, pourtant athlétique et promis à des arts martiaux impressionnants, ne fait pas grand-chose et n’arrive pas à donner du coffre à son personnage. Quant aux gentils, la regrettée Elizabeth Pena n’a qu’un rôle fonction, et le reste n’est constitué que de flics qui se contentent du minimum syndical. C’est dommage, car finalement, on sent que Rush Hour manque un peu de fond, qu’il n’est pas aussi profond qu’il aurait pu l’être.

« Les scènes de combat sont assez sympathiques pour noyer le poisson. »

D’ailleurs, dans son scénario, c’est assez creux. Si le film passe assez vite grâce à sa courte durée, il ne brasse pas vraiment de thèmes importants. Certes, on peut y voir un choc des cultures, mais le film n’en fait rien et n’évoque même pas le racisme. On aurait pu avoir quelque chose autour de l’appât du gain, ou de l’appropriation culturelle, mais là aussi, le scénario se contente d’un méchant qui se venge pour une mauvaise raison. De plus, si on regarde un peu plus précisément l’histoire, on va se rendre compte qu’elle a un peu vieilli et que l’on grille le bad guy dès le début du film. Un constat qui entache un peu le plaisir de visionnage, mais tout cela est sauvé par la mise en scène et les combats dynamiques.

Car oui, si le scénario n’est pas le point fort de Rush Hour, les scènes de combat sont assez sympathiques pour noyer le poisson, et on prend un malin plaisir devant. Jackie Chan est bondissant et utilise tout ce qui lui tombe sous la main pour s’en sortir. Avec Chris Tucker, ils forment un duo intéressant, assez complémentaire dans les séquences de baston. Brett Ratner est loin d’être un génie, mais il arrive à rendre cela lisible, sans jamais tomber dans la surenchère de coupes pour dynamiter l’ensemble. De ce fait, on ressent les coups et c’est fort plaisant. Il est juste dommage que l’acteur n’ait pas d’adversaire à sa taille pour au moins un combat dantesque.

Au final, Rush Hour est un film qui reste encore aujourd’hui sympathique. Si le scénario n’est qu’un prétexte pour mettre ensemble deux stars de l’époque aux caractères opposés, la bonne ambiance globale fait que l’on passe un bon moment et que l’on ne s’ennuie jamais. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de voir que par la suite, deux séquelles ont vu le jour, et qu’une série fut mise en chantier, mais sans avoir le succès des longs-métrages.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

2 réflexions sur « Rush Hour »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.