octobre 10, 2024

Le Roi du Curling

Titre Original : Kong Curling

De : Ole Endresen

Avec Atle Antonsen, Linn Skaber, Kare Conradi, Ingar Helge Gimle

Année : 2013

Pays : Norvège

Genre : Comédie

Résumé :

Truls Paulsen est un champion de curling qui a tout gagné. Son perfectionnisme et sa névrose du millimètre se retournent un jour contre lui et il se retrouve alors hospitalisé sous le contrôle d’une psychologue et sous la tutelle de sa femme Sigrid. Sous traitement, il a interdiction formelle de revoir ses anciens partenaires sportifs et d’approcher une piste de curling. Mais Gordon, son ancien entraîneur, mentor et meilleur ami tombe gravement malade et ne peut payer une opération très coûteuse. Truls Paulsen devra mener son plus grand combat pour retourner à la compétition et obtenir les gains pour sauver Gordon. L’amitié sportive sera-t-elle plus forte que tout ?

Avis :

Aujourd’hui, on va faire un petit tour en Norvège, pour s’arrêter sur l’un de ses réalisateurs qui a tout l’air de se lancer dans de la comédie. Ce jeune réalisateur, c’est Ole Endresen. Réalisateur, mais aussi scénariste, c’est d’ailleurs par-là qu’il a commencé. Ole Endresen débute sa carrière au cours des années 2000, en écrivant et réalisant les huit épisodes de la série comique « Etaten« . Série encore inédite chez nous, mais dans laquelle Ole Endresen dirige déjà Atle Antonsen, qui sera son futur « … Roi du Curling« . Par la suite, il travaille sur plusieurs séries dont la plupart n’arriveront pas chez nous. Seule « Lilyhammer » traversera les frontières.

De fil en aiguille, Ole Endresen arrivera à mettre en scène son premier film, « Le Roi du Curling« , d’ailleurs, lui aussi sera le seul pour l’heure qui est arrivé jusque chez nous. Tenant son envie de comédie, Ole Endresen se lance alors dans une comédie sportive attachante, aussi basique, en un sens, qu’elle arrive à se faire déjantée, rigolote, et même originale, car elle nous présente un sport assez fascinant, le Curling sur glace… S’il est clair que ce premier film ne marquera pas vraiment, il nous fait passer une petite soirée somme toute sympathique, et ça, c’est déjà pas mal du tout.

Truls Paulsen est tombé dans le curling tout petit et aujourd’hui, il est un champion toute catégorie. Truls adore ce sport, il aime la compétition, et il est très soucieux des détails et d’ailleurs, c’est ce souci du détail qui va causer sa perte, car Truls, plus que gagner, ce qu’il aime, c’est que tout soit absolument parfait et malheureusement, un jour, tout ne l’est pas, ce qui fait que Truls craque lamentablement. Les conséquences ? Après une virée solitaire étrange et dénudée, Truls passera dix ans en internat psychiatrique. Après dix ans de thérapie, Truls a l’interdiction formelle de jouer au curling, or, son entraîneur tombe gravement malade et il ne peut se payer une opération. Truls revient donc dans son ancienne équipe pour gagner le championnat et ainsi payer les frais médicaux de celui qui est son mentor.

Le cinéma norvégien a du mal à arriver jusque chez nous, mais quand ce dernier arrive à passer les frontières, il n’est jamais décevant et ce n’est pas ce « Roi du Curling » qui va en dire le contraire. Pourtant, ici, on est loin de se trouver devant un film incroyable, on peut même dire que son scénario est on peut plus basique, voire même déjà vu. Franchement, l’idée d’un sportif qui reprend du service pour gagner une certaine somme d’argent afin de sauver un ami d’une mort quasi-certaine, même si là, comme ça, je ne saurais pas citer un titre, ce pitch me semble déjà vu et commun. Et par ailleurs, au-delà de son pitch, on ne peut pas dire non plus que ce « … Roi du Curling » nous offrira de grandes surprises, ici tout se passe comme cela doit se passer. Ainsi, le film de Ole Endresen est très prévisible dans ce qu’il va nous raconter. Et pourtant, malgré tout ceci, le metteur en scène arrive à livrer un film qui est attachant et devant lequel on va passer certes un petit moment, mais un bon moment.

Derrière son histoire basique, « Le Roi du Curling » est un film qui sait se faire attachant avec cette bande de loosers sur le retour. Le film aborde l’amitié dans les grandes largeurs et l’on se plaît à suivre cette bande de potes, tout plus frappadingues les uns que les autres. Ole Endresen dresse un ensemble de portraits hauts en couleurs qui nous font sourire, d’autant plus que les comédiens s’en donnent à cœur joie, plongeant dans une caricature contrôlée souvent très amusante.

Le film est aussi doté d’un humour qui, si parfois il est un peu lourd, la plupart du temps, il fait mouche et se fait très amusant. Avec cette histoire de sportif qui tombe dans la folie à force de perfectionnisme, Ole Endresen arrive sans mal à nous faire sourire, injectant dans son film des scènes décalées et loufoques. Des scènes qui arrivent même à se faire tendues, où l’on peut se demander quand est-ce que le personnage va finir par craquer. D’ailleurs, on attend ces moments-là avec une petite pointe de sadisme bienvenue.

Ce « … Roi du Curling« , c’est aussi et surtout Atle Antonsen qui campe-là un personnage tout en tocs, délires, colère et autres hallucinations tordantes. Ces coéquipiers et potes de toujours sont eux aussi très amusants, avec notamment un coup de cœur pour Harald Eia qui tient sûrement le personnage le plus fêlé de la bande. À noter aussi la présence de Ane Dahl Torp, excellente comédienne norvégienne vue dans une pelletée de films, et qui mériterait bien plus de lumière.

Du côté de sa mise en scène, malgré un côté loufoque, Ole Endresen fait très simple et s’il tient quelques idées intéressantes et amusantes, notamment dans les parties de curling, sur l’ensemble, son film est très basique. Or, malgré ça, l’ensemble dégage un certain charme qui nous envoûte.

Simple et efficace, donc, très court, à peine une heure dix de film, pour son premier long-métrage Ole Endresen livre un film basique et sans grande surprise d’un côté, et de l’autre, il nous entraîne dans un film amusant, haut en couleurs, tenu par des personnages loufoques à souhait et qui se fait original dans la discipline qu’il met en lumière. Alors entre défauts et qualités, entre haut et bas, entre humour tordant et gags qui peuvent tomber à plat, ce « … Roi du Curling » nous fait passer un chouette petit moment. Une petite curiosité à découvrir si l’envie vous en dit.

Note : 12/20

Par Cinéted

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