octobre 14, 2025

Slumber Party Massacre – Faux Film « Culte »

Titre Original : The Slumber Party Massacre

De : Amy Holden Jones

Avec Michelle Michaels, Robin Stille, Michael Villella, Debra de Liso

Année : 1982

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Comédie

Résumé :

En l’absence de ses parents, Trish Devereaux invite chez elle quelques amies de son équipe de basket… pour une soirée entre filles ! Ses deux voisines et leurs petits amis, n’étant pas conviés, observent jalousement les préparatifs de l’autre côté de la rue, et préparent une intrusion inopinée, histoire de leur causer une petite frayeur. Mais tout ce petit monde ignore qu’un évadé de l’hôpital psychiatrique a lui aussi l’intention de participer à sa manière à la petite partie… emmenant avec lui son infernale foreuse mécanique pour transformer cette nuit en hurlements de peur et de mort !

Avis :

On a toujours tendance à croire que les films d’horreur des années 80 sont tous des réussites. S’il faut bien dire qu’il y a eu une émancipation du genre à cette époque, avec la naissance de franchises cultes (Freddy, Jason et consorts), comme tout art qui se respecte, il y a aussi eu des navets et des films que l’on peut qualifier de tanné. Et sans trop savoir pourquoi, de temps à autre, on a droit à une remise en question sur ces mauvais films pour dire qu’ils ne sont pas si mauvais. Prenons en exemple Slumber Party Massacre, sorti en 1982 sous le titre Fête Sanglante en France. Le film d’Amy Holden Jones va connaître un petit succès, à un tel point qu’il connaîtra deux suites, et même un remake datant de 2022, signifiant peut-être que le film est digne d’intérêt. Mais est-ce vraiment le cas ?

Très clairement, ce film tient plus du fantasme que du véritable bon long-métrage. Slasher typique des années 80, Slumber Party Massacre possède un scénario qui tient sur un post-it. En gros, on suit des étudiantes qui organisent une fête chez l’une d’entre elles, laissant sur le carreau une voisine nouvellement arrivée, et des garçons libidineux. En même temps, on apprend par la radio et les journaux qu’un détraqué auteur d’une tuerie de masse s’est évadé d’un hôpital psychiatrique, et comme par hasard, il revient armé d’une perceuse de chantier pour zigouiller de la donzelle. Et c’est tout. Le film se contente simplement de raconter le massacre de quelques personnes par un fou furieux qui tue par simple plaisir. Alors certes, des scénarios de cet acabit, on en a déjà vu des bons, encore faut-il avoir de bons personnages, ainsi qu’une bonne ambiance et mise en scène.

« un scénario qui tient sur un post-it »

D’entrée de jeu, Amy Holden Jones joue avec les instincts les plus primaires des spectateurs de film d’horreur. C’est-à-dire que dès le deuxième plan, on a des nichons en regardant l’une des jeunes femmes du film enlever son pyjama pour mettre un t-shirt. Si on peut se dire que les années 80 étaient assez libres sur la nudité, le plan demeure gratuit, et sans réel intérêt pour présenter le personnage. Par la suite, on a droit à un match de basket, puis aux douches des filles, où la réalisatrice va filmer cette séquence en toute impunité, baissant volontairement la caméra pour montrer des culs. Encore une fois, cela ne sert en rien l’intrigue, ni même les protagonistes, dont on va rapidement se foutre. Déjà parce que ces nanas sont interchangeables, mais en plus elles ne possèdent aucun background intéressant. Pire, leurs seules discussions concernent les garçons, et rien d’autre.

C’est bien simple, les femmes sont réduites à des nénettes avides de cul, mais jouant les prudes devant des garçons qui ne pensent qu’au cul. Un bien triste constat qui consiste à rendre l’ensemble très peu impliquant. Comment ressentir de l’empathie pour ces personnages, alors qu’ils sont inintéressants et vides ? Et le pire dans tout ça, c’est qu’il en va de même avec le tueur, qui devrait occuper le centre des intérêts, mais qui s’avère d’une bêtise crasse. C’est juste un malade mental qui tue parce qu’il aime ça. Il n’a pas d’aura particulière, pas de masque, pas de gimmick un peu drôle, c’est juste un type lambda. Cela aurait pu marcher en se disant que ce monstre peut être n’importe qui dans la société, mais il est tellement lisse, et l’acteur essaye tellement d’en faire des caisses que ça ne marche pas.

« Même l’humour est lourd, avec des potiches »

En filigrane, on veut nous faire croire que le film est une ode au féminisme, puisque ce sont des femmes qui vont faire combat commun pour tuer un supposé violeur. Mais ce n’est pas en mettant des cruches que cela va aider à la compréhension de ce message caché. Tout comme on comprend aisément le fait que la perceuse soit le symbole phallique du tueur. Plusieurs plans laissent peu de doute sur cela, notamment lorsqu’il tient le foret entre ses jambes. Mais est-ce que ça en fait un film profond pour autant ? Non. Et on ne peut pas non plus se rattraper via la mise en scène, terriblement banale, avec des effets gores très timides, et des morts attendues. Même l’humour est lourd, avec des potiches qui font des répliques inappropriées comme le coup de la pizza tenue par le cadavre du livreur.

Au final, Slumber Party Massacre a bon être sorti dans les années 80 et avoir un petit statut de film culte, il n’en demeure pas moins un mauvais slasher. Se voulant féministe mais présentant des cruches, se voulant sanglant mais restant très timide dans ses effets gores, se voulant effrayant mais doté d’une mise en scène cheap à souhait, on peut dire que le film coche toutes les cases du mauvais long-métrage. Ajoutons à cela un tueur qui n’a aucun charisme et un côté vieillot, difficile de croire que le film d’Amy Holden Jones ait pu avoir deux suites au cours des années 80. Bref, une amère déception.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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