De : Anthony Marciano
Avec Max Boublil, Géraldine Nakache, Malik Bentalha, Ary Abittan
Année : 2015
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
Robin des Bois est un sale type. Lui et son compère Tuck ont une éthique très claire dans la vie : ils ne volent que les pauvres, les femmes ou les vieux. Le reste ? Trop risqué. Mais même les sales types ont des rêves, et le leur est de racheter la maison close la plus courue de la ville, le Pussycat. Robin, que rien n’arrête lorsqu’il s’agit de s’enrichir, décide alors d’aller chercher l’argent là où il se trouve et projette de dévaliser la caisse des impôts de Nottingham. Mais sa rencontre avec le gang de Sherwood, des justiciers qui eux volent les riches pour donner aux pauvres, va contrarier ses plans. Petit Jean, Marianne et leurs amis ont en effet eu exactement la même idée que lui : braquer le Shérif de Nottingham. La (vraie) légende de Robin des Bois peut enfin commencer !
Avis :
La comédie française, au cinéma, ça n’a pas toujours été une grande histoire d’amour. Si on retrouve des films cultes de chez culte comme Les Bronzés ou Le Gendarme de St-Tropez, on a droit, et cela depuis bien une trentaine d’années, à des comédies totalement ratés et qui peuvent mettre mal à l’aise. Aujourd’hui, si on jette un œil aux différents succès populaires dans la comédie française, on a les poils qui se hérissent. Entre des comédies bien de droite ou des délires moqueurs et qui transpirent l’homophobie, on n’est pas franchement gâté. Alors oui, certaines sortent du lot, comme Les Gamins avec Max Boublil et Alain Chabat, mais dans la majorité des cas (et je parle de succès populaire), on est dans la fange la plus obscure. La preuve avec cette version de Robin des Bois.
La purge
L’entré en matière du film laisse déjà à désirer. On va voir une jeune femme qui court dans les bois et qui tente d’échapper à un type. Robin la sauve et lui prend en échange tout son argent et ses champignons. En fait, on assiste à un coup monté par Robin, qui est un malfrat et qui vole les gens avec son partenaire pour pouvoir racheter un bordel. Dès le départ, l’un des héros les plus fétiches du cinéma va se faire massacrer par un scénario inconvenant. On va vite se rendre compte que Max Boublil et Anthony Marciano, amis à la ville, ont tenté de tourner en dérision le héros pour le rendre antipathique. On a donc droit à un Robin roublard, voleur, queutard et complètement con. Et dès le départ, on va prendre en grippe ce personnage qui n’a rien, mais absolument rien, de sympathique, pas même ses répliques qui se veulent drôles.
Il faut dire que la suite de l’histoire est une catastrophe ambulante. Robin fait un gros coup avec des brigands de grand chemin qu’il arnaque. Il rachète alors le bordel mais il est dans le collimateur du shérif de Nottingham. Les brigands se rendent compte du coup fourré de Robin et décident de lui faire payer sa trahison. Et pour s’en sortir, Robin va devoir rembourser sa dette envers eux en trouvant de l’argent et en fomentant des coups. En bref, c’est constamment une histoire d’arnaque, de vol et de blagues vaseuses qui ne fonctionnent jamais. L’histoire est horripilante car elle n’est qu’une succession de saynètes qui se veulent drôles et qui tentent, tant bien que mal, de faire avancer une intrigue qui n’en est pas vraiment une. Difficile dès lors d’éprouver la moindre sympathie pour une histoire écrite avec l’urètre.
La grosse purge
Si au moins, malgré un scénario anémique, on aurait pu avoir une belle mise en scène, mais même pas ! On va vite se rendre compte que c’est le premier film en costume de Malik Bentalha et Max Boublil tant ils semblent mal à l’aise là-dedans. Mais à la rigueur, les décors et les costumes sont les seules choses bien du métrage. Car pour le reste, c’est une horreur. Les plans sont moches. La lumière est anecdotique. La photographie est basique. Les combats sont ridicules. La mise en scène est tout sauf dynamique et on se fait grandement chier devant ce film. Et les acteurs sont catastrophiques. Max Boublil est inconsistant et pense certainement être dans un film de potes tant il est mauvais. Il n’a aucun charisme et récite ses textes comme un débutant. D’ailleurs, les dialogues sont aberrants et le montage donne l’impression d’une troupe de théâtre amateur. Le premier passage dans le bordel avec le dialogue entre Boublil et Timsit en est l’exemple parfait.
Mais il en va de même avec les autres acteurs/personnages. Gérard Darmon surjoue constamment dans le rôle du méchant. Il essaye de se rendre drôle en ayant parfois une voix aigüe, mais ça ne marche jamais. A quel moment le réalisateur et Darmon ont trouvé drôle de lui faire imiter une moto quand il râle ? Géraldine Nakache est totalement transparente, et seul Ary Abittan s’en sort dans un rôle qui n’est pas comique. Alors bien évidemment, il s’en sort, mais il n’est pas exceptionnel non plus. Mais globalement, le casting, pourtant luxueux, est d’une pauvreté incroyable. Et que dire des seconds couteaux qui ont deux répliques et qui tentent de faire rire avec des vannes qui ont toujours une base sur le cul.
La purge ultime
Car une comédie est bonne si elle fait rire. Or, ici, le rire sera aux abonnés absents. Ou si l’on rit, c’est de nervosité. Car rien, absolument rien, n’est drôle dans ce film. Toutes les vannes sont à base de « je baise des chèvres » ou encore de « tu dis ça parce que je suis homosexuel » et de poursuivre avec des « c’est bien ton bâton que je sens ? ». Bref, des délires qui tournent constamment autour du cul, de l’homophobie ou encore du physique des gens. On nous répètera jamais assez que Marianne est moche (alors que bon, Géraldine Nakache, c’est un peu un canon…), puis de renverser cela en faisant tomber Robin amoureux d’elle, pour nous expliquer que l’amour intérieur est plus fort que l’extérieur. C’est dramatiquement nul, c’est de mauvaise foi et le film accumule constamment les fautes de goût. Sans parler de la bande original, qui se veut moderne et ne colle pas à l’ambiance générale du film.
Au final, Robin des Bois la Véritable Histoire est une purge insupportable, l’une des pires choses que l’on puisse voir dans sa vie. Le film n’est jamais drôle, il est écrit avec le cul et il est constamment gênant dans ce qu’il propose, aussi bien dans son humour que dans sa mise en scène. Film de potes qui vire à l’orage, ce Robin des Bois se termine en plus par un pied de nez à une comédie musicale que tout le monde a déjà oublié. Pour dire à quel point ce genre de comédie fantoche ne sert absolument à rien, si ce n’est à gaspiller l’argent du CNC.
Note : 01/20
Par AqME