mars 29, 2024

A Fond

De : Nicolas Benamou

Avec José Garcia, André Dussollier, Caroline Vigneaux, Vincent Desagnat

Année : 2016

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Une famille embarque dans son monospace flambant neuf, au petit matin, afin d’éviter les embouteillages pour les vacances d’été. Tom, le père, enclenche son régulateur de vitesse électronique sur 130 km/h. Au moment où une dernière bourde de Ben, le beau-père, pousse Julia, excédée, à demander qu’on fasse demi-tour, Tom s’aperçoit qu’il ne contrôle plus son véhicule. L’électronique de bord ne répond plus, la vitesse est bloquée à 130 km/h. Toutes les manœuvres pour ralentir la voiture emballée restent sans effet. Une voiture folle, six passagers au bord de la crise de nerfs et un embouteillage monstre qui les attend à moins de deux cents kilomètres de là…

Avis :

Nicolas Benamou est le réalisateur de comédie française qui a le vent en poupe. Si son premier film, « De l’huile sur le feu« , est passé totalement inaperçu lors de sa sortie en salle en 2011, Nicolas Benamou s’est énormément rattrapé avec son deuxième film, devenu culte pour beaucoup, puisqu’il s’agit de la comédie carton de 2014, « Babysitting« . Il a aussi réalisé sa suite, qui fut tout autant un carton.

Laissant son pote Philippe Lacheau, Nicolas Benamou est de retour fin 2016 pour une nouvelle comédie déjantée. Une comédie emmenée cette fois-ci par un José Garcia toujours aussi survolté.

Avec « À fond« , Nicolas Benamou tenait une idée pour le moins sympa et originale, et il avait de quoi nous amuser avec cette famille bloquée « À fond » sur l’autoroute du soleil. Mais c’est avec un drame absolu, inqualifiable même, qu’on découvre une comédie ringarde en tout point, dotée de gags lourdingues qui ne font rire plus personne. Et alors que son film ne fait qu’une heure et demie à peine, on va la sentir passer. On ressort de la salle catastrophé et en colère, hanté par la lourdeur de ces comédiens et le néant de son scénario qui se noie dans le cliché et qui s’est voulu drôle…

Sept heures et demi, un samedi de départ de grandes vacances. La famille Cox embarque à bord du nouveau monospace flambant neuf que Tom, le père de la famille, vient de se payer. Alors que la famille roule depuis un bout de temps, qu’elle a eu le temps de se disputer, se rabibocher, et même embarquer une inconnue gothique, le régulateur de vitesse de la voiture tombe en panne et reste bloqué à cent trente kilomètres/heure. Comment arrêter cette voiture folle, surtout que des bouchons s’annoncent plus loin ?

« À fond » est donc la nouvelle comédie déjantée et sans limite que nous offre Nicolas Benamou en guise de cadeau de noël. Mais à la sortie de la salle de cinéma qui nous projetait ce moment de détente annoncé, les rires espérés laissent place à une marche mortuaire, tant la catastrophe, la colère et la consternation sont au rendez-vous.

Ridicule, ringard, beauf, insupportable, dépassé et avorté avant même d’avoir vraiment commencé, alors même que le film pouvait avoir de la gueule.

Pourtant, avant même de parler de la médiocrité de cette énième comédie, il faut toutefois reconnaitre à Nicolas Benamou le fait d’avoir osé essayer quelque chose en voulant offrir un huis-clos routier qui a une certaine gueule. La réalisation est belle, et démontre une certaine envie de voir grand. « À fond« , c’est un film qui est bourré d’idées neuves pour offrir un bon cinéma d’action par exemple. Quand on regarde le film, on sent que les mecs ont mis les moyens pour que le spectacle soit au rendez-vous. Et si le film ne s’était pas vautré dans la comédie abusive et clichée au possible, il aurait pu être intéressant, mais hormis l’idée de base et cette réalisation-là, il n’aura malheureusement rien pour lui.

Ne cherchez pas un scénario, il n’y en a pas, le principe étant de filmer José Garcia et sa petite famille dysfonctionnelle, s’engueulant à tout-va sur des propos totalement insignifiants et bêtes au possible, pour ne pas dire que parfois, cela n’a aucun sens. Et bien entendu, tout le monde s’engueule dans une bagnole lancée sans pouvoir l’arrêter.

Alors bien sûr, il faut habiller le film pour atteindre l’heure et demie qu’une comédie de cet acabit doit durer. Nicolas Benamou nous gratifiera donc d’un péage à passer « À fond », et un bouchon au final et c’est tout… Vraiment tout. Bon, il y a bien quelques coups de volant à gauche, quelques coups à droite, deux ou trois éraflures de barrière, un gros beauf hystérique lancé à leur trousse et des gendarmes habités par la connerie. Et le reste du film est habillé de bêtises affligeantes, de dialogues débiles et surtout d’intrigues dont on se fout royalement. Et en plus de s’en foutre royalement, certaines de ces intrigues n’ont aucun sens et arrivent dans le film comme ça, de manière totalement gratuite, un peu comme si leurs présences pouvaient être drôles… Mais non, il ne suffit pas que ce soit absurde ou débile pour être drôle.

La consternation que ce film provoque ira alors encore plus loin, car « À fond » est emmené par des acteurs totalement à la ramasse. Entre ceux qui en font clairement de trop, mention à José Garcia, ceux dont la présence ne sert à rien, mention à Charlotte Gabris, dont le personnage et la situation dans laquelle elle est introduite est incompréhensible… Ceux qui sont insupportables et s’enferment dans le propre cliché, mention à Florence Foresti, qui décroche la palme de la ringardise, dans un rôle débile au possible qui est présente à l’écran uniquement pour justifier le bagou de Foresti. Et enfin, la palme de la tristesse, car « À fond » nous offre malheureusement un André Dussollier sorti de sa cabine d’UV, qui est terriblement mauvais. « À fond » a réussi à rendre un acteur aussi immense qu’André Dussollier mauvais, c’est à peine croyable et en prime, son personnage n’a aucun sens…

Quand on ressort de la salle après cette très longue heure et demie de consternation devant laquelle, on n’a pas souri une seule fois (c’est quand même un exploit pour une comédie), on ne sait quels sentiments choisir entre la tristesse, l’agacement, la colère ou encore la haine, face à un film qui partait sur une idée sympa et qui s’est viandé en beauté et surtout en lourdeur et cliché.

Note : 04/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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