avril 28, 2024

La Légende d’Hercule

Titre Original : The Legend of Hercules

De : Renny Harlin

Avec Kellan Lutz, Scott Adkins, Liam McIntyre, Liam Garrigan

Année : 2014

Pays : Etats-Unis

Genre : Péplum, Fantastique

Résumé :

Hercule est le fils de la reine Alcmène que lui a donné Zeus en cachette du roi Amphitryon pour renverser celui-ci une fois l’enfant devenu adulte. Amoureux d’Hébé, Hercule est trahi par le roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieu est exilé et vendu comme esclave. Devenu gladiateur et renversant tous ses adversaires, Hercule, avec l’aide de Sotiris, son compagnon d’armes, va tenter de libérer le royaume de la tyrannie d’Amphitryon, arracher Hébé aux griffes de son frère, et prendre enfin sa vraie place, celle du plus grand héros que la Grèce ait jamais connu…

Avis :

On ne peut pas dire que la carrière de Renny Harlin soit parcourue de succès. Pourtant, il se fait remarquer à la fin des années 80 avec le quatrième volet des Freddy (Le Cauchemar de Freddy), puis il confirme avec 58 Minutes pour Vivre, le deuxième opus de la saga des Die Hard. Par la suite, le réalisateur va connaître un véritable chemin de croix, enchainant les échecs critiques et publics avec notamment L’Ile aux Pirates, puis Au Revoir, à Jamais. De là, malgré des films avec gros castings, le pauvre Renny Harlin ne va jamais retrouver sa gloire d’antan, jusqu’à finir par partir en Chine pour faire quelques métrages au début des années 2020. Avant cette période, le cinéaste a voulu pondre sa version de la légende d’Hercule, fasciné par le personnage et la mythologie en règle générale. Il aurait mieux fait de se passionner pour autre chose.

La première chose qui frappe quand on commence le film, c’est bien évidemment ses effets spéciaux. Sorti en 2014, on a pourtant l’impression de suivre un film qui date des années 80. Dès le départ, nous faisons face à une bataille, et la caméra plane au-dessus du champ en allant vers l’avant, pour ensuite voir s’affronter deux rois. Non seulement les incrustations sont dégueulasses, mais en plus de cela, les mouvements sont ignobles, avec une absence totale de parti pris graphique. En fait, on a la sensation de suivre un film des studios Asylum tant c’est moche et mal fait. De plus, le film est pensé pour la 3D, ce qui force certains passages et effets spéciaux qui ne sont pas adaptés pour la 2D. Le coup d’Hercule qui met des coups de blocs de pierre dans la tronche des ennemis en est un exemple parmi tant d’autres.

« Renny Harlin succombe très facilement au kitsch et aux effets nanardesques. »

Mais le fait que ce soit vilain n’est finalement qu’un écran de fumée qui cache encore bien d’autres surprises, comme la mise en scène par exemple. Renny Harlin succombe très facilement au kitsch et aux effets nanardesques. Les ralentis sont très nombreux et n’apportent strictement rien à l’histoire ou à la réalisation. On se doute bien que le réalisateur veut mettre de l’impact dans les combats, mais cela ralentit le rythme et n’apporte pas réellement de plus-value. Pire, on sent les passages obligés, et l’ensemble manque d’honnêteté. Mais le pire réside dans les scènes d’amour. Là on sombre dans le soap immonde, à la limite d’images pornos softs, avec en prime une lumière blanche/rose affreuse et un Kellan Lutz torse nu qui passe son temps à sortir de l’eau. C’est d’une naïveté incommensurable et on sent que Renny Harlin n’a pas vraiment d’idées pour marquer ces instants doux.

D’ailleurs, en parlant de l’acteur principal, il y a là aussi un gros problème de casting. Si Kellan Lutz est tout en muscles (et peut faire frémir la daronne campagnarde), il demeure un piètre acteur qui n’a aucune expression faciale et se contente de sourire en coin pour marquer ses émotions. Dire que la même année, on avait Dwayne Johnson dans le même rôle, la comparaison fait mal. Pour l’accompagner dans cette galère, on a un Liam McIntyre complètement effacé qui ne sert à rien à part prendre des coups dans la tronche. Puis Gaia Weiss, qui joue l’amoureuse, source de toutes les convoitises, est aussi expressive que son amoureux. Et que dire de ce pauvre Scott Adkins, qui passe son temps à beugler et qui n’a aucun intérêt dans ce rôle de bad guy, si ce n’est faire quelques arts martiaux. On a connu l’acteur plus investi et inspiré.

« Le scénario de ce film est une vaste blague. »

Histoire de couronner le tout, le scénario de ce film est une vaste blague. On pourrait même dire une grosse fumisterie. En fait, on a droit à la sempiternelle ritournelle du demi-frère jaloux et amoureux de la même nana que son frère surpuissant, don des dieux pour destituer son père despote. Rien de bien neuf donc, et surtout, on a l’impression que certaines scènes sont là pour faire du remplissage. Le combat dans la fosse pour gagner son billet retour en Grèce est d’une banalité affligeante et le script délaisse même quelques personnages secondaires en cours de route. En fait, Renny Harlin vise l’efficacité et veut aller vite, mais il oublie comment narrer une histoire épique, avec un type puissant et bon. De plus, il n’y a pas vraiment de thèmes intéressants qui peuvent se retrouver dans notre société actuelle. Le vide, tout simplement.

Au final, La Légende d’Hercule est un très mauvais film, à la limite du navet. Rien ne vient sauver le long-métrage du naufrage, entre des effets spéciaux immondes (pauvre lion de Némée), une histoire d’amour déjà vue, des personnages inintéressants et une mise en scène qui est complètement à côté de la plaque. On savait que Renny Harlin n’était pas en grande forme, mais cela se confirme pleinement, et fait presque de la peine, tant le film ne possède rien pour lui.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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