De : Coline Serreau
Avec André Dussollier, Michel Boujenah, Roland Giraud, Philippine Leroy-Beaulieu
Année : 1985
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
« Un copain déposera un colis et passera le reprendre plus tard ». Tel est le message laissé par Jacques, avant son départ pour le Japon, à ses deux compères Pierre et Michel avec lesquels il partage un luxueux appartement. Comme prévu, le colis arrive et à la stupéfaction générale, il s’agit d’un bébé… Adieu liberté et aventures sans lendemain…
Avis :
Célèbre actrice et surtout réalisatrice française, étrangement, je dois bien avouer que je connais mal le cinéma de Coline Serreau, puisque jusqu’à maintenant, je n’ai vu que « Saint Jacques… La Mecque« , que j’avais plutôt bien aimé, et « Chaos« , que j’avais parfaitement détesté. Coline Serreau est une cinéaste qui a débuté dans les années 70 avant de connaître un fort succès avec son troisième film, le césarisé « 3 hommes et un couffin« , puis par la suite, dans les années 90 avec « La belle verte« , puis surtout « La crise« .
Troisième film de Coline Serreau, « 3 Hommes et un couffin » est un de ces films qu’on appelle culte, et voire même plus loin, un classique du cinéma français des années 80. Détenteur de trois César, dont meilleur film, meilleur acteur dans un second rôle pour Michel Boujenah, et meilleur scénario original, « 3 hommes et un couffin » est une petite comédie de laquelle je ressors amusé, mais aussi partagé. S’il y a beaucoup de tendresse qui s’échappe de cette histoire, notamment chez ces trois hommes qui apprennent malgré eux la paternité, je dois aussi dire qu’une grande partie de son intrigue a bien du mal à tenir la route, et derrière ça, les années, et sûrement le fait que je le découvre que maintenant, n’ont pas aidé le film qui a pris un petit coup de vieux.
Jacques, Pierre et Michel sont trois trentenaires qui vivent en coloc dans un grand appartement parisien. Les mots d’ordre de leur vie, c’est la fête, les aventures sans lendemain, et surtout aucun engagement si ce n’est que l’amitié. Un jour, alors que Jacques part pour le Japon, il laisse à ses copains un mot qui dit ceci : Un ami passera déposer un colis dimanche, et un autre passera le prendre jeudi… Le colis en question arrivera bien dimanche, et à la surprise générale, c’est Marie, une petite fille de quelques mois à peine… Fini la bringue pour quelques jours, ou plus encore, car il va y avoir un quiproquo et pas mal d’aventures…
C’est parfois compliqué de découvrir des classiques, notamment, je trouve, dans la comédie, car si l’on n’a pas grandi avec ces films, bien souvent ils ne nous font pas le même effet. J’avais ressenti ça avec « La cité de la peur« , que j’ai découvert en salle pour ses vingt-cinq ans, qui m’avait amusé, mais pas autant qu’il aurait dû, et avec le film de Coline Serreau, c’est un peu la même chose.
« 3 hommes et un couffin » est une comédie pétillante, qui fonctionne grâce à son trio d’acteurs, dont il se dégage beaucoup de tendresse. Il faut dire que la réalisatrice a sorti de beaux arguments en réunissant Roland Giraud, André Dussollier et Michel Boujenah. Les trois comédiens sont top, et derrière ça, leurs personnages sont aussi drôles qu’ils sont touchants. Ces trois potes qui refusent l’engagement, et encore moins l’idée d’enfants, vont petit à petit changer d’optique et apprendre la paternité et surtout le bonheur qu’apportent des enfants. De ce côté-là, le film est très bien écrit, avec des personnages nuancés, qui basculent et qui se voilent la face. Certes, on sait très bien où ça va aller, on pourrait dire que c’est facile, mais en même temps, on n’aurait pas voulu voir cette histoire autrement.
Du côté de l’apprentissage de la paternité, ça donne aussi lieu à des moments assez drôles, comme le coup de la pharmacienne, la nurse génialement jouée par Dominique Lavanant, ou encore les couches, les biberons, ou la réaction des amis. Bref, il y a de belles choses dans ce scénario, mais comme je le disais plus haut, il y a aussi d’autres choses qui le sont moins, comme ce quiproquo par exemple avec le colis livré qui va donner naissance à une enquête de police qui ne tient absolument pas la route. S’il y a bien quelques passages drôles, comme la came dans les couches, sur l’ensemble de l’enquête et des problèmes ou rebondissements que ça apporte à l’intrigue, ça ne marche pas, c’est assez lourd et derrière ça, c’est abandonné en cours de films.
Ça donnerait presque l’impression que le Coline Serreau a écrit ça pour donner un plus à son film, comme si l’idée de ne faire qu’un film sur trois mecs qui découvrent un bébé sur le palier de leur porte n’était pas assez pour tenir sur une heure et demi. C’est dommage, car en plus de ça, c’est cette partie-là qui a le plus mal vieilli.
Et en parlant de vieillissement, si le film est drôle et allie bien l’humour à la tendresse, de manière générale, l’ensemble a pris un coup de vieux. La mise en scène de Coline Serreau est, comme je le disais, parfois pétillante et d’autre fois le film traîne un peu de la patte. Je ne vais pas revenir à ce qui tourne autour de l’enquête de police, mais une fois celle-ci abandonnée, le film nous amuse une petite heure, puis d’un coup, avec le retour d’un personnage des États-Unis, on a l’impression que le film tombe à plat, et traîne en longueur pour aller vers un final qu’on voyait tant arriver. Certes, on n’aurait pas aimé que le film se termine autrement, mais pour en arriver à cette conclusion, « 3 hommes et un couffin » met bien une vingtaine de minutes, en tournant en rond, et c’est dommage, car là encore, ça abîme un peu l’ensemble.
Du coup, je ne regrette pas de m’y être arrêté, car même s’il n’est pas aussi drôle et instantanément culte que je l’aurais aimé, il n’en reste pas moins que ces « 3 hommes et un couffin » est une petite comédie somme toute sympathique. Une comédie qui m’a plus touché que fait rire, notamment avec cet apprentissage de la paternité pour ces trois fêtards qui fuyaient toute responsabilité, et derrière ça, le film traite de thèmes intéressants, toujours du point de vue de la paternité et des hommes. Après, il y a des défauts de rythme, il y a une enquête qui ne tient pas la route, quelques traits grossis et de manière générale, le film a pris un coup de vieux.
Note : 11/20
Par Cinéted