mars 19, 2024

The Return

De : Asif Kapadia

Avec Sarah Michelle Gellar, Sam Shepard, Peter O’Brien, Adam Scott

Année : 2007

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Joanna Mills est une jeune femme du Midwest, à la forte personnalité, décidée à découvrir la vérité qui se cache derrière les visions de plus en plus terrifiantes qui la hantent. Elle a entamé une belle carrière comme représentante dans une société de camions. Mais sa vie privée est difficile ; éloignée de son père, harcelée par son ex-petit ami, peu entourée, Joanna craint de perdre le contrôle.
Elle voit, et ressent, le meurtre brutal d’une jeune femme qu’elle n’a jamais rencontrée, aux mains d’un tueur sans merci – un homme qui semble avoir choisi Joanna comme sa prochaine cible.
Décidée à se battre, Joanna est guidée par ses cauchemars jusqu’à la ville natale de la jeune femme assassinée : La Salle, au Texas. Une fois là-bas, elle est attirée par un étranger, Terry et va découvrir que certains secrets ne peuvent être enterrés, certains esprits ne peuvent mourir, et que le meurtre qu’elle cherche à élucider est peut-être bien le sien.  

Avis :

Certaines actrices et acteurs, de par leur choix de carrière, se retrouvent souvent cantonnés à des rôles dans un seul genre. Cela a donné naissance aux scream queens, mais aussi à des comédiens qui ont su cristalliser autour d’eux une sorte d’attente, d’aura sur leurs projets. On pense bien sûr à Robert Englund, Vincent Price ou encore Adrienne Barbeau. Plus récemment, on pourrait presque compter sur Sarah Michelle Gellar. L’actrice se fait connaître du grand public via la série Buffy Contre les Vampires, puis elle va ensuite essuyer les plâtres de plusieurs productions fantastiques ou horrifiques. Même dans la comédie, comme Scooby-Doo, on retrouve des éléments d’épouvante. Bref, l’actrice est toute désignée pour jouer les héroïnes torturées dans des films de plus ou moins grande ampleur, et malheureusement, ce n’est pas souvent payant. En atteste The Return, un thriller horrifique soporifique datant de 2007.

Ici, l’actrice joue Joanna Mills, une jeune femme qui fut traumatisée par un accident lorsqu’elle était enfant. Persuadée d’être poursuivie par un homme qui lui veut du mal, elle arrive à se défaire de ces images en se scarifiant. Vingt ans plus tard, la jeune femme brille dans son boulot et doit se déplacer dans sa ville natale au Texas. Manque de bol pour elle, les hallucinations reviennent, son ex vient la harceler et elle tombe en émoi face à un homme qui se traine un lourd passif. Bref, c’est la loose, et tout le film va jouer sur ces hallucinations pour développer deux intrigues en parallèle. Car on va vite comprendre que les visions de l’héroïne sont liées au passé d’une femme qu’elle ne connait pas, et elle va vivre sensiblement la même chose. Le coup du fantôme messager, on connait déjà.

Et c’est là-dessus que le film n’arrive jamais à nous embarquer. Fonctionnant principalement sur son twist final pour nous expliquer les tenants et les aboutissants, The Return loupe carrément le coche à cause d’une intrigue simple qui s’emmêle les pinceaux pour rien. Le script joue constamment sur les hallucinations, visuelles et auditives, de l’héroïne, qui va faire des choix complètement stupides. Le début est d’ailleurs typique des décisions hasardeuses de Joanna, puisqu’elle sort de sa voiture à cause d’une musique redondante, et se réveille au beau milieu d’un champ sans trop se poser de question. Dès le départ, on sent que le film va enchainer les maladresses pour décrire le malaise de la jeune femme. Malaise qui visiblement ne la hante pas trop, arrivant très vite à faire la part des choses, entre son boulot, son père qu’elle n’a pas vu depuis longtemps, ou encore sa meilleure amie.

Le film mise alors beaucoup sur sa mise en scène, et les effets de transition qui sont là pour nous perdre, comme Joanna. Le passage d’un bar à un autre, plus rétro, les moments où elle se sent poursuivie par un homme dangereux, tout concorde à nous faire vivre son enfer. Mais un enfer qu’elle combat bon gré mal gré, sans que cela ne l’affecte vraiment. Le personnage de Joanna est antipathique à souhait, et on ne sent jamais sa détresse. Pour preuve, son ex vient la harceler, il se fait casser la gueule, et elle en éprouve presque du plaisir, le laissant se faire battre quasiment à mort. Comment, dès lors, ressentir de l’empathie pour cette femme qui s’affole et se calme en un clin d’œil. D’ailleurs, on a même parfois l’impression qu’elle est autiste, tant elle passe d’un état à un autre.

Outre ce personnage central qui est clairement pénible à suivre, le film ne propose pas vraiment d’alternative ou de personnages secondaires. Le père devient rapidement absent et n’apporte rien à l’histoire. Le tueur se révèle sur la fin, mais arrive comme un cheveu sur la soupe, sans réelle enquête au préalable. L’ex est juste toxique mais il pourrait être absent de l’histoire que ce serait pareil. Quant à l’homme mystérieux, que l’on va confondre avec le tueur, il reste le plus intéressant, mais son background est cliché à souhait, tout comme la résolution du problème qui le montre sous un nouveau jour. Bref, on reste dans du factuel, et rien ne viendra apporter sa pierre à l’édifice. C’est très intriguant de voir qu’un film n’arrive pas à proposer autre chose que des personnages vides et sans intérêt.

Reste alors l’ambiance et les effets de peur. Là encore, on est dans le fond du fond. Le cinéaste utilise des teintes grises pour poser une ambiance triste et lourde. Cela empêche réellement le film de prendre de l’ampleur et alourdit le propos, enfermant tout ce petit monde dans une dépression qui ne sert à rien. On aura droit à quelques jumpscares fatigués et fatiguant, où Joanna va voir le reflet d’une autre femme dans le miroir, histoire de flouter les limites entre présence fantomatique et possession. Mais cela n’est pas suffisamment travaillé pour susciter de la crainte ou de la peur. Pire, ces passages qui sont censés nous réveiller nous endorment plus qu’autre chose, face à une mise en scène saccadée, un montage chaotique et un désintérêt total. D’autant plus que l’on retrouve une scène qui se répète, facilitant alors un script qui tenait sur à peine une heure.

Au final, The Return est un thriller horrifique qui n’a strictement aucun intérêt. Asif Kapadia, plus doué dans les épisodes de séries ou les documentaires, livre, pour son premier long-métrage américain, une soupe imbuvable, avec une héroïne insupportable et des effets éculés qui prouvent son manque d’implication dans le projet. Déjà vu des dizaines de fois, le script n’arrive jamais à s’extirper d’une redondance dans l’intrigue et dans les choix incohérents d’une femme à la ramasse. Pénible, mou, moche et symptomatique d’une histoire qui veut piquer des idées au cinéma nippon, mais qui n’en approche jamais l’aura.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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