mai 4, 2024

Mausoleum Gate – Into a Dark Divinity

Avis :

La musique n’a pas de frontières, même lorsqu’il s’agit de musique dite extrême pour le commun des mortels. En effet, le métal s’écoute de partout, sur tous les continents, et on retrouve des groupes qui viennent d’un peu partout, surtout si l’on prend la peine d’être curieux et de sortir des sentiers battus. Néanmoins, on notera que certains pays sont plus enclins à produire du Métal que d’autres, et notamment les pays anglosaxons, ou encore teutons. Mais c’est sans compter sur l’Italie qui tire clairement son épingle du jeu. En effet, si le pays possède de nombreux groupes ayant fait leurs preuves (Lacuna Coil, Rhapsody, etc…), il y a aussi des maisons de production qui prennent des risques, à l’image de Cruz del Sur Music qui est spécialisée dans le Heavy et le Doom. Et ça tombe bien, puisque Mausoleum Gate pratique bien les deux genres.

Groupe finlandais fondé à la fin des années 2000, il faudra du temps à la formation pour trouver un label, et c’est donc en Italie que la bande pourra pleinement s’exprimer. Tout d’abord en 2014 avec un album éponyme très bien reçu par la presse, puis trois ans plus tard avec Into a Dark Divinity qui nous préoccupe aujourd’hui. Et la première chose qui frappe quand on jette un œil à la playlist, c’est le peu de chansons présentes. Uniquement six pistes, pour une durée qui dépasse les quarante minutes, on se doute bien qu’il va y avoir de longues plages. Et c’est le cas dès le démarrage avec Condemned to Darkness. Le morceau dépasse les neuf minutes, mais il va surtout implanter le style très particulier des finlandais. En effet, le début est très lent, la voix du chanteur fait un peu vieillotte et c’est assez sage.

Quand on écoute attentivement ce premier titre, on a la sensation d’avoir fait un bond en arrière, dans les années 70, et d’entendre un groupe de Doom qui a Black Sabbath pour modèle. Les références sont nombreuses, et même si on reste en deçà du célèbre groupe britannique, il est difficile de ne pas faire de comparaison. Pour autant, cette première piste attise la curiosité, notamment avec sa fin uniquement au clavier, et on se demande bien comment peut évoluer l’ensemble. Mais avec Burn the Witches at Dawn, le groupe change son fusil d’épaule et délivre un titre très court (moins de trois minutes), très rock’n’roll, qui évoque bien entendu les 70’s. Les riffs, la mélodie, le clavier omniprésent, tout respire la belle époque. Mais avec tout de même une pointe de modernité dans la vitesse d’exécution, donnant un titre efficace et ultra plaisant. Et quel court solo !

Après ce titre qui dévoile une nouvelle facette du groupe, on renoue avec les débuts via Apophis. Dépassant les dix minutes, on est ici en plein Heavy/Doom assez rugueux, qui va prendre son temps pour imposer une ambiance lourde. On retrouve tous les atours du genre, avec de nombreuses plages instrumentales qui démontrent tout le talent des musiciens qui se font plaisir, et cela malgré une production qui n’est pas toujours au top. On sent un petit budget pour l’enregistrement, et c’est un peu dommage car il y a vraiment une qualité technique impressionnante. D’ailleurs les riffs un peu plus lourds sont un peu à la traine, avec un son qui manque de finesse. On retrouvera cela avec Solomon’s Key, plus psychédélique que le reste, mais auquel le clavier prend un peu trop de place et bouffe parfois les grattes. Heureusement, le solo sera là pour redresser la barre.

Histoire de ne pas rester sur la même ligne mélodique, Mausoleum Gate propose alors Horns et on sent que c’est taillé pour la scène. Rapide, nerveux, avec des riffs pleins de fougue et une envie d’en découdre, on est bien obligé de lever les poings en l’air en faisant le signe du diable face à cet excellent morceau. Enfin, pour clôturer le tout, le groupe propose Into a Dark Divinity, un long titre fleuve de plus de dix minutes, qui renoue avec les deux autres morceaux tout aussi longs. Ici, la guitare sèche installe une ambiance douce mais insidieuse, pour ensuite laisser la place à une construction complexe qui n’est pas sans rappeler Led Zeppelin. Comme sur le premier titre, on aura droit à un long solo de clavier sur la fin, et globalement, on a envie de réécouter l’album pour déceler toutes les références du groupe.

Au final, Into a Dark Divinity, le dernier album en date de Mausoleum Gate, est une franche réussite, même si on sent que la formation a du mal à se sortir d’une bibliothèque mentale qui a façonnée tous les membres. Tout cela respire un peu trop Led Zeppelin ou Black Sabbath pour avoir une identité plus forte, et c’est dommageable. Mais en l’état, on prend un beau plaisir à l’écoute de cet album, qui présente un groupe prometteur un peu trop discret…

  • Condemned to Darkness
  • Burn the Witches at Dawn
  • Apophis
  • Solomon’s Key
  • Horns
  • Into a Dark Divinity

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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