avril 29, 2024

Alice Cooper – Road

Avis :

On ne présente plus Alice Cooper, l’un des papes du Rock, inventeur du Shock Rock en mêlant des images de films d’horreur à ses chansons, et dont la carrière s’étale sur plus de cinquante ans. Une longévité qui frôle l’indécence, tant le chanteur est toujours en forme et continue de faire des prestations scéniques impressionnantes à 75 ans aujourd’hui. Même si parfois, on frôle le grand-guignol, et que quelques sorties de route sont à déplorer, Alice Cooper reste fidèle à lui-même, quitte à encore choquer et se mettre à dos l’idéologie « woke ». Road est le 29ème album studio du type, qui s’entoure cette fois-ci de ses musiciens de tournée, pour faire quelque chose de plus pur et de plus vif. On pourra alors profiter des riffs de Nita Strauss et de jolis solos de batterie de Glen Sobel. Mais la fougue est-elle toujours là ?

On peut se poser la question, car même si Detroit Stories, le précédent album, était intéressant et plutôt un bon cru, il peut arriver de faire fausse route et de se planter à force d’être trop prolifique. Mais clairement, ce n’est pas le cas ici. Alice Cooper continue son petit bonhomme de chemin, et c’est entre égotrip et histoires de tournées que se place cet effort. Le début, avec I’m Alice, est tout ce que l’on pouvait attendre de l’artiste. On est dans un Rock calibré, qui ne recèle d’aucune surprise, mais qui fait bien le taf et permet d’enchaîner avec Welcome to the Show, bien plus rythmé et nerveux. Si on reste dans un Rock qui lorgne vers le Hard, les riffs ne sont pas lourds, et on sent une certaine retenue, notamment de la part de Nita Strauss qui veut appuyer sur la pédale.

Et en ce sens, on sent qu’Alice Cooper est un peu plus à l’écoute de ses musiciens, mais veut aussi se faire le plus varié possible. All Over the World, par exemple, fonce tête baissée dans un Blues Rock intéressant, mais qui manque un peu de nervosité. C’est marrant, c’est bien fichu, les cuivres accompagnent bien le refrain, mais l’ensemble manque de percussion. Chose qui sera réparée avec Dead Don’t Dance. Ici, les guitares se répondent bien, les riffs sont plus lourds, et on peut dire que l’on rentre dans une sorte de Heavy à tendance Southern. C’est assez incroyable de se dire qu’à 75 balais, le type continue à en avoir sous le pied, et arrive à fournir des morceaux solides. Et même d’avoir une telle ouverture d’esprit, puisqu’avec Go Away, on flirte plus avec un Punk Rock de la belle époque.

En abordant White Line Frankenstein, on renoue avec un côté virulent et bien lourd. Bien évidemment, l’arrivée de Tom Morello n’y est pas pour rien, mais la structure même du titre permet de bien la mémoriser et de chanter le refrain à tue-tête. Puis rebelote, avec Big Boots, l’artiste fournit un titre Rock léger qui contraste avec le morceau précédent. Pour autant, on retrouve l’essence même d’Alice Cooper, et c’est là le plus important. Entre les paroles, l’efficacité du refrain et l’ajout d’un piano à la Jerry Lee Lewis, on peut dire que tout s’accorde à la perfection. Chose que l’on retrouve avec Rules of the Road, où le chanteur se permet même une moquerie envers le club des 27, autour d’un Classic Rock qui bénéficie d’un joli solo et d’une rythmique dansante. Alors que The Big Goodbye va plus aller vers le Métal.

Là, on sent toute l’influence de Nita Strauss, avec un riff qui correspond plus à ce qu’elle a l’habitude de jouer en solo. Le son est lourd, ça envoie, et même le chanteur a besoin d’un peu de back-up dans les refrains pour tenir la route. Mais il s’agit de l’un des meilleurs morceaux de l’album, avec en prime un superbe solo. Par la suite, on va aller vers un Rock teinté de Hard, qui ressemble plus à la carrière d’Alice Cooper. Road Rats Forever en est un exemple flagrant, avec une superbe ligne de basse. Puis on aura droit à une ballade en compagnie de Roger Glover via Baby Please Don’t Go qui reste assez anecdotique. Heureusement, 100 More Miles renoue avec le côté grand-guignol de l’artiste, et Magic Bus se termine de façon festive, avec en prime un superbe solo de batterie.

Au final, Road, le dernier album d’Alice Cooper, est encore une fois une réussite et démontre la grande forme de l’artiste. Si quelques titres sont un peu en deçà du reste, force est de constater que la variété des styles et l’écriture ultra efficace font de ce 29ème effort studio un excellent moment, laissant aussi plus de place aux musiciens qui s’en donnent à cœur joie. Bref, Alice Cooper mérite un sacré respect pour sa longévité et sa carrière.

  • I’m Alice
  • Welcome to the Show
  • All Over the World
  • Dead Don’t Dance
  • Go Away
  • White Line Frankenstein
  • Big Boots
  • Rules of the Road
  • The Big Goodbye
  • Road Rats Forever
  • Baby Please Don’t Go
  • 100 More Miles
  • Magic Bus

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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