avril 27, 2024

Le Book Club Mortel

Titre Original : El Club de los Lectores Criminales

De : Carlos Garcia Miranda

Avec Veki Velilla, Alvaro Mel, Priscilla Delgado, Ivan Pellicer

Année : 2023

Pays : Espagne

Genre : Horreur

Résumé :

Huit amis fans d’horreur luttent pour leur vie lorsqu’un clown tueur qui semble connaître le sombre secret qu’ils partagent commence à les éliminer un à un.

Avis :

Certains films ont fait plus d’émules que les autres, et ont engendré une flopée de petits frères et de petites sœurs. En l’état, même si Scream ne fut pas le premier slasher de l’histoire, il a su en réinventer les codes et a connu un tel succès que derrière, on a eu droit à une nouvelle vague de films d’horreur plus ou moins intéressants. Et il faut croire que le nouveau Scream sorti en 2022 a réitéré le problème, puisqu’aujourd’hui, on a une poignée de slashers qui sortent, que ce soit au cinéma ou sur les plateformes de streaming. Le Book Club Mortel fait partie de ces nouveautés qui lorgnent grandement sur le film de Wes Craven (à la base) et qui n’arrive jamais à se défaire de ce statut d’ersatz du pauvre. Car oui, nous assistons ici à un naufrage dans les plus belles règles de l’art.

Le scénario est relativement simple à suivre. Huit amis font partie du même club de lecture, avec une forte attirance pour les romans d’horreur. Un beau jour, Angela se fait agresser par son prof, et pour le punir, ses amis décident de lui faire une mauvaise blague en se déguisant en clown tueur. Manque de bol, hasard de la vie, le prof passe par-dessus une balustrade et s’empale sur la statue de Cervantes. Tout le monde fait passer cela pour un accident, mais un tueur déguisé en clown apparait et tue les membres du club les uns après les autres en écrivant en même temps une fan-fiction qu’il envoie par texto. Si cette histoire ne vous rappelle rien, c’est que vous n’avez pas vu Souviens-toi… l’Eté Dernier, car les codes sont exactement les mêmes. Un lourd secret, des meurtres dans le petit groupe, et un tueur mystérieux dans le groupe.

« D’un point de vue scénaristique, c’est clairement du copier/coller. »

D’un point de vue scénaristique, c’est clairement du copier/coller et on sent même un léger plagiat sur certains aspects. Le but du jeu pour le spectateur est de ressentir du danger pour les personnages, mais aussi de trouver qui est le meurtrier parmi les huit amis. Sauf que c’est tellement mal foutu au niveau de la narration que l’on perd vite le fil, et on ne sait plus qui est qui. L’introduction en dit long sur ce point d’ailleurs, puisque tous les personnages sont indiqués avec des incrustations fluos pour les démarquer. Si cela fait écho à la trilogie Fear Street (dispo sur Netflix et c’est pas mal), ça montre bien que les protagonistes ne sont pas assez caractérisés pour marquer le spectateur. Ils remplissent tous des rôles fonctions qui va permettre au tueur de les dénommer avec facilité comme la fille canon, l’influenceur ou encore l’insolent.

Ces personnages seront un très gros point faible du film. Ils manquent tous de relief, mais surtout, ils ont tous des têtes à claques et sont insupportables. Outre celui qui se la pète et roule en moto, on aura la bombasse orgueilleuse, le rat de bibliothèque ou encore l’héroïne qui se tape un mec ténébreux bossant dans un bar. Bref, tous les clichés du genre sont réunis, et aucun protagoniste ne va sortir de son rôle. De ce fait, impossible de ressentir quoi que ce soit pour eux, ni même d’avoir peur. On s’en fiche, et même l’héroïne, pourtant victime d’un prof abusif, demeure tellement usante par ses états d’âme, que l’on espère sa mort. Et le pire dans tout ça réside dans la fin, avec la sempiternelle explication du méchant sur ses raisons de tuer, revenant alors sur le prologue, qui montrait une fille immolant sa mère.

« Le film ne propose rien de neuf et il en devient répétitif dans sa manière de tuer. »

Il semblerait clairement que le scénario ne se repose uniquement que sur son milieu, celui d’une école littéraire, où tout le monde veut devenir écrivain. On y évoque les fan-fictions, le syndrome de la page blanche ou le fait que pour raconter une bonne histoire, il faut l’avoir vécue. Malheureusement, tout cela tient plus de la note d’intention qu’autre chose et se base sur un bouquin qui semble très mauvais autour des clowns tueurs. C’est quand même dingue d’installer son histoire dans un lieu littéraire, et de finalement ne rien en faire, pas même poser des réflexions autour d’un milieu très difficile d’accès. Même la fin ne pose pas la question de la force du livre, de l’influence d’une lecture, mais préfère plonger à bras raccourcis vers une facilité déconcertante, enlevant le tout petit intérêt du film.

Et c’est dommage parce que d’un point de vue technique, le film n’est pas désagréable à regarder. Si l’on excepte les quelques courses poursuites mal fichus et les effets gores qui sont masqués par une obscurité tenace, la mise en scène de Carlos Garcia Miranda n’est pas honteuse. Certes, il abuse des aplats de rouge et de vert, s’inspire un peu trop des lumières rétros de Fear Street, mais globalement, ce n’est pas ridicule. Disons que dans le milieu de l’horreur, on a vu bien pire. Mais c’est peut-être le seul point que l’on peut retenir de ce film, qui incorpore des acteurs médiocres et n’arrive jamais à susciter la moindre peur, ni même du dégoût vie des meurtres qui se ressemblent tous. Là aussi, le film ne propose rien de neuf et il en devient répétitif dans sa manière de tuer.

Au final, Le Book Club Mortel est un très mauvais slasher qui n’arrive à se sortir de son modèle, dont il copie allègrement tous les ingrédients. Malgré sa modernité un peu tape-à-l’œil dans sa mise en scène et son montage, le scénario a des décennies de retard et n’arrive pas à offrir quelque chose de neuf. Un emballage reste un emballage, si le contenu est vieillot, il restera un truc vieillot, et c’est exactement ce qu’il se passe avec ce film. Bref, vous pouvez passer votre chemin, il n’y a rien à voir…

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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