mai 1, 2024

Leather – II

Avis :

Que c’est compliqué la vie de groupe de métal. Surtout quand le succès met du temps à venir et qu’il faut trouver d’autres moyens pour vivre (ou parfois survivre). Leather est un groupe de Heavy Metal qui s’est formé en 1989, et qui a de suite sorti un album, Shock Waves, sous le label R/C Records. Les retours furent plutôt positifs, et pourtant, le groupe a totalement disparu des radars. A un tel point que l’on ne saura pas du tout ce qu’est devenue la formation. Jusqu’en 2016, où une reformation est annoncée, avec un nouvel album studio qui voit le jour en 2018. Sobrement intitulé II, Leather est donc de retour autour de sa chanteuse, Leather Leone, seule membre d’origine, et qui a poussé la chansonnette pour un autre groupe de Heavy/Power, Chastain (et rien à voir avec l’actrice…).

Leather s’entoure donc de nouveaux musiciens, issus de groupes divers. On notera cependant que deux formations reviennent souvent, Rob Rock pour des sessions lives, et Painside, un groupe de Heavy brésilien. En ressuscitant le groupe, la chanteuse attendait peut-être de se renouveler et de proposer quelque chose de nouveau au sein de la grande famille Heavy. Et pourtant, ce II n’a rien de vraiment extraordinaire. Si l’on est agréablement surpris par le grain vocal de Leather Leone, le reste demeure assez calibré et sans grosse surprise. Pour autant, le skeud s’ouvre avec Juggernaut, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la formation met les bouchées doubles pour nous en mettre plein la tronche. C’est rythmé, c’est percutant, et d’un point de vue technique, ça envoie du lourd. Néanmoins, le titre reste assez court et ne marque pas assez les esprits.

The Outsider sera un peu dans la même veine, avec un gros démarrage et un côté Hard’n’Heavy qui donne une vraie envie de hocher la tête en rythme. Le problème, c’est que l’on a l’impression d’avoir déjà entendu cela des centaines de fois. Il n’y a pas une once d’originalité dans le morceau, ni même dans les riffs. C’est bien foutu, mais ça manque cruellement de nouveauté. Alors certes, la chanteuse accuse 60 piges au compteur, et on est nombreux à espérer une telle énergie à son âge, mais c’est un peu trop simpliste pour rester en tête. Lost at Midnight ira dans le même mode opératoire et manquera d’identité. On aimera bien évidemment les quelques saillies rocailleuses de Leather Leone, mais globalement, ça reste un peu trop mainstream pour réellement marquer. Et Black Smoke va dans le même sens, malgré un gros espoir en son début.

Ici, le riff est plus lourd, plus lent, plus imposant, mais du coup, il ne correspond pas vraiment à la voix de la chanteuse. Il faudrait quelque chose de plus profond, de plus guttural pour vraiment fonctionner et c’est dommage que tout cela doive ralentir à un moment par commodité. Le refrain reste cependant assez sympathique, et c’est déjà pas si mal. The One aura un petit Punk pas désagréable, mais encore une fois, les riffs sont trop timides, et ils commencent même à se ressembler avec les titres précédents, ce qui va créer une redondance assez embêtante. Annabelle viendra un peu nous titiller. Déjà parce que le morceau arbore une introduction qui peaufine une ambiance travaillée, mais aussi parce qu’enfin, on entend autre chose que des riffs qui se ressemblent tous. Il est dommage que la chanteuse en fasse des caisses, à grands renforts de trémolos inutiles.

Hidden in the Dark fait de belles promesses en début de titre avec une batterie dingue et un riffing qui donne une furieuse envie de headbanger dans tous les sens, mais l’originalité ne sera pas au rendez-vous. On ne passera pas un mauvais moment, mais on restera dans l’expectative d’une prise de risque, d’un moment plus tonitruant. Et ce ne sera pas avec Sleep Deep qu’on l’aura, la faute à un mid-tempo pénible. Puis Let me Kneel va bousculer un peu les codes avec une rythmique plus véloce qu’à l’accoutumée, mais le refrain n’est pas vraiment intéressant. American Woman fait de belles promesses, et s’avère un morceau agréable à plus d’un titre. Enfin, Give me Reason va partir à trois cents à l’heure avec un côté dansant plutôt malin. Malgré tout, le morceau manque d’un aspect plus incisif, et encore une fois, la chanteuse force sur les trémolos.

Au final, II, le deuxième album de Leather, n’est pas un moment désagréable, mais il reste un skeud de Heavy beaucoup trop classique. Si on prend du plaisir à l’écoute, force est de constater qu’une redondance se fait sentir au fil des écoutes, et que l’ennui peut poindre le bout de son nez. Si on ne que féliciter la chanteuse pour son énergie à son âge, il ne faut pas oublier que le Heavy est une histoire de vitesse et d’énergie, et que parfois, il faut trouver un bon crédo pour se démarquer, et c’est ce qui manque un peu à ce groupe. Bref, une galette dans la moyenne, mais qui ne sort pas des sentiers battus du Heavy…

  • Juggernaut
  • The Outsider
  • Lost at Midnight
  • Black Smoke
  • The One
  • Annabelle
  • Hidden in the Dark
  • Sleep Deep
  • Let me Kneel
  • American Woman
  • Give me Reason

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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